GLADIATOR II

Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Péplum, Action
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Paul Mescal, Pedro Pascal, Denzel Washington, Joseph Quinn, Connie Nielsen, Rory McCann…
Musique : Harry Gregson-Williams
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais et français
Sous-titres : Français, Anglais, Espagnol…
Durée : 148 minutes
Editeur : Universal Pictures France
Date de sortie : 13 mars 2025
LE PITCH
Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple
Alea jacta est
L’éternel retour. Celui d’un cinéaste qui revisite l’une de ses plus grandes réussites, artistiques et publiques, comme pour gommer quelques années passées bien inégales, et celle d’un Maximus, héros du passé dont l’ombre ne cesse de planer sur cette suite tardive. Un neo péplum en forme d’anomalie, d’excroissance malade, mais fier de l’être.
24 ans après le Gladiator premier du nom et de longues années où l’écho récurent d’une possible suite, plus ou moins portée par Ridley Scott, se faisait entendre pour mieux re-disparaitre, Gladiator 2 existe enfin ! Enfin ? Pas si sûr tant le film de 2000 n’avait absolument pas vocation à connaitre une descendance, aussi hollywoodienne soit-elle. Le grand Maximus est tombé, sacrifié pour faire renaitre la vraie grandeur de Rome, symbole d’un homme seul qui renverse la tyrannie. Une modernisation du mythe de Spartacus, un grand spectacle optant pour un éclairage plein de lyrisme (merci à la voix incantatoire de Lisa Gerrard), baignée par une forme d’espoir solaire, de sens du sacrifice chevaleresque, d’une célébration de la beauté du geste et de la foi en un monde meilleur. Une vengeance qui se transformait en renaissance, superbe voyage qui connait désormais un épilogue forcément marqué par une certaine forme d’artificialité. Dans son scénario en premier lieu qui nous rattrape au vol le jeune Lucius, désormais joué par Paul Mescal au profil de statue romaine, fils perdu à l’autre bout du monde et qui revient à Rome comme simple prisonnier de guerre et nouveau gladiateur au service des foules. Un éternel recommencement dans lequel le descendant ne peut s’empêcher de reproduire une à une toutes les marches déjà éprouvées par le paternel et d’en reprendre le drapeau et l’armure pour le grand final.
Media ruinas
Une trajectoire des plus classiques, basiques même autour duquel gravitent heureusement des destins beaucoup plus intéressants : le General Acacius (Pedro Pascal), héros militaire prêt à fomenter un coup d’état pour renverser la dyarchie formée par deux Empereurs jumeaux dégénérés, et Macrinus (formidable Denzel Wahington), ancien esclave devenu riche laniste, préparant la chute de cette civilisation qu’il veut faire renaitre sous son autorité. Un même constat à l’origine, celui de la déchéance évidente d’une Rome qui n’a fait que s’enfoncer dans la corruption et l’autosatisfaction, pour deux réponses différentes mais néanmoins radicales. On perçoit nettement le regard toujours aussi misanthrope du réalisateur, sa vision fataliste du monde qui l’entoure (plus que pertinent depuis les dernières élections américaines) qui de la mélancolie du premier Gladiator est passée à une imagerie bien plus frontale et percutante. Exit les affrontements dans l’arène relativement réalistes d’autrefois, barbares mais teintés d’une certaine noblesse, place à une démesure totalement assumée où les belligérants doivent tour à tour affronter une horde de singes à mains nus, survivre aux assauts d’un cavalier jugé sur un rhinocéros et en point d’orgue revivre une véritable bataille navale dans un Colisée inondé et infesté de requins. Un délire digne d’un film bis italien de la grande époque (les images de synthèse friquées en plus) qui fait frémir les historiens mais rappelle qu’a presque 90 ans Ridley Scott a toujours le sens du spectacle.
Certainement pas la suite que l’on attendait, mais cet extravagant et cynique Gladiator 2 assure le show jusqu’au bout, ressemblant plus effectivement au cinéma du Ridley Scott actuel qu’à celui du début des années 2000, plus proche de La Chute de l’Empire romain que de Spartacus donc. Pas dis que cela ait moins de panache finalement.
Image
Si pour Gladiator 2 c’est bel et bien toujours John Mathieson qui est en charge de la photographie du film et qu’il s’efforce de maintenir des échos colorimétriques, une certaine chaleur proche du premier film, l’abandon de la rugosité du 35mm pellicule au profit d’une production entièrement et ostensiblement numérique induit forcément une sacrée différence. La netteté proposée par cette édition 4K est ainsi particulièrement imposante, affichant à l’écran le moindre détail des costumes, décors et visages, soulignant le lustre de cette Rome décadente tout autant que le déploiement omniprésent d’éléments en images de synthèse. La définition est imparable, marquée par un relief naturel et généreux, et embellie par une colorimétrie HDR10 / Dolby Vision aux teintes solaires et dorées particulièrement rutilantes.
Son
Royal ! Le Dolby Atmos est disponible aussi bien pour la version originale que pour la version doublée. Excellente nouvelle, et même si quelques toutes petites différences peuvent exister entre les deux moutures (l’une est plus naturelle là où l’autre est un poil plus costaude) la prestation sonore est dans les deux cas aussi ample et spectaculaire qu’un voyage dans le temps, au cœur du véritable Colisée. Les armées s’entrechoquent, la foule scande les noms des gladiateurs, les flèches tombent du ciel tandis qu’un rhinocéros fait vibrer le sol… Tout cela est restitué avec finesse, précision et une sensation d’immersion particulièrement appréciable. Bien entendu, dialogues et musiques y sont insérés avec une clarté tout aussi marquée, avec là aussi une dynamique joliment percutante.
Interactivité
Regroupés sur un disque Bluray dédié, les différentes featurettes thématiques proposées composent à l’arrivée un vaste making of de près d’une heure trente. Une grande traversée dans le processus de fabrication du film qui ne nous évite pas les petits élans promotionnels parfois, mais sait aussi creuser les ambitions derrières cette grande entreprise mercantile. Tournage des scènes clefs, mis en place des chorégraphies et des cascades, illustrations sur les effets spéciaux cohabitent avec des interviews des acteurs revenant sur leurs jeux et leur personnage, et bien entendu des interventions de Ridley Scott qui aborde sans langue de bois es liens avec le premier film, quelques projets de suites avortés et les choix particulier faits pour ce nouveau film. Imposant.
Le documentaire est complété par une sélection de scènes coupées qui viennent ajouter encore quelques détails sur les enjeux politiques qui animent la capitale du monde antique et développe un peu plus le rôle de Connie Nielsen.
Liste des bonus
« Le rêve de Rome : Origines » : La genèse du film, « Ce que l’on fait dans sa vie résonne dans l’éternité : Les acteurs » : Le processus du casting, « Dans l’arène : Les réalisateurs » : La production du film, « Ceux qui vont mourir vous saluent : Les combats » : Combats chorégraphiés et effets visuels, « Batir un empire : Postproduction » : La création du film et sa musique, Les coulisses de Gladiator II, 10 scènes coupées.