GAME OF DEATH
Canada, France, Etats-Unis – 2017
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Sébastien Landry et Laurence Morais-Lagace
Acteurs : Sam Earle, Victoria Diamond, Emelia Hellman, Catherine Saindon, Nick Serino…
Durée : 70 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais DTS Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Tamasa distribution
Date de sortie : 30 mai 2024
LE PITCH
Tuer ou être tué, voilà la règle de base du “Jeu de la Mort” que découvre une bande d’ados légèrement borderline lors d’un après-midi d’été. S’ils ne tuent pas quelqu’un, c’est l’un d’entre eux qui mourra. Survivront-ils ensemble au détriment des innocents qui vont croiser leur route ?
Murder Party
Un jeu maléfique qui devient la malédiction d’une poignée de personnages au sein d’un compte à rebours fatal qui oblige à tuer sous peine de voir des caboches exploser. Voilà un concept régressif et aguicheur. C’est celui du Canadien Game of Death, co-réalisé par Sébastien Landry et Laurence Morais-Lagace.
Minuscule production, micro-budget d’origine canadienne, Game of Death est un joyeux jeu de massacre orchestré par les réalisateurs Sébastien Landry et Laurence Morais-Lagace. Sorte de Jumanji aux débordements gores assumés, on y suit un groupe d’amis dans une villa de vacances, découvrant un jeu bien étrange qui les élimine un par un si, eux-mêmes, ne trouvent pas des personnes à liquider… Les protagonistes, niais comme il faut, ont mis le doigt dans un engrenage, une mécanique infernale, un compte à rebours mortel. Un prétexte idéal pour le duo de cinéastes qui s’en donnent à cœur joie dans les débordements graphiques et l’hystérie collective. Passé une entame qui plante rapidement contexte et décor avec un sens un peu trop appuyé des relations entre personnages, le concept se déploie joyeusement. Qui dit petit budget dit interprétation très aléatoire et on commence à prendre peur sur la qualité de l’ensemble dans les premiers instants du film. L’image numérique un peu crado aux relents de caméras DV et renvoyant aux réseaux sociaux n’est pas là pour rassurer outre mesure. De fait, Game of death implique un certain lâcher-prise au spectateur pour entrer dans ce qui ressemble rapidement à un film de vacances ou un fan film. Et puis le massacre commence, le film devient vraiment con, et on est agréablement surpris par la très belle tenue des effets visuels, le film assumant pleinement son aspect craspec à la limite du loufoque. Dans ses bons côtés également, on trouve par instants des décalages perturbants (ce personnage arrosant sa pelouse fixant la caméra, ou ce long plan qui se rapproche des personnages alors que la première victime va passer de vie à trépas). Game of Death ne dissimule pas réellement ses influences, des envolées gores d’un Sam Raimi ou d’un Peter Jackson au cinéma onirique de David Lynch, en passant par les personnages hauts en couleurs des frères Coen, avec un soupçon de tarantinade pour lier le tout, Game of Death n’invente rien, mais tente de reproduire sans grands moyens financiers.
Blague potache
Bon point à mettre à son crédit, le film est très court, et s’avère globalement bien rythmé par les différentes péripéties et morts des protagonistes. Le cadre s’élargit en passant de la villa à une sorte de road-movie condensé autour d’une histoire d’amour à mort, pour s’achever dans un hôpital pour seniors. Si la faiblesse du budget se voit à l’écran, mention cependant aux effets spéciaux, mélange de prothèses et d’effets numériques, qui tiennent vraiment bien la route. Le concept ludique s’essouffle pourtant assez rapidement et trahit surtout un empilement de saynètes trash, et la volonté des réalisateurs de proposer une véritable carte de visite de leur travail. C’est là où le film perd définitivement une personnalité qu’il avait déjà eu timidement du mal à affirmer jusqu’alors. Passé par la tournée des festivals, notamment celui de Gérardmer, Game of Death a tout de la grosse blague potache, un peu foireuse et fauchée sur les bords, qu’il faut consommer à plusieurs pour faire passer la pilule. Des effets de manche formels totalement gratuits parsèment les 70 minutes comme ce changement de ratio de l’écran en plein milieu d’une scène complètement injustifiable. Tout cela est tout à fait anecdotique et semble conçu pour amuser en premier lieu les concepteurs du film, dont l’énergie déployée est bien réelle mais tourne quelque peu à vide. Si on n’est pas trop regardant, on peut voir le verre à moitié plein et être séduit par la générosité graphique du film. Sinon, on pourra aussi rester un peu circonspect par le côté puéril de l’entreprise.
Image
Un petit film en importance, mais une édition physique très soignée signée Tamasa. L’image numérique est propre, très lumineuse et la définition très convaincante. Beau travail sur les couleurs, souvent chaudes et éclatantes. Bonne gestion des contrastes. Une galette franchement enthousiasmante sur le plan visuel.
Son
Expérience aussi très satisfaisante côté son, deux pistes globalement très convaincantes avec une belle dynamique générale, des dialogues qui se détachent et des effets sonores particulièrement pêchus, notamment lors des scènes d’action.
Interactivité
Ce n’est pas le point fort de l’édition. La section bonus s’avère assez chiche avec juste une bande-annonce et un très court making-of, doté d’images de tournage brutes, qui viennent témoigner d’une certaine bonne humeur sur le set.
Liste des bonus
Making-of (7′), bande-annonce.