EXTERMINATOR 2
États-Unis – 1984
Support : Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Mark Buntzman
Acteurs : Robert Ginty, Deborah Geffner, Frankie Faison, Scott Randolph, Mario Van Peebles
Musique : David Spear
Durée : 89 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et Français en DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : MDC Films
Date de sortie : 10 juin 2022
LE PITCH
John Eastland est de retour ! Le justicier hors-la-loi et son lance-flammes sont de nouveau prêts à nettoyer la jungle urbaine. Le seigneur de la drogue X et son armée de voyous déclarent la guerre à New York… Mais l’Exterminator se met en travers de leur chemin et va contrecarrer leur plan !
Permis de cramer
Petit classique du cinéma d’exploitation des années 80 et rejeton dégénéré des vigilant movie post Un Justicier dans la ville, déjà bien flingé, The Exterminator aura eu les honneurs attendus d’une bonne vieille suite. On refait chauffer le lance-flamme, John Eastland n’est toujours pas content.
Fier d’un sacré succès en salles et surtout en vidéo, celui que l’on appela longtemps Le Droit de tuer chez nous, donna forcément quelques idées au petit producteur Mark Buntzman (il ne fera rien d’autre) qui s’imagina ni plus ni moins que passer cette fois-ci à la réalisation du bousin. Récupéré par les toujours délicats et poétiques Globus et Golan de la Cannon le projet se dote même d’un budget largement doublé, occasion de marquer l’objet d’une ambition nouvelle. De retour avec sa mine passe-partout et légèrement bouffie Robert Ginty, toujours aussi peu charismatique, revient avec sa veste de vétéran du Vietnam, mais espère cette-fois ci reprendre le court de sa vie. Finie la vie de justicier urbain… jusqu’à ce que bien entendu un gang de délinquants anarchistes ne s’en prenne à sa nouvelle dulcinée. Il est temps de débarrasser les rues de ses ordures ! Littéralement puisque le pote Frankie Faison (Do The Right Thing) l’accompagne avec son camion d’éboueur. L’ombre de Death Wish (et sa suite en particulier) plane toujours largement au dessus de l’objet dans la volonté de se second opus de mêler pseudo remake et bien entendu de monter le niveau de l’action de quelques crans. Exit la description réaliste et crue des rues d’un New York pourrissant, la tentative de restitution des traumas d’un vétéran au bord de la folie, Exterminator 2 embraille surtout sur les excès comics, les brassant avec quelques élans naïvement romantiques (Eastland et sa gentille danseuse) et beaucoup de remplissage, dont des inserts de jeunes pratiquant le break dance (ça ne coûte pas cher et c’est à la mode).
Terre brulée
Certes nous sommes au cœur des années 80 et la musique synthétique le martèle à coups de beat bontempi, mais surtout devant un premier montage calamiteux, la production a dû faire appel à un nouveau réalisateur pour sauver l’entreprise. Williams Sachs en l’occurrence, auteur des sympathiques Le Monstre qui vient de l’espace et Galaxina, qui va officier comme « film doctor » multipliant les reshoots (mais à Los Angeles), dégageant des bobines entières, retournant le final mais sans Robert Ginty remplacé par des cascadeurs cachés derrière un masque de soudeur, éliminant hors champs la dulcinée pour pallier aux indisponibilités de Deborah Geffner (Que Le Spectacle commence) … Du bricolage aux coutures parfois visibles entre les variations légères d’esthétiques et les petits flottements narratifs, mais qui aboutit cependant à petit divertissement bis assez savoureux. Moins putassier que l’original, moins brutal aussi, Exterminator 2 assure le spectacle avec son lot d’innocents abattus sans pitié et ses truands cramés à la flamme, mais surtout impose dans puzzle foutraque une bande de punks totalement improbables, parfaitement ringards, entre Les Guerriers de la nuit et Mad Max, et mené par un tout jeune, athlétique et charismatique Mario Van Peebles dans le rôle de X. Presque un messie de la violence, désirant reprendre le contrôle de la ville des mains de l’establishment et la plonger dans le chaos. Tel un vilain d’un épisode du Punisher il donne un surplus de caractère à une petite péloche qui fit les beaux jours des vidéoclubs de quartiers.
Image
Pour un film longtemps inédit en France et surtout toujours distribué, même en salles, dans des copies vites cradingues et fatiguées, on ne s’attendait pas forcément à découvrir un master HD d’aussi bonne tenue. Si on note encore un ou deux plans tremblotants (durant le final surtout), les cadres ont été nettoyés de fond en comble, stabilisés, et affichent désormais une propreté inédite. Les couleurs, sobres mais bien présentes, profitent de contrastes bien dessinés et de noir bien tenus. Forcément la restauration numérique enlève parfois quelques matières plus organiques, mais là encore, la définition surprend par sa précision et sa profondeur.
Son
Pistes DTS HD Master Audio 2.0 sont présentes pour la version originale et la version française. La première, nette et stable, assure un rendu plus naturel, plus pêchu et présent, là où le second laisse entendre un poil plus de distance. Le doublage d’ailleurs, un peu froid, aurait mérité plus de roublardise.
Interactivité
Rien à redire sur le packaging grand luxe concocté par le tout jeune éditeur MDC Films dont c’est là le premier titre aux cotés du Dark Angel avec Dolph Lundgren, avec un digipack trois volets et fourreau au design bien percutant. Pas grand-chose à reprocher non plus au contenu éditorial du dît Bluray qui s’ouvre par une très longue présentation du film par Christophe Lemaire, le gourmet du bis. Il replace le film dans son époque, s’amuse de ses aspects nanar autant que s’extasie devant ses élans les plus efficaces, et explore les petites biographies et filmographies de tout le petit monde devant et derrière la caméra.
Mais il y a plus savoureux grâce à la rencontre avec le « film doctor » William Sachs qui décrit avec bonheur le joyeux bordel de la production du film et ses efforts, sans langue de bois, pour sauver la chose. Une interview bourrée d’anecdotes et une vision artisanale du cinéma d’exploitation où le monsieur rappelle toute la liberté dont il pouvait profiter sur ses plans de sauvetage (pour les officiels on connait Joe ou Leprechaun) là où les mêmes producteurs lui mettaient des bâtons dans les roues lorsqu’il dirigeait ses propres films.
On notera aussi la présence de deux options pour les curieux : une piste musicale séparée avec les bruitages en sus et l’intégralité du film dans son montage / cadrage / photo baveuse en mode VHS.
Liste des bonus
L’Ex 2 Terminator – Exterminator 2 par Christophe Lemaire (50’), – Nettoyer Les Rues ! – Une Interview avec William Sachs (Réalisateur scènes additionnelles, scénariste, producteur) (25’), Piste Musicale/Bruitages isolée, Exterminator 2 en VHS Vision (visionnez le film en VF, en qualité VHS), Galerie photos, Bandes-annonces.