FIRE IN THE SKY

Etats-Unis – 1993
Support : Bluray
Genre : Science-Fiction, Drame
Réalisateur : Robert Lieberman
Acteurs : D.B. Sweeney, Robert Patrick, Craig Sheffer, Peter Berg, Henry Thomas, Bradley Gregg, James Garner…
Musique : Mark Isham
Image : 2.35 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0 Anglais et Français
Sous-titres : Français
Durée : 109 minutes
Editeur : Extralucid Films
Date de sortie : 26 mars 2025
LE PITCH
5 Novembre 1975. Un groupe de bûcherons est ébloui par un rayon lumineux qui traverse le ciel et la forêt d’Arizona où ils travaillent. L’un d’eux s’en approche avant de disparaître. Ses amis s’enfuient, déclarent la disparition à la police, mais se retrouvent suspectés du meurtre de leur compagnon. Or, celui-ci finit par réapparaître, hagard, entièrement nu et ne souvenant plus de rien…
Tombé du ciel
Privé de sortie en salles en France, Fire in the Sky ou Visiteurs extraterrestres comme il fut un temps renommé, marqua tout de même les esprits. Un visionnage surprise en VHS ou à la télévision dans une France baignant dans la X-Files Mania et se croyant déjà bien à l’aise avec les phénomènes d’abduction… Jusqu’à une fameuse séquence aussi scotchante que traumatisante.
Le film sortit d’ailleurs aux USA la même année que le lancement de la première saison de la série culte de Chris Carter. Un hasard, mais aussi une suite logique de la fascination du pays pour la question des visites extraterrestres, des mystérieux objets volants et des enlèvements inexpliqués. A l’origine Fire in the Sky est d’ailleurs une « histoire vraie » ou en tout cas l’adaptions du bouquin de The Walton Experience signé par le véritable Travis Walton qui aurait disparu devant les yeux de ses camarades bucherons de l’Arizona avant de revenir cinq jours plus tard, hagard, déshydraté et hanté par de terribles absences et cauchemars. Un fait divers médiatisé à outrance, qui fut bien entendu démythifié par les forces de l’ordre, prouvant qu’il ne s’agissait en fait que d’un canular pour récupérer la récompense d’un magazine et échapper aux poursuites d’un contractant qui se plaignait du retard des travaux de déboisements. Classique. Pourtant le doute reste encore de mise pour certains et le fameux témoignage écrit de Travis Walton fut un énorme succès littéraire.
De quoi intéresser justement la Paramount qui espère sans doute marcher là sur les traces d’un certains Rencontre du troisième type, voir E.T. puisqu’on reconnait parmi nos brave protagonistes le Henry Thomas, alias Eliott chez Spielby, Mais l’échelle n’est absolument pas la même, et le scénario librement adapté par Tracy Tormé (une signature récurrente sur Star Trek The Next Generation) puis mis en forme par le très télé Robert Lieberman (The Mighty Ducks, Dexter, The Expanse…) cultive un aspect presque intimiste étonnant. Passé justement la petite séquence d’ouverture jouant de quelques lumières et d’une vision très brève, mais possiblement inventée, d’une soucoupe volante rouge, Fire in the Sky se recentre fortement sur le complexe du survivant des camarades du disparu. Leur récit est forcément remis en question par la population et les forces de l’ordre (avec un agent des plus sceptiques joué par le vétéran James Garner), les anciens voisins et camarades les regardent d’un air méfiant persuadés qu’ils ont assassiné Travis, et finalement toute leur vie s’étiole en quelques jours à peine.
La vérité est sans doute ailleurs
Le fantastique n’est ici que suggéré, relégué à un hors champs constamment discuté, questionné et mis en doute comme dans un drame psychologique voir policier. Un ventre plutôt lent mais solidement écrit et surtout admirablement interprété par une petite troupe de jeunes acteurs (Henry Thomas donc, mais aussi D.B. Sweeney, Craig Sheffer, Peter Berg et Bradley Gregg) menée par Robert Patrick, ici chef de troupe et chef de famille en bout de course, qui trouvait enfin un vrai beau rôle depuis sa révélation dans Terminator 2. Réaliste, à échelle humaine, plutôt sensible et juste, le film assure ainsi à son dernier chapitre de véritablement marquer les esprits lorsque le spectateur assiste enfin à ce qui serait arrivée au fameux Travis lors d’une séance d’hypnose spectaculaire. Une visite en règle du vaisseau spatial, versant déliquescent et glauque à souhait, entre zone en apesanteur et quelques expériences brutales et invasives effectuées sur le pauvre humain. Orchestré par les équipes d’ILM mais sans utilisation d’image de synthèse, la bobine reste absolument terrifiante, autant par les apparitions d’aliens en animatronique particulièrement convaincants et inquiétants, que par le dispositif pseudo-médical et futuriste aux accents purement cauchemardesques, gores et dérangeants. Le point d’orgue d’un film qui à ce moment là prend ouvertement le parti de la science-fiction et semble littéralement renaitre, jusque dans sa mise en scène et son esthétique.
S’il serait dommage de réduire le film à ces dix petites minutes particulièrement intenses, elles sont effectivement l’aboutissement de la lente implication du spectateur dans la petite histoire dramatique des bucherons de Snow Flakes et ce qui fait que Fire in the Sky reste définitivement dans les mémoires.
Image
Très belle performance pour Fire in the Sky qui profite d’une toute nouvelle restauration (elle date de 2022) effectuée à part d’un scan 4K des négatifs 35mm. Pas mal du tout pour un film qui fut essentiellement considéré comme un DTV à l’international ! Le travail effectué ici est tout à fait admirable, assurant un nettoyage complet des cadres, une disparition totale des petits défauts des années mais sans égratigner le grain organique, le relief ou les matières initiales. Les couleurs restent plutôt portées vers les teintes automnales, avec un certain souci de réalisme, mais les contrastes sont bien appuyés et les noirs profonds.
Son
Que ce soit la version originale ou le doublage français, tous deux sont proposés soit en DTS HD Master Audio 5.1 soit en DTS HD Master Audio 2.0. Le film fut au départ mixé en stéréo et reste donc le plus clair et le plus ferme dans cette dimension plus frontale mais néanmoins très efficace et équilibrée. Les version 5.1 distribuent quelques ambiances supplémentaires et assurent une meilleure séparation des canaux, mais le gain reste assez discret tout de même.
Interactivité
Extralucid Films propose une très jolie édition pour le film avec digipack cartonné glissé dans un fourreau épais aux airs de coffret avec en primes 16 reproductions de photos de production au format carte postale. Sur le disque Bluray on regrette un peu de ne pas retrouver tous les suppléments de l’édition US de Shout Factory, mais le petit éditeur français se fend tout de même d’une rencontre (en visio) avec l’acteur D.B. Sweeney qui évoque son arrivé sur le projet, le tournage très agréable et la camaraderie née avec ses partenaires, mais aussi les heures difficiles passée avec le système à suspension qu’il espérait pouvoir lui permettre de se faire remarquer par un James Cameron qui préparait alors son Spider-man avec les mêmes équipe d’ILM. Il y discute aussi un peu de sa rencontre avec le véritable Travis Walton, sa croyance ou non en la vie extraterrestre et son intérêt pour le cinéma de genre.
Suit une présentation assez complète du film par Lloyd Chéry (Le Point) qui évoque autant la production et la sortie du métrage que les grandes lignes de l’UFOlogie aux USA et un regard plus précis porté sur les fameuses séquences à effets spéciaux signé David Scherer qui servie justement de base à son travail pour le film Tous les dieux du ciel.
Liste des bonus
16 cartes postales exclusives (photos de plateau, lobbycards…), « Le Feu dans le ciel » : Enntretien avec D.B. Sweeney (9’), « Fait divers extraterrestre – Lloyd Chéry » (21’), « Une séquence culte – David Scherer » (7’).