EASY RIDER
États-Unis – 1969
Support : UHD 4K
Genre : Drame
Réalisateur : Dennis Hopper
Acteurs : Peter Fonda, Dennis Hopper, Jack Nicholson, Karen Black, Luke Askew, Phil Spector…
Musique : Divers
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, français, allemand, espagnol…
Sous-titres : Français, anglais, allemand, espagnol…
Durée : 95 minutes
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 04 mai 2022
LE PITCH
Billy et Captain America disposent d’une grosse somme d’argent, résultat d’une importante vente de stupéfiants. Cette petite fortune permet aux deux motards d’envisager sereinement une traversée des Etats-Unis. Aussi prennent-ils la route de La Nouvelle-Orléans, dans l’intention de participer au carnaval…
Born to Stay Wild
Film culte par excellence, gigantesque déflagration pour toute une génération et une industrie définitivement déstabilisée, Easy Rider reste une œuvre intensément fascinante, capture franche et rock du crash définitif d’une ère rêvée, entre bitume et volutes de fumée.
Né de l’esprit d’un Peter Fonda un peu lassé de jouer les anges blonds dans de très populaires films de bikers et de l’envie de son copain Dennis Hopper de passer enfin à la réalisation, Easy Rider se voulait comme un western moderne. De ceux où la Harley a définitivement remplacé le canasson, entraînant deux renégats sur les routes d’une Amérique toujours aussi poussiéreuse, perdue et dangereuse. Tourné avec quelques billets récoltés à droite à gauche après le refus de la American International Picture et un Roger Corman peu convaincu, les coulisses ont été marquées par un bordel plutôt fidèle à la légende entre engueulades, crises de paranoïa de Hopper, drogues échangées voir consommées à l’écran et montage ardu effectué loin d’un réalisateur incapable de couper dans ses longues heures de rushes. Ramené à quelques 90 minutes, le film va rapidement devenir un énorme succès, rembourser son budget en une semaine à peine et devenir l’un des films les plus lucratifs de l’histoire. Un OVNI connu hors des studios qui va achever de renverser les vapeurs d’un Hollywood déjà malmené par une nouvelle génération de cinéaste et ouvrir la porte béante au fameux Nouvel Hollywood.
We Blew it
Un nouvel âge, une renaissance, une révolution même pour une expérience qui cependant ne vient en rien célébrer les valeurs d’une génération pleine de soleil et de chansons dans la tête. Le détour de Wyatt, alias Captain America, et Billy du côté d’une communauté hippie est bel et bien là pour montrer le scepticisme de Dennis Hopper face à ce doux rêve d’harmonie et de partage, alors à son apogée, où déjà méfiances, sens de la propriété et rejets de l’autre ont fait leur chemin. Easy Rider n’est pas non plus un grand élan nostalgique rêvant d’un âge d’or perdu et d’un rêve américain qui aurait été tangible. Sans cruauté mais avec fatalisme, le film de Dennis Hopper règle ses comptes avec un décors qui n’a effectivement plus de vernis pour en dissimuler la violence, la haine, la bêtise et la crasse. Anges déchus sur le point de tomber, les deux protagonistes s’apprêtant à livrer de la drogue au Mexique pour s’offrir une liberté lointaine, sont régulièrement témoins de la peur qui habitent les regards, de la défiance envers une jeunesse indépendante, sans compter sur les propensions historiques de la population au racisme et à l’homophobie. La fumette et la moto n’ont ici alors que comme seul but l’évasion, l’expérience pour l’expérience, jusqu’au bout de l’horizon et une fin abrupte, injuste et terriblement pessimiste.
Plus qu’un trip générationnel, Easy Rider est une quête intemporelle dont la justesse du croisement entre les expérimentations formelles (entre néoréalisme italien et nouvelle vague française) et la mise en place de plans irrémédiablement iconiques, restent définitivement incrustée dans la mémoire collective. A l’instar d’une bande originale en acier chromé réunissant Steppenwolf, The Jimi Hendrix Expérience, The Byrds…
Image
Parfois pas besoin de ré-ré-investir dans une restauration coûteuse lorsqu’on a déjà à disposition un master d’excellente qualité. C’était le cas pour Sony qui avait déjà effectué un travail particulièrement approfondi il y a une dizaine d’année pour une précédente sortie Bluray. Une image extrêmement propre, lumineuse, aux couleurs réjouissantes qui avait déjà su préserver, et c’est indispensable, l’aspect organique de la source. Un grain tour à tour délicat, plus éclaté lors des scènes nocturnes encore mieux gérées depuis le passage au format UHD, assurant des teintes et des noirs beaucoup plus subtiles et variés, une matière plus fine et une profondeur renversante. Racé.
Son
Toujours accompagné de son dernier mixage DTS HD Master Audio 5.1, Easy Rider, malgré quelques effets d’atmosphères et petites sonorités arrière, reste tout de même plus naturel et roots avec son mono d’origine admirablement restitué en DTS HD Master Audio 2.0. Dans tous les cas pas un défaut à l’horizon et un son clair à chaque instant.
Interactivité
Comme le veut désormais la tradition des éditions à tirages relativement limités, la précédente sortie UHD combinée avec le Bluray est désormais épuisée et uniquement trouvable à prix prohibitif. Cette nouvelle version ne contient donc tristement que le disque 4K, vide de tout bonus. Adieux donc le commentaire audio du réalisateur et le documentaire Shaking The Cage, et c’est bien dommage.
Liste des bonus
Aucun.