DOWNTON ABBEY II : UNE NOUVELLE ÈRE
Downton Abbey: A New Era – Royaume-Uni, États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Simon Curtis
Acteurs : Hugh Bonneville, Jim Carter, Michelle Dockery, Elizabeth McGovern, Allen Leech, Tuppence Middleton, Laura Carmichael, Penelope Wilton, Robert James-Collier, Joanne Froggatt, Maggie Smith, Nathalie Baye
Musique : John Lunn
Durée : 124 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos True HD Anglais, Allemand, Dolby Audio + 7.1 Français, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Italien, Néerlandais…
Éditeur : Universal
Date de sortie : 07 septembre 2022
LE PITCH
- Les Crawley et leurs domestiques assistent tous au mariage de Tom Branson et de Lucy Smith, fille de Lady Bagshaw. C’est alors que Violet annonce à la famille qu’elle a hérité d’une villa dans le sud de la France et qu’elle souhaite à son tour la léguer à la fille de Lady Sybil et de Branson. Le tournage d’un film muet à Downton Abbey, va décider la famille à quitter le château pour aller découvrir cette villa du sud de la France et rencontrer le nouveau marquis de Montmirail.
Avec un nuage de lait
Créateur de la série et scénariste omniprésent, Julian Fellowes avait promis que Downton Abbey se conclurait définitivement sur grand écran. Mais après un premier long métrage, les aventures de la famille Grantham reprennent de plus belle pour une « nouvelle ère » qui ressemble surtout à un lent crépuscule.
Souvent parodié pour ses accents les plus nobles et les plus britishs, Downton Abbey s’était révélé particulièrement brillant dans sa manière de marier ses accents historiques et son étude richement reconstituée des grandes maisons aristocratiques du début du XXème siècle avec des turpitudes mélodramatiques souvent sombres et cruelles. Là, les instants anecdotiques, les dialogues pleins de bons sentiments et de douceurs vaporeuses prenaient toute leurs valeurs comme un bon thé chaud après l’orage. Un aspect réconfortant qui fonctionne forcément beaucoup moins bien lorsque pour les opus cinéma, Julian Fellowes, semble bien décidé à ne surtout plus bousculer trop violemment ses personnages familiers. Le premier métrage contait l’arrivé du roi à Downton et s’amusait de l’agitation provoquée comme un petit feu d’artifices venant conclure les six saisons de la série. La seconde tente lui de retrouver la construction en trames parallèles des diffusions télévisées en scindant la riche famille en deux groupes (suivis forcément de leurs gens de services), les uns se rendant dans le sud de la France pour découvrir un héritage de dernières minutes venant révéler une ancienne passion de la vénérable Violet Grantham, tandis que les autres accueillent le tournage d’un film muet dans les murs de la célèbre demeure. A cela s’ajoute une multitude de petites scénettes qui s’efforcent de faire exister tous les visages connus, devenus parfois bien secondaires au cours des années, qui ne font que disperser une narration aux airs de puzzle mal dégrossi.
Partie de campagne
Peu de réels enjeux, pas de suspens, jamais de risque, Downton Abbey II : Une Nouvelle ère est une promenade de santé doucereuse et bucolique, un dimanche ensoleillé en famille où tous les petits tracas finissent par se résoudre tous seuls, sans vagues et sans tracas. Un long métrage fait reposer tous ses charmes, bien présents, sur un casting toujours aussi impérial et savoureux (mais en manque de dialogues piquants) et des ouvertures historiques admirablement restituées. Les années folles, l’effritement de l’ancien monde et le cinéma des premiers âges dont on revoit ici avec délectation les problématiques techniques et les débuts du parlant dans une trame qui pompe allègrement le sublime Chantons sous la pluie, mais sans la flamboyance du grand classique. Nouveau venu sur la série, le réalisateur Simon Curtis (Goodbye Christopher Robin) reprend à la lettre tous les codes esthétiques de la franchise avec plans aériens du château familial, travelling sur les débordements bourgeois, images d’Epinal des enfants qui jouent au fond du jardin et éclairages clairs obscures dans les dépendances, mais alourdit l’entreprise par des champs contre-champs mécaniques, de courtes scènes en pagailles et d’inlassables transitions reprenant les fameux thèmes musicaux signés John Lunn.
Toujours des airs de téléfilm de luxe donc, mais sans la magie de la série, qui ne peut que satisfaire les fans ultra de Downton Abbey. Un film en pilou-pilou mais qui sent un peu le renfermé.
Image
Il n’est pas nécessaire de se tourner aujourd’hui vers l’UHD pour être subjugué par les prouesses techniques du Home Video. La preuve avec ce second film Downton Abbey dont l’extraordinaire richesse de décors, de costumes et de détails finement reconstitués sont constamment soulignés par un master sans la moindre faiblesse : les couleurs sont riches et pétantes, la profondeur constante et creusée, les noirs sculptent à merveille les cadres tandis que la définition emballe le tout avec minutie. Une petite merveille qui se dote d’accents 4K sans en faire cas.
Son
La version anglaise (à quoi sert une vf sur Downton ?) est directement proposée en Dolby Atmos pour un résultat non pas spectaculaire, mais bien entendu constamment élégant. Les dialogues sont toujours mis en valeur, mais les atmosphères sonores ne sont jamais perdues en cours de route grâce à une restitution discrètement dynamique, naturelle, mais particulièrement riche et généreuse.
Interactivité
Peut-être un peu mieux fournie que pour le premier film, la section bonus du Bluray se contente tout de même des petites featurettes d’usage avec le retour de l’équipe au cinéma, les adieux à la doyenne du casting, de petites anecdotes autour d’un thé… Heureusement deux items approfondissent légèrement plus le propos avec un making of d’une dizaine de minute et un sujet sur la reconstitution d’un tournage de film de la fin du muet. Un grand soin y est apporté sur les éléments purement historiques, les nombreux accessoires, les techniques d’autrefois… Agréable.
Liste des bonus
Commentaire audio de Simon Curtis,« C’est bon d’être de retour » (3’), « Retour à Downton Abbey » : making of (12’), « Un personnage légendaire » (4’), « Créer le film… dans le film » (10’), « Le yacht Britannia de Sa Majesté » (3’), « Thé et secrets » (2’).