FORREST GUMP
États-Unis – 1994
Support : UHD 4K
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Robert Zemeckis
Acteurs : Tom Hanks, Robin Wright, Gary Sinise, Sally Field, Mykelti Williamson, Haley Joel Osment…
Musique : Alan Silvestri
Durée : 142 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Surround Dolby Digital 5.1 Français, Allemand, Espagnol, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais, Allemand, Espagnol, Italien…
Éditeur : Paramount Pictures
Date de sortie : 07 juin 2023
LE PITCH
À Savannah, dans l’Etat de Géorgie, Forrest Gump, assis sur un banc public, livre à qui veut l’entendre, l’étrange récit de sa vie mouvementée. Il naît dans un bourg de l’Alabama, affecté d’un quotient intellectuel inférieur à la moyenne et d’une paralysie partielle des jambes. Souvent raillé à l’école, le jeune Forrest se lie d’amitié avec la belle Jenny. Ensemble, ils vont grandir dans l’Amérique des années 1960.
La mémoire dans la peau
Juillet 1994. Forrest Gump sort aux États-Unis et c’est un triomphe, autant critique que public. Sa sortie trois mois plus tard chez nous et partout ailleurs en Europe ne dément pas le succès phénoménal du film outre-Atlantique. Six Oscars suivront et c’est enfin la consécration pour Robert Zemeckis, un réalisateur qui était de toute façon destiné à recevoir la précieuse statuette. Le temps aura joué en sa faveur. Un juste retour des choses pour un créateur, un vrai, qui aura souvent mis ce concept au centre de son œuvre et de son irrépressible envie de toujours aller plus loin dans sa recherche de technologies au service du langage cinématographique.
On retrouve d’ailleurs le temps lui-même en personnage invisible dès le début de Forrest Gump. Il attend le bus assis sur un banc et, pour tromper l’ennui, commence à raconter son incroyable histoire aux quidams qui prendront place près de lui. De sa naissance dans les années 40 jusqu’à ce qui l’amènera là, il va tout partager avec eux. Ses handicaps physiques et mentaux, qui vont devenir de redoutables atouts, ses rencontres incroyables avec de grands personnages de l’Histoire, qu’ils soient populaires ou politiques, et sa réussite invraisemblable dans le commerce de la crevette. Tout dans son histoire fleure le canular qui n’hésite jamais à en rajouter des tonnes. Ce qui va susciter d’ailleurs face à l’un de ses interlocuteurs (le spectateur en somme) le glas d’une suspension d’incrédulité bien fragile face à tant d’élucubrations. Et pourtant tout est vrai. De sa rencontre avec Elvis (à qui il donnera l’idée de son déhanché légendaire), de ses poignées de mains avec les locataires successifs de la Maison Blanche, sa médaille d’honneur après son courage exemplaire au Vietnam, ses matchs de ping-pong avec la Chine et sa fortune qui finit en une du magazine du même nom. Mais tout cela n’est rien face à Jenny, son unique et grand amour, qui a elle seule va faire palpiter et rayonner le coeur de son récit.
La plume, plus forte que l’épée
Une histoire d’amour qu’Eric Roth (futur scénariste du Révélations de Michael Mann, Munich et L’Etrange Histoire de Benjamin Button) et Robert Zemeckis choisissent d’utiliser comme fil rouge en lieu et place du cynisme du roman de Winston Groom dont le film est issu. Une romance compliquée, plus proche du mélodrame que de l’idylle à l’eau de rose, qui sert totalement le propos installé brillamment en toile de fond ; alors que Jenny (formidable Robin Wright) décide de quitter les souvenirs d’une enfance malheureuse dans un souffle libertaire propre à tous les excès, Forrest revient lui systématiquement à sa ville natale. Alors que son voyage à lui est une source inépuisable de rencontres homériques et d’épiphanies, son voyage à elle est semé d’embûches et devient un véritable chemin de croix. Elle est la victime de sa propre histoire pendant que son ami d’enfance croise lui, avec toute l’innocence de son QI anormalement bas, des morts en sursis, tout présidents ou stars de rock qu’ils soient. En creux, Zemeckis et Roth dressent évidemment une critique douce-amère d’un pays né et installé confortablement dans sa violence. Mais sans jamais alourdir leur propos, comme le prouve cette plume qui ouvre et clôture le film sur un des motifs les plus célèbres et les plus magnifiques du mésestimé Alan Silvestri.
Porté à bout de bras par un Tom Hanks au sommet de son art qui deviendra le compagnon de route de Zemeckis (et en même temps le cobaye de ses futures expériences technologiques), Forrest Gump reste aujourd’hui le modèle précieux d’un cinéma narratif au classicisme revendiqué derrière ses incroyables prouesses techniques ô grand jamais ostentatoires (eh oui, Gary Sinise a bien des jambes !). Le témoignage d’un Hollywood de plus en plus lointain et que le temps, cruel, semble effacer. Mais les plus belles histoires sont éternelles.
Image
Le 4K sied formidablement bien au scope magnifique du film. Les couleurs flamboient. Le vert envahissant du Vietnam, le rouge incandescent des couchés de soleil, les montagnes enneigées durant la marche interminable de Forrest… Et les intérieurs de déméritent pas, en conservant une légère patine peu appuyée mais bien présente qui sert l’âge et l’époque du film.
Son
Les notes délicates des partitions d’Alan Silvestri ne résonnent souvent pas plus que des gouttes venant perturber la surface d’une eau calme. Mais les nombreux effets sonores (la première course de Forrest et sa célèbre réplique, l’incroyable scène pyrotechnique du Vietnam et ses pluies diluviennes) viennent souvent nous bousculer avec fureur sans crier gare. Un ascenseur sonore qui joue avec nos oreilles et nos émotions.
Interactivité
Une réédition single qui se sépare donc du disque bluray consacré à la foultitude de bonus de l’édition précédente. L’objet ne livre donc avec sa belle copie que deux commentaires audios en vost (tout de même) avec une première prestation de Robert Zemeckis et ses collaborateur plutôt riche en informations et anecdotes.
Liste des bonus
Commentaires audio de Robert Zemeckis, Steve Starkey, et Rick Carter, Commentaires audio de Wendy Finerman.