EN EAUX TRÈS TROUBLE
Meg 2 : The Trench – Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Ben Wheatley
Acteurs : Jason Statham, Jing Wu, Cliff Curtis, Sienna Guillory, Shuya Sophia Cai, Skyler Samuels…
Musique : Harry Gregson-Williams
Durée : 115 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos True HD Français et Anglais
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 6 décembre 2023
LE PITCH
Une équipe de chercheurs en pleine opération d’extraction minière illégale dans l’océan se retrouve en péril. Confrontés à d’immenses mégalodons et à des bandits sans pitié, les scientifiques doivent échapper aux terribles prédateurs dans une terrifiante course contre la montre.
Megalocon
Le film de requin est un genre à lui tout seul. Pour un Dents de la mer, combien de nanars surnagent dans son sillon. Il y a bien de bonnes surprises de temps à autre, mais entre des dizaines de productions Syfy et les autres, les élus sont peu nombreux.
Chaque été a le droit à son film de squale sur grand écran. La saison 2018 a vu le succès d’En eaux troubles faire son petit carton au box-office international. Vendu comme le blockbuster qu’il est, le film s’apparentait plus à une bonne série B friquée. Un pitch timbre-poste, Jason Statham, une action-star au demeurant sympathique, mais cantonnée aux long-métrages de seconde zone et des monstres marins plus proches des Jurassic Park qu’à des requins. Un rollercoaster pas forcément inoubliable mais qui fait allègrement le taf pour une soirée bières-pizzas entre potes. De solides arguments pour se replonger dans les aventures de Jonas Taylor face au Megalodon. Comme toute suite qui se respecte, le nombre de vilaines créatures augmente tout en invitant ses amis à la fête dont une pieuvre préhistorique et des sortes de petits dinos aux dents acérées. Plus on est de fous, plus on rit. Enfin en théorie, car si on aime effectivement rire sur ce genre de films, celui-là fait plutôt pitié.
Scénario très trouble
Histoire d’élargir son champ d’action monétaire, il est de plus en plus de bon ton d’exporter son film vers le plus gros marché international qu’est devenu la Chine. Ce pays est capable de rattraper les échecs financiers de bon nombre de réalisations sur son seul territoire et Warner l’a bien compris. Si Statham a plutôt la côte de l’autre côté du Pacifique, ce n’est rien comparé à son alter ego d’En eaux très troubles Jing Wu, qui enchaîne depuis des années les succès à plus de cinq cents millions de dollars sur le marché asiatique. Peu d’acteurs peuvent s’en vanter, même aux Etats-Unis.
Cette combinaison de stars internationales, est sans nul doute le maigre argument à vous proposer pour vous inciter au visionnage. L’histoire ne mérite même que l’on s’y attarde. Une équipe de supers scientifiques (dont Statham-mouaich) explore le fond de l’océan et ouvre malencontreusement une brèche faisant remonter à la surface de vilaines bébêtes. C’est brièvement résumé mais l’œil distrait n’en retiendra pas plus, d’autant que les peripeties s’enchaîne avec autant d’incohérences risibles que d’ellipses mal placées. L’action, elle, reste bien souvent illisible. Serait-ce pour cacher des effets numériques aussi voyants que ceux des récents blockbusters chinois ? Pourtant, l’équipe technique reste fière d’eux disant « avoir opté pour un style « fluide » en s’inspirant notamment d’Elon Musk et de ses innovations » ! Soit, ils ont l’air de savoir ce qu’ils disent alors on va les croire, ils se sont peut-être inspirés de la fiabilité des Tesla ? Pas besoin de preuves ; il suffit de s’attarder sur la longue séquence aquatique où les héros arpentent en combinaison la fosse aquatique remplie de mégalodons et de créatures diverses pour avoir un bon résumé de tout ce qui ne marche pas.
Bref, pas la peine de tergiverser plus longtemps, on passe ici d’un premier film moyen, mais sympathique malgré tout à un film médiocre et sans intérêt. Quitte à se taper un nanar avec des requins, autant se mater la série des Sharknado, au moins on sait à quoi s’attendre.
Image
L’image est tellement impeccable que l’on en vient à regretter la désinvolture numérique avec laquelle les monstres furent créés. Des contrastes parfaitement calibrés pour le numérique. Les nombreuses scènes sous-marines offrent un rendu magnifique avec un équilibre de noir parfait. Les scènes en extérieur n’ont pas à pâlir du travail effectué. Lumineuses et colorées, elles montrent toute l’amplitude technique des blockbusters actuels.
Son
Boudiou, qu’il est bon de trouver du Dolby Atmos aussi bien sur la version originale que sur la piste française. Le festival d’explosions crapahute dans toute la pièce accompagnée d’ambiances aquatiques aussi fines que démonstratives. Des vagues nous submergent et les cris germent de partout. Un bijou auditif.
Interactivité
En termes d’interactivité, on est aussi gâté que pour la qualité du film. Un court making-of promo usuel au menu, et un focus sur la création des monstres pour compléter le tout. Et comme toujours, « Qu’est-ce que le tournage était super, l’équipe est vraiment géniale et je me suis vraiment éclaté à le faire » et patati et patata…
Liste des bonus
Making of (13’), « Dans les profondeurs : encore plus de créatures » (9’).