ENTRETIEN AVEC MIKE MALLOY, RÉALISATEUR DE EUROCRIME
1970’s Connection
Né en 1976 aux États-Unis, Mike Malloy est devenu par passion un spécialiste du cinéma Bis italien des années 1960-1970. Également producteur et acteur, le réalisateur d’Eurocrime produit ainsi de nombreux bonus pour les éditeurs internationaux. Il a ainsi réalisé des featurettes sur des personnages comme Chuck Norris, Lee Van Cleef, Maurizio Merli, Monte Hellman…
A l’occasion de la sortie de son documentaire consacré au Poliziottesco en France, nous avons eu le plaisir de pouvoir nous entretenir avec un artiste toujours enclin à dévoiler les secrets des grands et petits films des années 1970.
Pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Je travaille, entre autres, en tant qu’expert en cinéma de “Though guy” (dur à cuire). J’écris des livres et réalise des documentaires sur les grandes stars du passé, principalement des années 1970. Et on me demande parfois d’écrire des scénarios ou de jouer dans des films. Mais depuis quelques années, je crée surtout des featurettes, des bonus pour les Blu-Ray de films avec des stars comme Charles Bronson, Lee Van Cleef, Chuck Norris, etc…
Comment vous-est venue l’idée de réaliser le documentaire Eurocrime ?
En 2007, je travaillais sur l’écriture d’une encyclopédie des stars de films d’action des années 70, et j’ai ainsi dû regarder et revoir tous les différents sous-genres des films de cette décennie. Mais à un moment, je me suis retrouvé à ne plus vouloir regarder les films de Kung Fu, les westerns ou la Blaxploitation. Je voulais juste regarder ces films Eurocrime ! J’avais déjà vu certains de ces films ici et là, mais à cette époque j’étais accro ! Puis, quand ma maison a été cambriolée en 2008 et que j’ai perdu le manuscrit (il était en train d’être écrit sur mon ordinateur portable, qui a été volé), j’ai décidé de passer à un documentaire sur cette dernière obsession.
Quels souvenirs gardez-vous du tournage ? Y-a-t-il un intervenant qui vous a particulièrement marqué ?
Je me souviens que lorsque Joe Dallesandro s’est présenté avant l’interview, il m’a dit : « Tu sais… je ne me souviens de rien à propos de ces films…! OK ? » Donc, quand nous nous sommes assis pour l’interview, j’ai essayé différentes astuces pour lui rafraîchir la mémoire, et ça s’est bien passé.
Et Antonio Sabato m’a donné une interview incroyablement difficile, et j’ai eu l’impression de le combattre verbalement pendant notre séance de questions-réponses. À la fin de l’entretien, je craignais qu’il soit à peine utilisable. Mais quand j’ai commencé le montage, j’ai réalisé à quel point c’était précieux pour le documentaire d’avoir cette voix hostile parmi toutes les autres !
Comment le Poliziottesco était-il perçu dans les Etats-Unis des années 1970 ? Et de nos jours ?
Jusqu’à récemment (et j’inclus les années 1970), ces films étaient importés aux États-Unis comme de simples films policiers. Le marketing essayait généralement de minimiser, voire de cacher le fait qu’il s’agissait de films policiers italiens. Donc, quelque chose que je considère comme une victoire, c’est le fait que, ces dernières années, certaines sorties DVD à petit budget vendent enfin ces films policiers européens comme tels . Ainsi, même les éditeurs bon marché qui s’en fichent – même eux doivent reconnaître que les étiqueter comme des Eurocrime ou Poliziottesco est un argument de vente.
Comment avez-vous découvert le Poliziottesco, et quels sont vos films favoris du genre ?
Comme je l’ai dit dans d’autres interviews, j’ai découvert le genre Eurocrime avant même de savoir que c’était un genre ! Quand j’étais adolescent et que je louais des VHS, je pensais que je regardais au hasard des films policiers italiens mettant en vedette Lee Van Cleef, Telly Savalas, Charles Bronson et Jack Palance. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que non seulement ces films constituaient un genre à part entière, mais que c’était le filon qui avait succèdé et remplacé le western spaghetti.
En ce qui concerne mes films préférés, cela dépend de ce que j’ai vu le plus récemment. Mais je m’oriente plutôt vers les films mettant en vedette Franco Nero, Maurizio Merli ou Lee Van Cleef… même si Lee n’en a pas fait beaucoup, car il s’en est obstinément tenu au western spaghetti démodé jusque dans les années 1970…
Enfin, quels sont vous projets actuellement ?
Je suis en train d’écrire et de réaliser un documentaire (provisoirement intitulé BRONSPLOITATION) sur trois hommes – un Chilien, un Coréen et un Hongrois – qui ont fait carrière dans le showbiz parce qu’ils ressemblaient à Charles Bronson. J’ai obtenu de nouvelles interviews devant la caméra avec les stars coréennes et hongroises, et j’ai la coopération de la famille du Chilien Bronson, décédé en 2013 :https://www.instagram.com/bronsploitation/
Et je continue à produire des vidéos en tant qu’extras Blu-Ray. Vous pouvez voir des extraits de mes extras sur ma chaîne YouTube (https://www.youtube.com/@toughandgritty/videos).