ENZO, LE CROCO
Lyle, Lyle, Crocodile – États-Unis– 2022
Support : DVD
Genre : Fantastique, Comédie
Réalisateur : Will Speck, Josh Gordon
Acteurs : Javier Bardem, Constance Wu, Winslow Fegley, Scoot McNairy, Brett Gelman
Musique : Matthew Margeson
Image : 2.40 16/9
Son : Dolby Digital 5.1 anglais, français, espagnol…
Sous-titres : Français, espagnol, allemand…
Durée : 102 minutes
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 05 avril 2023
LE PITCH
Quand la famille Primm déménage à New York, leur jeune fils Josh peine à s’adapter à sa nouvelle école et à ses nouveaux camarades. Tout cela change quand il découvre Enzo – un crocodile chanteur qui aime les bains et le caviar – et qui vit dans le grenier de sa nouvelle maison. Enzo et Josh deviennent rapidement amis, mais lorsque l’existence de l’insolite crocodile est menacée par leur diabolique voisin, M. Grumps, les Primm s’allient avec Hector P. Valenti, le propriétaire d’Enzo, afin de prouver au monde qu’une famille peut toujours s’improviser, et qu’il n’y a aucun mal à intégrer un grand reptile mélomane, doté d’une personnalité haute en couleur et d’une incroyable voix.
« ils sont partis n’en parlons plus »
Après le gentil ours Paddington et le tout aussi sympathique Jeannot Lapin, voici donc Enzo le crocodile, nouvel animal mignon en images de synthèse échappé d’un classique de la littérature enfantine. Un grand reptile qui aime pousser la chansonnette et sauver les gentilles familles en perdition. Oui voilà, gentil quoi.
Héros d’une série de petits livres imaginés par Bernard Waber, Lyle the Crocodile, devenu Enzo le croco par chez nous (rime oblige), l’animal permettait à son auteur d’évoquer ses rues new-yorkaises, entre faune urbaine, petits tracas modernes et naïveté toute en écailles. On en trouve parfois encore des traces ici, dans quelques vues d’une citée toute en verticalité, quelques plans nocturnes sur les toits, et surtout dans l’ouverture du film tout particulièrement lorsque Javier Bardem, magicien et showman raté mais plein d’entrain, embarque son nouveau compagnon tout mignon dans un show musical endiablé qui se heurte finalement à la timidité d’Enzo. Un crocodile chanteur et danseur mais qui craint le public. Le film s’arrête finalement plus ou moins là puisque bien entendu le final, sur la scène d’un télécrochet façon America’s Got Talents, viendra bien entendu révéler à tous les talents incroyables de cet animal hors du commun. Entre temps, Enzo aura rencontré une charmante famille, et aura soigné en quelques roulement d’yeux, trois pas de danse et une chansonnette, tous leurs vagues soucis. Le gosse perd ses angoisses, la mère retrouve le bonheur de cuisiner et le paternel s’affirme dans sa classe où il était bousculé par ses élèves.
Caïman la même chose
Il y a bien le méchant voisin qui tente vainement d’égratigner leur bonheur sirupeux mais rien n’y fait dans Enzo le croco c’est la grande et belle mélodie du bonheur. Délaissant un temps les rires gras, Will Speck, Josh Gordon (Joyeux Bordel, Une Famille très moderne, Caveman) s’enfoncent dans la mièvrerie bien incapable de dynamiser leur tout petit film, de bousculer un peu le scénario placide d’un Will Davies (Dragons, Seul face à l’abeille) manifestement peu inspiré et de donner un semblant d’enjeux à un métrage qui se traine laborieusement. Quelques gags (le chat essentiellement) et les grands yeux adorables d’Enzo peuvent faire le taf auprès de plus jeunes, mais il est difficile tout de même de les maintenir sur leur siège et ce même durant les séquences chantées. Car Enzo Le Croco se veut une comédie musicale avec numéros dansés, petites reprises pleines d’émotions et paroles qui donnent du baume au cœur. Las, outre la standardisation extrême de leurs arrangements, ces morceaux sont d’une triste platitude, mal ou pas chorégraphiés, mis en scène sans une once de fougue, venant surtout rappeler les grands moments de Highschool Musical… Oui c’est violent. Quant à Javier Bardem, passé l’introduction, il s’essaye bien à quelques grimaces, à quelques pas frénétiques et une bonne dose de cabotinage, mais lui non plus ne semble pas y croire une seconde.
Image
On ne pensait sincèrement que cela ne pouvait pas encore arriver, et pourtant voilà une grosse production d’un grand studio américain sortie en salles et qui se retrouve uniquement distribué en DVD pour sa sortie vidéo. D’autant plus étonnant qu’ailleurs il est bel et bien disponible en Bluray et même en UHD aux USA…. C’est ce qu’on appel une sortie technique avec un transfert propre et sans bavure et une compression SD qui fait au mieux. Rien de remarquable sur tous les points.
Son
Dolby Digital 5.1 pour tout le monde. La version française est désespérément plate dans les segments chantés, un peu plus dynamiques dans les moments moins statiques, alors qu’à coté la version originale fait preuve de bien plus d’amplitude et de naturel.
Interactivité
L’interactivité est tout aussi parcellaire que le reste. Absence donc de la scène coupée, du bêtisier, de la lecture du conte original et surtout de l’option karaoké (pour les fans… s’il y en a). Ne reste donc plus au programme qu’une featurette « rigolote » où chacun parle du bonheur de tourner avec Enzo et un sujet bien basique et promo sur les acteurs du film.
Liste des bonus
« Enzo sur le tournage » (2’), « Take a Look At Us Now » : le casting (7’), 2 clips musicaux de Shawn Mendes.