FUSION
The Core – États-Unis – 2003
Support : 4K Ultra HD & Bluray
Genre : Science-Fiction
Réalisateur : Jon Amiel
Acteurs : Aaron Eckhart, Hilary Swank, Stanley Tucci, Delroy Lindo, Tchéky Karyo, Alfre Woodard, …
Musique : Christopher Young
Durée : 135 minutes
Image : 2.35 16/9ème
Son : DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais, Dolby Digital 5.1 Français, Anglais et Allemand…
Sous-titres : Français, Anglais, Italien, Allemand, …
Éditeur : Paramount
Date de sortie : 22 mars 2023
LE PITCH
Quand le noyau de la Terre s’arrête, menaçant d’extinction toute l’espèce humaine, une équipe de scientifiques est envoyé au cœur de la planète aux commandes d’un vaisseau expérimental. Leur mission : faire exploser plusieurs têtes nucléaires pour « redémarrer » le noyau…
Le voyage fantastique
Curieux croisement entre « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne et Armageddon de Michael Bay, Fusion rappelle surtout les films catastrophe des années 50 et 60 et remplit pleinement son contrat, entre destruction massive, mission suicide et théories scientifiques fumeuses. Soit une bonne grosse série B du samedi soir à 80 millions de patates qui se déguste comme un vrai plaisir coupable.
À Hollywood, tout est question de timing, de modes et de contexte. Dans le sillage de la révolution technologique des images de synthèse et à l’approche de l’an 2000, le cinéma catastrophe s’offre entre 1996 et 1998 un revival pétaradant. De Twister à Armageddon en passant par Le Pic de Dante et Daylight, les salles obscures se transforment en antichambre de l’Apocalypse avant que Matrix, X-Men, Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter ne viennent à leur tour imposer de nouvelles recettes. Arrivé après la bataille au printemps 2003, Fusion ne récolte que des miettes et disparaît dans une certaine indifférence, accompagné de critiques tièdes ou méprisantes.
Bien plus fréquentable que ce qu’on a pu en lire ici où là, le film de Jon Amiel méritait sans doute un accueil plus bienveillant. Alors, oui, Fusion ne manque pas de défauts, concentrés pour l’essentiel dans un scénario beaucoup trop prévisible et qui a la mauvaise idée de nous servir une fois de plus l’idée (ô combien débile) d’une explosion nucléaire comme remède miracle au fléau qui menace l’humanité ou encore de faire reposer sa dramaturgie sur des personnages se comportant comme des clichés sur patte. Mais quand ils ne cherchent pas l’inspiration du côté de Michael Bay et Roland Emmerich, les duettistes Cooper Layne et John Rogers font parfois preuve d’une ambition louable. Laissant la religion et le patriotisme pompier sur le pas de la porte, ils exploitent comme il se doit le catalogue de calamités proposé par la perturbation du champ électromagnétique de la Terre (panne géante de pacemakers, attaque de pigeons, orages électriques), déroulent le tapis rouge au savoir scientifique et proposent un voyage intraterrestre aussi crédible que possible.
Sous le manteau
À la manœuvre, le réalisateur britannique de Sommersby, de Copycat et de Haute Voltige, mercenaire dans l’âme, tire son épingle du jeu non sans quelques sorties de route. Pas très à l’aise avec les effets spéciaux, ils laissent passer des images de synthèse de qualité inégale et qui, vingt ans plus tard, ont pris un sacré coup de vieux. En termes de cadre et de direction artistique, il ne faut pas non plus s’attendre à des miracles avec une mise en image inodore et purement fonctionnelle. Rien d’exceptionnel à se mettre sous la dent donc, en dépit d’un rythme solide qui s’appuie sur le score tonitruant d’un Christopher Young en forme olympique et d’une cruauté plutôt réjouissante lorsque sont éliminés les uns après les autres les membres d’équipage du Virgil (une foreuse géante équipées de lasers surpuissants !), broyés ou brûlés vifs par la pression et les chaleurs extrêmes du manteau terrestre.
Habile, la direction d’acteurs fait remonter le niveau au-dessus de la moyenne et bénéficie de l’implication sans faille d’Aaron Eckhart, Stanley Tucci, Hilary Swank ou Delroy Lindo. Même Tchéky Karyo, dans le rôle écrit à la truelle d’un spécialiste français de l’armement, parvient à nous émouvoir lorsque vient le moment de passer l’arme à gauche. Oubliant l’énormité de l’histoire dans laquelle il se retrouvent embarqué, le casting fait mine d’y croire à fond … sans trop se prendre au sérieux pour autant. L’équilibre est précaire mais avec le bon chef d’orchestre, le numéro de funambule est épatant.
Pour peu que l’on soit un inconditionnel des romans de Jules Verne et de Michael Crichton (aussi discutable qu’elle puisse être, la tentative de réalisme scientifique fait clairement de l’œil à l’auteur de Jurassic Park) ou que l’on garde la nostalgie des séries B de Val Guest et de Byron Haskins, il n’est pas interdit de céder aux charmes insoupçonnés de ce blockbuster fort honorable.
Image
S’appuyant sur un Dolby Vision qui affine le piqué et rehausse les couleurs, ce transfert 4K HDR se révèle aussi convaincant que faire se peut mais souffre paradoxalement d’un excès de propreté et de lissage qui dénature par moments le grain cinéma originel. Il n’est pas interdit de lui préférer le blu-ray standard qui l’accompagne sur une galette séparée et qui se révèle bien plus satisfaisant à bien des égards.
Son
Comme il fallait s’y attendre, le mixage ne fait pas dans la demi-mesure et secoue les enceintes et le caisson de basse dès les premières secondes. Idéale pour tester la résistance acoustique de son installation, la piste originale en DTS-HD enchaîne les effets multidirectionnels de très haute volée et fait dans l’outrance, même dans les scènes les plus « calmes ». L’Apocalypse dans votre salon !
Interactivité
L’interactivité très fournie du DVD a totalement disparue, sans la moindre explication. Dommage.
Liste des bonus
Aucun.