EXTRÊME LIMITE
Walking The Edge – Etats-Unis – 1985
Support : Bluray
Genre : Thriller, Action
Réalisateur : Norbert Meisel
Acteurs : Robert Forster, Nancy Kwan, Joe Spinell, A Martinez
Musique : Jay Chattaway
Image : 1.85
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 1.0
Sous-titres : Français
Durée : 94’
Éditeur : Carlotta Films
Date de sortie : 21 mars 2023
LE PITCH
Jason Walk a été un brave garçon toute sa vie. Et il a payé le prix fort. La quarantaine passée, il conduit un taxi, et ne s’intéresse plus à rien. Christine Holloway a mené une vie heureuse, entre un époux aimant et un fils adorable. Jusqu’au jour où le gang de Brusstar les a tués tous les deux. Lorsqu’elle loue Jason et son taxi pour les balades ponctuées de nombreux arrêts, il ignore qu’à chaque étape elle abat un des membres du gang. Et quand il s’en aperçoit, il est piégé. En la dénonçant, il la condamne à mort. En la protégeant, il se condamne lui-même….
Sur la corde raide
Toute petite péloche croisée par inadvertance dans quelques vidéoclubs de quartier, Extrême limite (rien à voir avec un remake de Point Break et encore moins avec la misérable série TF1) s’offre pourtant une restauration 4K de dernière bourre. Méritée ? Pas vraiment, mais comme y a Robert Forster qui casse les bras dans les rues de Los Angeles, on ne va pas trop se plaindre non plus.
Modeste réalisateur de cinéma d’exploitation qui n’a pas vraiment laissé une grande marque dans l’histoire du cinéma, si ce n’est peut-être pour la plastique de ses succubes de The Devil Made Me Do It, Norbert Meisel aura vivoté quelques années du coté des productions sans le sou et du petit bis anecdotique dont clairement Walking the Edge (le titre original donc) reste le pic qualitatif. Un projet que l’on pourrait suspecter d’avoir été mis en boite pour offrir à sa compagne, l’actrice Nancy Kwan (Le Monde de Susie Wong) un rôle plus central qu’à l’accoutumé. Elle est donc ici une femme sur le chemin de la vengeance, traquant les assassins de son époux et de son fils, des hommes de mains d’un réseau d’extorsion sévissant à LA. Mais rapidement les choses tournent court. Et elle embarque dans sa trajectoire un brave conducteur de taxi, un pied dans le milieu du jeu illégal tout de même, que tous ses proches on tendance à tromper (comme sa dernière fiancée) ou à arnaquer. Trop bon trop con, Jason Walk devient lui aussi la cible de ce réseau de trafiquants et de proxénètes, en prenant la défense de Christine Holloway, et va redécouvrir la violence qui sommeillait en lui.
Driller killer
Pas bien lui du vigilante movie donc, avec un Robert Forster (Jackie Brown, L’Incroyable Alligator, Vigilante) toujours à la cool, déambulant avec décontraction et ironie, mais pouvant faire ressortir en un éclair une froideur plus brutale dans quelques incartades plus corsées. Efficaces et rugueuses, les quelques scènes d’action font d’ailleurs autant appel au décorum crasseux et poisseux d’un dérivés d’un Justicier dans la ville qu’aux excès plus gores et scabreux (belle utilisation de la perceuse) de quelques films d’horreurs tournés à l’époque dans les rues de New York. Est-ce vraiment un hasard si l’on y croise le toujours flippant et inquiétant Joe Spinell en délinquant sadique ou si la bande originale, de l’electro-jazz urbain habité, est signée par le Jay Chattaway de Maniac ? Malheureusement ces moments plus intenses, ou en tout cas agréablement efficaces, typiques d’un film d’exploitation de l’époque relativement bien troussé, sont le plus souvent noyés dans une romance peu convaincante (et inutile), quelques promenades de remplissage dans les bouges locaux et surtout de longs dialogues où chacun discute de ses actions futures, de ses vagues motivations, avant de les mettre en branle.
Réduit à 90 minutes vite « casables » dans un double programme sur la 42ème rue, Walking The Edge se traine malheureusement quand même un peu, manquant cruellement de muscle et de fermeté et ne tient alors pas toutes ses modestes promesses.
Image
Toujours aussi incroyable de voir comment certains tous petits films d’exploitation se voient traités parfois avec tout le luxe et le soin d’un immense classique de l’histoire du cinéma. Petit série B un peu oubliée, en particulier par chez nous, Extrême Limite a ainsi connu le traitement glorieux d’un nouveau scan 4K des négatifs 35mm originaux avant d’être restauré image par image avec une application maniaque. L’image est splendide, d’une propreté ahurissante, tout en restant au plus près de la nature fauchée et sèche du film avec des gris biens présents (avec des pointes de jaune et de rouge) et un grain de pellicule marqué mais admirablement géré et organique. Profondeur, piqué et définition sont bien entendu largement à la hauteur.
Son
Piste anglaise et française reviennent sobrement dans leur mono d’origine avec désormais un traitement DTS HD Master Audio qui atteste d’une restauration bien présente et d’une meilleure qualité d’écoute. Dans les deux cas, on profite à la fois d’un meilleur confort mais d’atmosphères toujours aussi chiches et d’interprétation toujours aussi aléatoires.
Interactivité
Bon, faut pas pousser non plus. Là où l’américain Fun City Edition balance deux commentaires audios, des essais de spécialistes et deux conférences filmées, l’éditeur français se contente de garder uniquement la bande annonce et de glisser le film dans sa collection Midnight Collection à un prix plus raisonnable.
Liste des bonus
Aucun.