GLORY

Etats-Unis – 1989
Support : UHD 4K
Genre : Guerre, Drame
Réalisateur : Edward Zwick
Acteurs : Matthew Broderick, Denzel Washington, Cary Elwes, Morgan Freeman, Jihmi Kennedy, Andre Braugher…
Musique : James Horner
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français, Anglais, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien…
Durée : 122 minutes
Editeur : Sony Pictures
Date de sortie : 8 janvier 2025
LE PITCH
1863 – La guerre de Sécession ravage les Etats-Unis. Le jeune Robert Gould Shaw est promu colonel du premier régiment de soldats noirs, engagés volontaires dans une guerre qu’ils ne croient pas la leur. Ils se trompent…
Les tuniques bleues
Premier film important d’Edward Zwick, futur réalisateur de Légendes d’automne, Le Dernier samouraï ou Blood Diamond, Glory soulignait déjà son rattachement à une longue tradition du cinéma à grand spectacle hollywoodien : un sujet historique important, un casting impeccable, de grands sentiments emportés par une musique grandiloquente… Oui, mais et si c’est très bien fait ?
Venu de la télévision, Edward Zwick avait réussi, avec sa comédie romantique moderne A propos d’hier soir…, à convaincre la TriStar du bien fondé de lui offrir un tremplin en or avec Glory. L’adaptation pour grand écran des livres Lay This Laurel de Lincoln Kirstein et One Gallant Rush de Peter Burchard, eux même grandement basés sur les lettres authentiques du colonel Robert Gould Shaw connu pour avoir commandé la première troupe de l’armée nordiste entièrement composée de soldats noirs. Un épisode peu connu de la Guerre de Sécession mais pourtant absolument fondamental puisqu’il permit à ces hommes, récemment libérés des entraves de l’esclavage, de se battre enfin eux-mêmes pour leur propre destinée. Tout un symbole mais qui, comme le montre parfaitement le film, ne fut bien entendu pas des plus simples à mettre en place, les gens de couleur ayant été longtemps déconsidérés et sous-éduqués, tandis que de nombreux hauts gradés de l’Union ne dissimulaient pas totalement leur racisme, au pire, ou leur condescendance, au mieux. Tout d’abord imaginé essentiellement comme un outil de propagande, voir un agrément pour les parades patriotiques, le 54eme Régiment d’infanterie du Massachusetts finira par la force des convictions et un entrainement à la dure, à devenir une véritable force militaire et participer à la seconde bataille de Fort Wagner… et y mourir avec de nombreux autres camarades d’armes, sans plus de question de couleurs de peau.
La marche de l’histoire
Adoubé par de nombreux historiens spécialistes de ce conflit autant pour son inscription solide dans les faits historiques que dans sa représentation assez crue et violente des horreurs de la guerre, Glory verse autant dans la verve du film belliqueux que dans les grands élans du mélodrame. Un film à message, forcément, baigné dans des compositions pas toujours des plus subtiles signées par un James Horner que l’on a rarement connu aussi clients des trémolos et dans les grands moments de rapprochements entre les peuples et la constitution progressive d’une grande fraternité face à l’ennemi. Edward Zwick ne jouera pas ici la carte de la subtilité, préférant effectivement s’emparer de son histoire par le bout de l’émotion et d’emporter peu à peu le réalisme affiché vers une allégorie stylisée (la bataille finale qui s’échappe vers l’abstraction) revisitant les grandes toiles patriotiques américaines. Merci à la superbe photographie du vétéran Freddie Francis (aussi connu comme ex grand cinéaste gothique britannique). Mais il le fait cependant avec un certain talent, une emphase qui emporte aisément le spectateur fasciné par l’héroïsme mis en exergue dans les batailles, tout autant que les interprétations vibrantes d’une affiche de haute volée. Si Matthew Broderick surprenait tout le monde avec l’un de ses rares rôles sérieux en incarnant le brave Robert Gould Shaw, c’est certainement le trio afro-américain qui emporte véritablement le récit : Morgan Freeman toujours parfait en leader réfléchi, André Braugher (oui le regretté Raymond Holt de Brooklyn Nine-nine) en noir éduqué renouant avec ses racines et les siens et bien entendu Denzel Washington, magnétique en homme habité par la colère et la haine qui finira pourtant en porte-drapeau convaincu. Une interprétation qui lui vaudra d’ailleurs un Oscar du meilleur second rôle.
Un grand film hollywoodien dans ce que le terme peut avoir du plus noble, pour un spectacle historique aussi vibrant qu’instructif qu’on prend toujours un grand plaisir à redécouvrir. Une réussite académique que son auteur ne réitéra vraiment qu’avec le superbe Légendes d’automnes, fresque romantique se déroulant à seulement une génération d’écart.
Image
Bien plus sollicité aux USA, Glory y a connu de nombreuses éditions Bluray et 4K avec quelques variations techniques à chaque sortie. Le master 4K utilisé ici est ainsi issu de la même source que le Bluray de 2013, qui fut ensuite repris pour une première sortie UHD en 2019 avant de connaitre un traitement plus poussé en HDR10 et Dolby Vision l’année dernière. Passons directement à la conclusion ici, même s’il n’est pas sûr qu’il y ait bien eu à un moment un véritable scan 4K des négatifs originaux, le résultat est effectivement éclatant, affirmant une image extrêmement propre et stable, tout en préservant des reflets pellicules très agréables avec quelques restes argentiques et un grain admirablement géré. La définition est impressionnante de profondeur et de ferveur, révélant de nombreux détails presque inédits dans les costumes, décors et divers environnements, profitant d’une admirable, et inédite, chaleur portée par les nouveaux traitements colorimétriques. Quelques plans restent plus soft, une scène nocturne parait étrangement sombre, mais cela reste une proposition assez irrésistible.
Son
Le mixage sonore anglais a lui aussi connu un upgrade de taille avec un tout nouveau Dolby Atmos qui vient développer considérablement les accents épiques du film. Les séquences de batailles fourmillent de détails sonores, entre les tirs de fusils, les explosions des canons et les projections diverses et variées, offrant une intensité nouvelle au film. Enveloppant, vibrant et naturel, le mixage apporte aussi une clarté indéniable aux dialogues et performances d’acteurs, tout autant qu’aux envolées lyriques de James Horner, plus enveloppantes que jamais. Le doublage français reste plutôt solide pour sa part avec un DTS HD Master Audio 5.1 certes très légèrement en deçà, mais indéniablement efficace.
Interactivité
Un peu dommage pour l’édition française de Glory de ne pas reprendre dans son boitier le Bluray du film qui composait le steelbook US puisque celui-ci comportait quelques suppléments (petits making of, sujets historique et commentaire audio du réalisateur) invisibles sur le disque UHD.
Heureusement celui-ci comporte un tout nouveau et passionnant bonus consistant en un nouveau commentaire audio constitué des interviews (d’archives à priori) de Edward Zwick, Matthew Broderick et Morgan Freeman mais en Pictures in Pictures. Une belle manière de revenir sur l’expérience du film, d’évoquer quelques souvenirs du tournage et quelques faits historiques…Le tout sous-titré bien entendu.
Liste des bonus
Commentaire vidéo avec le réalisateur Edward Zwick, Matthew Broderick et Morgan Freeman, Bande-annonce.