EVE OF DESTRUCTION
Etats-Unis – 1991
Support : Bluray
Genre : Science-fiction, Action
Réalisateur : Duncan Gibbins
Acteurs : Gregory Hines, Renée Soutendijk, Michael Greene, Kurt Fuller, John M. Jackson, Kevin McCarthy…
Musique : Philippe Sarde
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 100 minutes
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 1er octobre 2023
LE PITCH
San Francisco, au début des années 1990 – La scientifique Eve Simmons a fabriqué un androïde à son image, EVE VIII, à des fins militaires et pour lutter contre le terrorisme. Mais, après avoir été blessée lors du braquage d’une banque, EVE VIII se retrouve déprogrammée. Elle se transforme alors en une redoutable machine de guerre, doublée d’une bombe à retardement. Afin d’éviter une catastrophe, Eve Simmons, aidée du colonel Jim McQuade, un spécialiste de la lutte anti-terroriste, ne dispose que de 48 heures !
Terminatrice
Bon gros bide à sa sortie, sans doute provoqué par l’absence d’une quelconque tête d’affiche, L’Ange de la destruction (comme on l’appelait chez nous à sa sortie) est cependant un sous-Terminator tout à fait recommandable. Une série B efficace et pas totalement bas du front.
Véritable choc, et authentique chef d’œuvre du genre, le premier Terminator de James Cameron avait totalement reconditionné le regard porté sur les séries B musclées, mais aussi entrainé la naissance de nombreux rip off bien moins inspirés, mais parfois sympathiques, en provenance du monde entier. Avec l’arrivée annoncée d’un Terminator 2 devenu un blockbuster évènement, les producteurs redoublent d’effort et s’intéressent fortement aux projets incluant quelques cyborgs malveillants… et tant mieux s’il s’agit de femmes sexy et bad-ass. C’est dans ce contexte que débarque le petit Eve of Destruction qui imagine une nouvelle expérience gouvernementale qui tourne mal et aboutirait à une femme robot qui se trimbale à travers le pays en multipliant les victimes. La particularité de cette Eve VIII (symboliques et références tombez sur moi) est d’avoir été entièrement conçue à l’image de sa créatrice, physiquement et mentalement et que l’impact d’un fusil à pompe en plein abdomen va provoquer la résurgence de traumatismes et de pulsions enfouies. Cette terminatrice n’est donc pas simplement une machine qui éradique l’humain, elle exprime tout autant les fantasmes d’affirmation de l’inventrice (qui fantasmait par exemple une visite en tenue sexy dans un bouge de bord d’autoroute) qu’elle règle clairement ses comptes avec la gent masculine.
La machine
D’un père abusif et violent qui a tué sa mère par accident quand elle était petite à son mari qui l’a quitté et obtenu la garde du fiston jusqu’aux bourrins habituels qui traitent les femmes de salopes ou se prennent pour les dieux de la route, le cyborg a pas mal de boulot pour mettre à mal l’Amérique misogyne et paternaliste. Certes le propos ne sera jamais totalement creusé mais il insuffle un soupçon de profondeur au métrage et permet quelques passages assez jouissifs pour les féministes vachards. Surtout, la volonté d’ouvrir le film à quelques réflexions, n’entame jamais l’efficacité même du film. Alors connu pour ses nombreux clips à succès pour Eurythmics, Bananarama ou George Michael, l’anglais Duncan Gibbins signait son second long métrage après le Roméo et Juliette moderne Le Feu par le feu, et réussissait clairement à dépasser aisément les limitations budgétaires et l’optique simplement commerciale en crédibilisant sobrement les quelques maquillages et effets spéciaux signés par le doué Christopher Biggs (Les Griffes du cauchemar, Demolition Man, Donnie Darko…) et en impulsant un rythme maitrisé à l’ensemble. La course poursuite qui se met en place à travers le pays, tendue par la possibilité d’une explosion nucléaire (rien que ça !), donne naissance à des scènes d’action carrées, sobres et nerveuses avec un gunfight spectaculaire en pleine rue, rejouant au passage une image célèbre du Gloria de Cassavetes ou une poursuite particulièrement haletante dans le métro.
Un petit film tout à fait honorable qui effectivement n’a pas de grands noms à mettre en avant, mais sait s’appuyer sur des interprétations aussi solides que celle du « danseur » Gregory Hines (Cotton Club, Tap Dance…) finalement pas si mal en spécialiste de la lutte anti-terroriste gros bras et surtout celle de René Soutendijk, ex-égérie de Paul Verhoeven (Spetters, Le Quatrième homme) tout à fait convaincante dans ce double portrait féminin. Un curieux duo (qui ne couche même pas ensemble !) pour une série B d’action plutôt originale.
Image
Pas tout neuf, le transfert du film est déjà dispo depuis une dizaine d’années aux USA et n’était déjà pas forcément ultra performant à l’origine. Ses menus défauts déjà connus avec une définition un peu trop douce, un petit bruit récurrent et plus généralement des sensations un peu justes, se sont forcément un peu plus creusés aujourd’hui. Cependant le master n’en est pas moins agréable avec des cadres très propres et stables et une colorimétrie plutôt généreuse et contrastée même si les chairs glissent parfois un peu vers le rosé.
Son
Pas de reproches à faire concernant les deux pistes DTS HD Master Audio 2.0 qui viennent surtout délivrer des sensations mono fermes et directes. La version originale gagne naturellement en naturel et en équilibre, là où la vf, plutôt sympa par ses accents bisseux, se montre plus plate et tournée vers les voix.
Interactivité
Proposé dans un simple boitier scanavo, Eve of Destruction rejoint les autres séries B proposées par l’éditeur et profite donc de la présence de Mr Damien Granger (Série B Movie Posters, Sexy Starlettes…) grand passionné sur cinéma d’exploitation. Il offre un petit panorama autour du film, revient sur ses qualités et ses petits défauts (dont le manque de stars vendeurs) et ses liens plus ou moins voulus avec les pendants féminins de Terminator. Toujours mieux que les ricains qui eux n’avaient aucun bonus.
Liste des bonus
Présentation du film par Damien Granger (13’), Bande-annonce