GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE
Godzilla x Kong : The New Empire – Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Fantastique, Catastrophe
Réalisateur : Adam Wingard
Acteurs : Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Dan Stevens, Kaylee Hottle, Alex Fernes, Fala Chen…
Musique : Antonio Di Iorio, Tom Holenborg
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, français, castillan, Dolby Audio 5.1 anglais, français, espagnol…
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais, espagnol…
Durée : 115 minutes
Editeur : Warner Bros. Entertainment
Date de sortie : 7 août 2024
LE PITCH
Le tout-puissant Kong et le redoutable Godzilla unissent leurs forces contre une terrible menace encore secrète qui risque de les anéantir et qui met en danger la survie même de l’espèce humaine. « Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire » remonte à l’origine des deux titans et aux mystères de Skull Island, tout en révélant le combat mythique qui a contribué à façonner ces deux créatures hors du commun et lié leur sort à celui de l’homme pour toujours.
Minus Minus One
Annoncé comme l’acmé de ce fameux Monsterverse, recréation du panthéon kaiju de la Toho par les très américains de Legendary, Godzilla x Kong vient effectivement affirmer une vision du genre décomplexée, voire généreuse, mais surtout bas du front et abrutissante, confondant billets verts et talent.
A quelques mois d’écart, les amateurs de kaiju ont pu découvrir sur grand écran deux visions diamétralement opposées du genre et de la même créature : Godzilla. D’un coté les japonais qui continuent de réinventer leur propre mythologie et de l’incarner dans une réflexion mature, émotionnelle et cinématographique avec Godzilla Minus One, et de l’autre les américains, avec quelques décennies de retard qui continuent de le voir comme un simple gros lézard radioactif idéal pour vendre beaucoup de popcorn et faire déplacer les quidams dans les salles 4DX. Surtout que depuis le précédent opus, Godzilla n’est plus seul à l’écran et jouerait presque même le guest de luxe dans les aventures d’un Kong qui ne ressemble plus depuis longtemps à celui de 1933… ou de Peter Jackson. Se déclamant grand fan de la période la plus kitch et la plus naïve des films de monstres du Japon (le cœur de l’ère dite Showa) avec son défilé de monstres fantastiques, de bagarres destructrices et surtout d’une tonalité se tournant de plus en plus vers le jeunes public à coup de mignonneries, de dialogues improbables entre bestioles et d’un Godzilla protecteur de l’humanité, Adam Wingard repousse encore plus loin la logique de son précédent Godzilla vs Kong, en faisant d’eux des collègues, presque des amis, désormais prêts à s’associer (avec en prime Mothra et un mini-Kong rigolo pour vendre des peluches) contre la nouvelle menace incarnée par le Skar King, seigneur sage sadique chevauchant un varan bleuté dans les tréfonds des terres creuses des… terres creuses.
Les rois des kong
Totalement et volontairement régressif, le film ne s’encombre certainement pas de construction logique, de cohésion quelconque (la réécriture de la mythologie des deux icônes vaut son pesant de cacahouète), et s’embarque dans une joyeuse aventure aux airs de quête d’heroic fantasy vaguement Indy dans laquelle Kong tente de reprendre son trône pendant que Godzilla fait du level up en absorbant les radiations des centrales nucléaires françaises. Stupide certes, mais délibérément, ce Nouvelle empire balance effectivement son budget de 135 millions de dollars à l’écran, ravage les décors cartes postales d’Italie ou d’Égypte ou se lance dans un combat de catch hors apesanteur sous la surface, le tout baigné dans des teintes fluos qui piquent, des lumières dans tous les sens et des rayons lasers de boite de nuit des 80’s. L’entreprise pourrait presque en devenir sympathique, si seulement Adam Wingard, qui n’est pas Guillermo Del Toro (Pacific Rim le met méchamment à l’amende) faisait montre du moindre sens de l’espace et surtout d’un jeu d’échelle, primordial dans un film de monstre. A force de se concentrer exclusivement sur ses monstres, il en oublie le regard humain, relégué comme simples passe-plat, exposant laborieusement, entre deux blagues, les informations scénaristiques (pour ce qu’il en reste), et n’étant presque jamais dans le même plan qu’eux. Kong, Godzilla et les autres cassent tout, mais sans jamais que l’on ne ressente la moindre sensation de gigantisme, de véritable puissance.
Bête à manger du foin, pas franchement rigolo, ni aussi spectaculaire qu’il le voudrait, Godzilla x Kong continue d’affirmer ce traitement abêtissant de deux superbes créations cinématographiques réduites à nouveau à de purs produits fastfood, à deux figures articulées, à deux clowns manquant presque de se faire un high five sauté en plan final… Pas sûr qu’ils en sortent grandis.
Image
Tout simplement massif, le transfert 4K hérité d’un tournage utilisant toutes les dernières caméras et procédés techniques du moment et des sources transférées en IMAX ou 68mm dans certaines salles, est un mastodonte à lui tout seul. En mettant de côté les qualités cinématographiques du produit et ses choix esthétiques, le rendu du disques UHD 3 couches est véritablement impressionnant dans sa faculté à imposer à l’image les variations inévitables de matière entre les performances réelles et les innombrables images de synthèses, à combiner généreusement en Dolby Vision une palette de teintes criardes et ultra contrastée, sans jamais faire un seul pas de côté. La définition est indéboulonnable de bout en bout, le piqué extrêmement creusé et pointu, la profondeur renversante, les monstres géant criant de vérité et les nombreux traitements de dernière bourre (HDR10 et tout le toutim) enveloppent le tout d’un éclat ultra démonstratif.
Son
Branchez bien l’installation cinéma et surtout le caisson de basse, montez le son à fond et faites trembler tout le quartier, les pistes Dolby Atmos sont là pour reproduire à l’explosion près les sensations de grosse attraction qui tache comme ressenties en salle. Ça pète de partout, les hurlements jaillissent dans tous les sens, les nappes sonores de Junkie XL tapent sur le système, les environnements les plus fantasques se découvrent une véritable dimension audio, mais sans jamais que tout cela sombre dans la grosse artillerie bêtement massive. Les mix jouent de nombreuses petites subtilités, de détails minutieux et d’une spatialisation naturelle et équilibrée.
Interactivité
La jaquette et le menu nous noient sous un déluge d’intitulés pouvant faire penser à une section bonus considérable, complète et bien plus fournie que la moyenne. Via les nombreux sujets présentés ici on découvre certes bel et bien les coulisses du film, les modifications et les volontés de donner plus de personnalité (sic) aux créatures, le travail sur les effets spéciaux, la passion du réalisateur pour les vieux films de kaiju et l’intégration de cet opus dans le Monsterverse, mais à chaque fois les segments ne dépassent pas les six petites minutes bien sages et bien brossées. On y pioche quelques informations, on y découvre quelques ébauches de designs ou quelques rares réflexions techniques, mais le ton est bien trop Hollywood pour vraiment passionner. Même sensation du coté du sympathique commentaire audio collectif, mené tout de même par Adam Wingard, qui résume plus ou moins les mêmes sujets, sur un ton enthousiaste, poli et corporate comme il faut.
Liste des bonus
Commentaire audio de Adam Wingard, Alessandro Ongaro (FX), Tom Hammock (concepteur de prod.) et Josh Schaeffer, « GxK : Le Jour du jugement » (6’), « GxK : Un voyage vers l’inconnu » (12’), « L’Évolution des Titans : L’Évolution de Godzilla » (6’), « L’Évolution des Titans : Le voyage de Kong : De Dieu solitaire à roi » (6’), « Dans la Terre Creuse : Visualisation de la Terre Creuse » (6’), « Dans la Terre Creuse : Les Monstres de la Terre Creuse » (6’), « Dans la Terre Creuse : Suko : L’Ascension de Mini-Kong » (6’), « Dans la Terre Creuse : Skar King : L’Anti-Kong » (6’), « Les Batailles royales : Un combat au milieu des pyramides » (6’), « Les Batailles royales : La Bataille à gravité zéro » (6’), « Les Batailles royales : Le Titan Trash Trio » (6’), « L’Intrépide réalisateur Adam Wingard : Le Grand Enfant » (4’), « Le Département de l’imagination » (6’), « La Base insulaire de Monarch : Portail vers un autre monde » (6’), « L’Évolution de Jia : D’Orpheline à guerrière » (6’), « L’Intrépide réalisateur Adam Wingard : Tour du studio » (4’), « Le Monde de Bernie : Derrière la porte à triple verrou » (4’).