FIVE NIGHTS AT FREDDY’S
Etats-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Emma Tammi
Acteurs : Josh Hutcherson, Piper Rubio, Elizabeth Lail, Matthew Lillard, Mary Stuart Masterson…
Musique : The Newton Brothers
Image : 2.00 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Digital + 7.1 français, anglais, allemand, espagnol…
Sous-titres : Français, néerlandais, allemand, italien…
Durée : 110 minutes
Editeur : Universal Pictures Home Entertainment
Date de sortie : 13 mars 2024
LE PITCH
Mike, jeune homme perturbé, s’occupe de sa sœur Abby, âgée de 10 ans. Il est toujours hanté par la disparition, jamais élucidée, de son petit frère, survenue il y a une dizaine d’années. Récemment licencié, il a absolument besoin de retrouver un emploi pour ne pas perdre la garde d’Abby. Il accepte donc un poste de gardien de nuit, dans un restaurant désaffecté : Freddy Fazbear’s Pizzeria. Mais Mike ne tarde pas à comprendre que les apparences y sont terriblement trompeuses.
Menu du jour
Film sensation de la dernière halloween aux USA, Five Nights at Freddy’s a attiré là-bas une horde de fans de la série de jeu vidéo, mais clairement déçu les amateurs de films d’horreur à sensations. Plus mélancolique que terrorisant, l’adaptation vise effectivement plus les pré-ados au cœur fragile que les bourrins férus de torture-porn.
Sacrée success-story que celle de Scott Cawthon qui après avoir développé tout seul dans son coin un petit jeu d’horreur bien malin, a vu sa création se transformer en licence particulièrement fructueuse suivie de neuf épisodes supplémentaires, de spin-of et de nombreux dérivés dont quelques romans venant développer considérablement l’univers initial. Cependant la base reste encore et toujours relativement simple : il faut survivre aux nuits passé dans le fameux restaurant, échapper aux terrifiants animatronics plus du tout mignons en utilisant seulement les caméras de sécurité, les portes verrouillées et les bouches d’aérations. Si leu jeu reste avare en effets sanguinolents, les sensations de flippes sont bien présentes. Étonnement, pour sa première adaptation cinématographique produite par les désormais habituels partenaires Blumhouse / Universal (Halloween, L’Exorciste Dévotion, Black Phone…), l’ambition initiale a justement été de s’échapper un peu de ces mécanismes. Le film s’intéresse ainsi à Mike, gardien de nuit comme d’autres personnages jouables donc, mais dont on découvre le passé traumatique (le kidnapping de son petit frère lorsqu’il était enfant) et l’état dévasté de sa vie de famille, s’efforçant difficilement de préserver la garde de sa petite sœur d’Abby face à une tante attirée uniquement par le chèque des allocs.
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Un fond de drame social, une écriture qui cherche parfois un peu lourdement l’émotion, mais surtout ces éléments qui n’auraient dû être qu’un arrière-plan venant consolider le métrage, sont constamment mis en avant par la réalisatrice Emma Tammi (Terre maudite). Se passionnant pour les cauchemars à répétition qui font revivre au héros, et au spectateur, les mêmes évènements, multipliant les longs dialogues revenant sur les fragilités du jeune homme joué par Josh Hutcherson (Hunger Games, Le Secret de Térabithia), elle oublie finalement trop souvent la nature même du récit qu’elle est censée offrir. Une petite séquence d’ouverture plutôt efficace, une séquence centrale où les animatronics du film protègent le restaurant contre quelques casseurs (scène sans doute ajouté uniquement pour réveiller l’auditoire) et une dernière partie qui s’agite un peu avec des révélations bien théâtrales (le personnage de la policière est tout de même assez ridicule), Five Nights at Freddy’s tient clairement plus du film fantastique pour ado que du véritable film d’horreur. Les victimes de cette réorientation sont clairement Freddy, Bonnie, Chica et Foxy, versions inquiétantes des animatronics pour les gosses, recrées pour l’écran par les talents de la Jim Henson Company, dont on aperçoit presque plus les fantômes humains que les incarnations de latex.
Si l’ambition d’Emma Tammi de donner une autre dimension à Five Nights at Freddy’s était plutôt louable, elle se fait cependant au détriment finalement des vraies sensations du jeu, la réalisatrice se montrant bien incapable de donner une véritable logique au décors labyrinthique, de jouer véritablement avec ses coins et recoins et de retrouver dans sa mise en scène les effets de hors champs et de menace pourtant normalement omniprésents. Un rendez-vous manqué.
Image
Sans vrai surprise la copie 4K de Five Nights at Freddy’s est très performante avec une source limpide, ultra solide, qui profite pleinement du support pour creuser avec fermeté ses décors et surtout dessiner avec ferveur le moindre détail de la production. Les matières s’installent avec un léger relief très naturel et les teintes, souvent sombres mais rehaussées de néons ou d’éclairages colorés, offrent un tableau on ne peut plus convaincant. Les noirs sont impeccables de bout en bout et la définition jamais mise à défaut. Du travail de pro.
Son
Disposée en Dolby Atmos, la piste anglaise profite pleinement de son potentiel en exploitant généreusement toute la spatialisation accessible, permettant de donner une véritable existence sonore au fameux restaurant. Les créatures animatronics sont aussi parfaitement accompagnés par une masse conséquences de petits bruitages aussi réalistes que curieux. Ce sont peut-être les accents horrifiques qui là encore semblent un peu trop en retrait avec des ambiances peu poussées et des jaillissements assez rares. Plus sobre mais néanmoins satisfaisante, la version française Dolby Digital + 7.1 ne démérite pas, trop.
Interactivité
Rien de bien exceptionnel à se mettre sous la dent sur cette édition avec en guise de bonus trois featurettes basiques s’intéressant brièvement à l’adaptation du jeu en film, la création des créatures et la reconstitution du décor. Tout le monde est formidable, le film est génial et puis c’est tout. Un vrai documentaire sur la série de jeu vidéo, une interview conséquente de son créateur ou plus généralement un vrai making of auraient été une bonne surprise.
Liste des bonus
Five Nights at Freddy’s : du jeu au grand écran (7’), Les animatroniques (6’), Five Nights : en trois dimensions (4’).