FLASHDANCE
Etats-Unis – 1983
Support : Bluray
Genre : Musique, Drame.
Réalisateur : Adrian Lyne
Acteurs : Jennifer Beals, Michael Nouri, Belinda Bauer, Lilia Skala, Lee Ving…
Musique : Giorgio Moroder
Durée : 94 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Dolby Digital 2.0 français et espagnol
Sous-titres : Français et espagnol
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 23 février 2022
LE PITCH
Alex Owens vit à Pittsburgh où le travail se fait rare. Elle a du se faire embaucher comme soudeur sur un chantier. Le soir, pour arrondir ses fins de mois, elle se produit dans un cabaret. Mais la vraie vie d’Alex, c’est la danse…
Let’s The Music Play
Ah, les années 80, époque de tous les débordements visuels et narratifs, période où les blockbusters se résumaient à une ligne de scénario pour le plus grand plaisir des bouffeurs de popcorn décomplexés. Entre gros bras bourrins et comédies régressives, cette époque nostalgique bénie des quarantenaires s’assumait à 2000%.
C’est dans ce climat festif que le duo naissant des producteurs (stars de l’époque) en osmose avec leurs publics sortaient des prototypes de film. Les histoires devaient être simple et aller droit au but » Si quelqu’un est capable de me décrire son idée en vingt-cinq mots voire moins. Ça veut dire que ça fera plutôt un bon film. » disait Steven Spielberg à cette époque. Garantie de contrats bien remplis pour les studios et de films estivaux obligatoires pour les spectateurs, on attendait les dernières productions Joel Silver (Commando, L’arme fatale, Die Hard) et celles du duo Simpson/Bruckheimer (Flic de Beverly Hills, Top Gun) comme l’événement cinématographique de la saison (comme les Marvels et autres super-héros de nos jours).
C’est justement ce tandem de la Paramount qui allait créer la surprise de l’année 1983 en remettant sur le devant de la scène le film musical avec Flashdance. Ses producteurs alors novices dans le métier allaient entraîner dans l’aventure toute une ribambelle de fougueux débutants qui en voulaient. Du scénariste Joe Eszterhas (futur auteur de Basic Instinct) au réalisateur Adrian Lyne (qui réalisera 9 ½ Semaines, Liaison Fatale et L’échelle de Jacob-cherchez l’intrus-) tous comptaient sur ce film pour faire leur preuve.
Toute une époque
Prototype du film de danse ’80, le film ne s’embarrasse pas de grandes complexités ou de psychologie de ses personnages. Une jeune fille soudeuse le jour (!) et danseuse la nuit rêve de percer sur la scène (voici un bon résumé en moins de 25 mots), le tout saupoudré d’une romance pour midinettes ; le spectateur veut de la danse, il en aura pour son argent. Alors inconnue à l’époque, la jeune Jennifer Beals héritera du rôle principal après auditions. Engagée tout en ne sachant pas danser, elle se fera doublée plus de 85% du temps laissant ainsi la part belle au monteur pour faire illusion…et ça fonctionne la plupart du temps. La bande son est rentrée dans l’inconscient collectif avec des titres phares comme What a feeling et Maniac qui furent repris dans d’innombrables films et parodies (Deadpool, Gremlins…). Tout est dévoué à la musique dans le film. Adrian Lyne dynamise les scènes du quotidien en shows scéniques, entre un flic faisant la circulation, à des jeunes squattant dans la rue, tout doit transpirer la danse jusqu’à l’overdose. Flashdance pourrait être au musical ce que le porno est au sexe, une succession de séquences dansées en lieu et place de scènes de fornications filmées entre deux scènes de dialogue insipide. Mais le film ne serait rien sans l’émergence de MTV. Diffusant les clips du film à longueur de journée, la chaîne le propulsera vers les sommets du box-office récoltant plus de 200M$ de par le monde pour une mise de départ de 4M$. La carrière de tous ces petits nouveaux de la scène cinématographique sera belle et bien lancée à l’exception de son actrice principale qui préférera retourner faire un pèlerinage de quatre années sur les bancs de la prestigieuse université de Yale avant de revenir sous les projecteurs avec beaucoup moins de panache cette fois-ci.
Témoin d’une époque et d’une esthétique datée cherchant le beau plan à tout prix Flashdance apparait de nos jours comme une succession de clichés à l’heure où ceux-ci n’existaient pas encore. Preuve s’il en faut de son impact populaire. Alors culte ou cuculte ? Tout dépendra de l’époque où vous l’aurait découvert et de votre humeur indulgente du moment.
Image
Cette nouvelle restauration à partir d’un scan 4K inédit est d’une parfaite maîtrise. Elle se fait particulièrement probante dans sa colorimétrie qui sied à merveille à l’allure clipesque du film, notamment lors d’une séquence dansée aux effets stroboscopiques du plus bel effet. L’étalonnage est respecté, voir retrouvé, et le grain de la pellicule, présent et délicat, sait se faire très discret sans dénaturer sa source argentique. Par rapport à la précédente sortie Bluray, le film gagne largement en profondeur et en définition.
Son
Mais pourquoi l’éditeur a-t-il choisi de ressortir la bande son française en dolby 2.0 qui est beaucoup trop frontale ? Apparemment il ne juge pas que le public français s’intéresse à son fond de catalogue. Reste heureusement la VO en DTS HD Master Audio 5.1 qui fait honneur au sujet et joue à fond sur la spatialité.
Interactivité
Flashdance se dote enfin de suppléments en France. Ces derniers sont directement repris de la réédition du film dans la collection US Paramount Presents en 2020… soit une version plus ou moins réduite du collector américain de 2013. Une bonne moitié des featurettes ont disparues, à l’instar de celle servant de making of. Les rescapées sont celles consacrées au look du film (photographie, décors, fringues…) et celles qui s’attardent sur la sortie explosive. Pas très longues, mais à chaque fois très intéressantes puisque mêlant les interventions du réalisateur, du producteur Bruckheimer et d’autres membres de l’équipe et creusant vraiment les particularités du film, son style et la touche Adrian Lyne.
Inédit pour le coup, le réalisateur se fend d’une toute nouvelle intervention dans laquelle il revient sur ses premiers refus du projets, sa rencontre avec l’actrice, les choix musicaux et le succès du film.
Liste des bonus
Le Cinéaste Adrian Lyne à propos de Flashdance (6’), Le Style Flashdance (9”), Le Phénomène Flashdance (9’), Bande annonce.