GHOULIES
Etats-Unis – 1984
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Luca Bercovici
Acteurs : Peter Liapis, Lisa Pelikan, Michael Des Barres, Jack Nance, Tamara De Treaux
Musique : Richard Band, Shirley Walker
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 81 minutes
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 21 novembre 2023
LE PITCH
Lorsque son père meurt, Jonathan et sa petite amie s’installent dans le manoir reçu en héritage. En y découvrant des grimoires, le jeune homme est poussé à s’en servir pour se livrer à d’étranges cérémonies. Pendant l’un des rituels, des créatures démoniaques, les Ghoulies arrivent pour semer la terreur…
Sales bêtes
Vendu comme souvent avec les productions Charles Band sur son unique affiche, mémorable, montrant un petit démon sortant fièrement de la cuvette des toilettes, Ghoulies aura fait le bonheur des habitués des vidéoclubs et des bacs soldés de VHS et DVD. 30 ans plus tard le (petit) culte s’estompe révélant tout de même une série B assez famélique.
Ce fut le premier joli coup commercial du fameux Empire de Charles Band, société de production à faible coup, entièrement tournée vers l’exploitation popcorn et assez rapidement vers le marché de la vidéo, qui restera surtout dans les mémoires pour avoir accompagné quelques pépites comme Re-Animator, From Beyond, Robo Jox, Dolls ou Prison. Et dès Ghoulies le dispositif était assez simple avec un vague projet de film de petits monstres degueux ressortis des placards à la suite du succès d’un certain Gremlins et entièrement monté grâce aux préventes du film sur son nouveau titre (l’ancien était Beasties) et la fameuse affiche, effectivement bien trouvée. Pour le reste il suffisait ensuite de remplir les 80 minutes de programmes. Le souci ici comme ailleurs étant que personne ne savait véritablement dans quels sens se diriger entre la pure production d’horreur avec effets chocs et débordements gores, la comédie noire et même pourquoi pas le petit divertissement familial gentiment effrayant. Jeune acteur croisé sur un précédent Parasite et parachuté ici coscénariste et réalisateur (pour son unique essai), Luca Bercovici a clairement les épaules trop frêles pour réussir à s’extraire de ce petit bordel fauché et colle les bouts comme il peut… c’est-à-dire de manière peu convaincante.
Décantation
Passons sur sa mise en scène d’une platitude confondante, ce qui gêne surtout dans Ghoulies est effectivement cette sensation constante que le film ne sait jamais ce qu’il doit raconter, montrer ou faire pour arriver au bout de son contrat. Il y a bien cette histoire de vieux sorcier satanique qui semble insuffler quelques envies de soirées incantations en toge à son pauvre fiston qui vient d’hériter de la maison gothique, au grand embarras de sa fiancée qui trouve son nouveau régime alimentaire bien étrange. Il y a bien cette bande de potes un peu lourds qui ne pensent qu’à se dragouiller et espèrent organiser un tournoi de stip-poker (on aurait préféré). Il y a bien cette petite poignée de bestioles craignos, marionnettes plutôt marrantes signées John Carl Buechler (From beyond, Troll, Vendredi 13 7, Le Cauchemar de Freddy…) mais dont on ne comprend toujours pas l’utilité scénaristique et que l’on aperçoit une dizaine de minutes à peine. Il y a bien Jack Nance, entre deux David Lynch, à qui on découvre dans les deux dernières minutes des pouvoirs magiques inespérés. Il y a bien ce couple de vilains nains aussi, serviteurs dociles mais tout aussi inutiles. Ou même cette apparition toute en langue de la pin-up Bobbie Bresee (Mausoleum)… mais le tout s’enchaine aussi mollement que timidement, comme un collage auquel personne ne croit.
Pas de sang véritablement, pas de séquences un tant soit peu effrayantes, pas de grand moment de pur délire non plus, Ghoulies peut s’avérer amusant au second degré, touchant par quelques rares performances (le cadavre revenu à la vie du sorcier aux yeux vert), par son coté bisseux tout bricolé, par son surréalisme involontaire lorsque tout le monde ressuscite dans les dernières minutes (pourquoi ? comment ? on s’en fout) mais lorgne effectivement très franchement du côté du nanar que seul un petit soupçon de nostalgie fait encore tenir debout. Cela ne l’empêcha cependant pas en 1984 de se faire une petite réputation et de voir apparaitre les années suivantes pas moins de trois suites… presque aussi, euh, réussies.
Image
Pas sur qu’Éléphant ait pu mettre la main ici sur la toute nouvelle copie 4K proposée depuis quelques semaines aux USA. La source semble un peu plus datée et confectionnée avec quelques outils numériques pour atténuer les pertes. Quelques points blancs et restes de défauts pellicules sont perceptibles, jamais trop envahissants, mais pour l’ensemble les cadres sont plutôt propres et les couleurs maintiennent assez naturellement leurs contrastes. Les petites déceptions viendraient plutôt de la définition, trop légère et aux matières doucement lissées, et a des zones de noirs qui ont rapidement tendance à grisonner. Confortable mais pas des plus intenses.
Son
Piste originale et doublée française (typique des excès de jeu des direct-to-video d’alors) sont disposées en DTS HD Master Audio 2.0 pour un rendu très mono et centré. Les performances ont cependant été légèrement défraichies ce qui permet d’en profiter avec une bonne clarté et sans défauts sonores vraiment notables.
Interactivité
Une petite édition combo Bluray & DVD qui malheureusement ne reprend ni le commentaire audio, ni le making of rétrospectif de l’édition US. En guise de compensation Éléphant nous propose une petite présentation du film par la journaliste Caroline Vié de 20 minutes : un rapide passage sur la personnalité du producteur Charles Band, quelques rares infos sur les coulisses et les particularités du film et c’est fini.
Liste des bonus
Le film par Caroline Vié, Bandes-annonces.