FOOTLOOSE
Etats-Unis – 1984
Support : Bluray
Genre : Comédie dramatique, Musique
Réalisateur : Herbert Ross
Acteurs : Kevin Bacon, Lori Singer, John Lithgow, Dianne Wiest, Christopher Penn, Sarah Jessica Parker, John Laughlin…
Musique : Miles Goodman
Durée : 107 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby True HD 6.1 Anglais, Dolby Digital 2.0 mono Français, Allemand, japonais…
Sous-titres : Français, anglais, allemand…
Editeur : Paramount France
Date de sortie : 05 janvier 2022
LE PITCH
Ren et sa mère Ethel quittent Chicago pour Beaumont, une petite ville du Middle West. Passionné de rock et danseur effréné, Ren heurte les conceptions morales de la communauté et de son pasteur, maître à penser du lieu. Révoltés par cet univers sclérosant, les jeunes de la ville se rallient à Ren…
Let’s dance !
Devenu comme nombre de succès de la comédie musicale un grand spectacle à Broadway mais aussi la source d’un triste remake en 2011 que tout le monde a d’ores et déjà oublié, Footloose et son exhortation à la danse face à la peur et au repli, reste un grand moment du cinéma teen des années 80 et un vrai, bon, film culte.
Pour beaucoup Footloose c’est avant tout une grosse fête pop-rock comme seules les 80’s pouvaient en délivrer chaque mois ou presque sur les écrans de cinéma. Une romance, une histoire de rébellion face à l’ordre établi, une célébration de l’adolescence donc, qui eut autant la chance, que la pertinence, de se promouvoir en premier lieu par son album fait de chansons inédites, mêlant rock, pop, un poil de R&B électro, un soupçon de New Wave et quelques slows enflammés, qui réussirent à se hisser pour 6 d’entre-elles (pour 9 sur l’album !) au top du hitparade alors que les deux clips officiels tournaient en boucle sur la naissante MTV. Footloose c’est toute une époque. Celle où Kevin Bacon, d’un charisme explosif, n’était encore que la pauvre victime perforée dans Vendredi 13 et Sarah Jessica Parker la petite binoclarde de Square Pegs, et surtout celle où l’on pouvait encore faire un divertissement léger, entraînant, tout en creusant admirablement ses personnages, même les seconds rôles toujours développés avec sincérités. Si le scénariste Dean Pitchford (Fame) a lui-même écrit les textes de toutes les chansons, ce n’est pas un hasard : il a une vraie histoire à raconter. Celle d’une ville, faisant écho à la véritable Elmore City en Olklahoma où la danse fut interdite pendant presque cent ans, où le deuil est devenu une chape de plomb qui étouffe l’horizon, écrase la jeunesse et pousse les adultes à un totalitarisme flippant, jusqu’à l’autodafé.
Almost paradise
Un message universel et intemporel opposant la peur adulte et la liberté juvénile. Derrière les musiques entraînantes, Footloose est nourri d’une profonde gravité et d’un regard sans fard sur le monde et sa violence plus ou moins sourde. C’est pour survivre à celle-ci, à l’injustice, aux névroses quotidiennes que les jeunes gens du film se jettent à corps perdu dans la danse, comme Kevin Bacon se défoulant dans une usine désaffectée sur un « Never » rageux. Une séquence aussi inoubliable que les pieds qui dansent au son du tube « Footloose » en générique d’ouverture ou le bal de promo libérateur et festif qui conclue généreusement le drame. Dans cette confrontation douce-amère entre deux générations, entre deux visions du monde, le plus attendrissant ne sera pas forcément la romance avec la longiligne Lori Singer, mais cette rencontre avec le pasteur Moore et sa femme (sublimes John Lithgow et Dianne West). Un couple meurtri par la disparition de leur fils dans un accident de voiture (celui qui provoqua le couvre-feu justement), lui s’enfonçant dans une verve religieuse de plus en plus fondamentaliste, elle s’efforçant de le retenir avec douceur et amour. Le jeune (que l’on était) continuera de se déhancher en rêvant de rebellions salvatrice, le vieux (qu’on est devenu) continuera d’apprécier ce film, certes classiquement shooté par Herbert Ross (Les Raisons de mon succès), pour sa justesse souvent bouleversante.
Image
On ne pensait pas revoir des copies de cet acabit… en particulier en provenance d’une major comme Paramount. Il faut dire que la sortie américaine a déjà plus de dix ans, mais déjà à l’époque le master HD avait de quoi faire grincer des dents. Sans doute produit à la va-vite pour profiter de la sortie du pitoyable remake sur grand écran, le Bluray ne propose aucune vraie restauration mais un simple upgrade du master vidéo existant avec une utilisation particulièrement lourde des outils numériques à disposition. Le DNR y va de bon cœur, les effets de banding ne manquent pas, les noirs coulent, les cadres sont constamment plats et certains gros plans font ressembler les acteurs à des mannequins en plastique. Heureusement les couleurs ont gagné en intensité et naturel, certains passages laissent apparaître un piqué un plus défini, mais pour un film « culte » on est vraiment très en deçà des attentes.
Son
Comme pour compenser l’effort non fourni sur l’image, la galette propose un mix DTS HD Master Audio 6.1 très agréable et à l’ampleur surprenante. La bande son endiablée gagne certainement en puissance, les scènes de dancing se découvrent une spatialisation fluide et naturelle et les dialogues sont plus clairs que jamais. Toujours aussi savoureux le doublage français d’époque doit lui se satisfaire d’un Dolby Digital 2.0 qui reste ancré sur sa frontalité, mais qui est malheureusement surtout marqué par un écrasement constant des chansons. Dommage.
Interactivité
Sans le mentionner sur la jaquette, cette édition Bluray correspond à la Deluxe américaine de 2011 ce qui du coup donne accès à de nombreux bonus tous franchement alléchants pour les fans du film. Deux commentaires audios très complets pour commencer, avec d’un côté le producteur et le scénariste et de l’autre Kevin Bacon (peut-être un peu moins loquace) qui parcourent toute la production du film, multiplient les anecdotes, le succès du film, la troupe de jeunes acteurs… Dommage que ces derniers ne soient pas sous-titrés mais heureusement les mêmes informations sont plus ou moins à retrouver dans le making of en deux parties en SD car datant de l’ère DVD. Accompagné du segment sur la composition du fameux album et son impact sur les radios de l’époque et l’émergence de MTV, ces derniers suffiraient déjà à combler les amateurs. Sauf que Paramount y a ajouté de nouvelles interviews de Kevin Bacon, Sarah Jessica Parker et un sujet sur le regretté Christopher Penn, occasion de revenir sur les débuts de ces trois jeunes acteurs, leurs relations sur le tournage (pas que amicales…), les entraînements à la danse et plus généralement une expérience fondatrice dans leur carrière. En conclusion, on trouve aussi les essais filmés de Kevin Bacon, tournés à grand frais afin de convaincre les pontes de la Paramount de son potentiel séducteur…
Liste des bonus
Commentaire audio de Kevin Bacon, Commentaires audio du producteur Craig Zadan et de l’écrivain Dean Pitchford, « Let’s Dance » Kevin Bacon dans Footloose (12’), De Bomont à la Grande Pomme : l’interview de Sarah Jessica Parker (8’), Retour sur Willard (6’), Footloose : Une comédie musicale moderne (30’), Footloose : des chansons qui racontent une histoire (14’), Kevin Bacon Screen test (5’), Montage costume (3’), Bande annonce.