DONNIE DARKO
États-Unis – 1997
Support : Bluray & DVD
Genre : Drame
Réalisateur : Mike Newell
Acteurs : Al Pacino, Johnny Depp, Anne Heche, Michael Madsen, Bruno Kirby, James Russo, Zeljko Ivanek…
Musique : Patrick Doyle
Durée : 127 et 147min
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français, DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 01 juin 2022
LE PITCH
La véritable histoire de Joseph Pistone, agent du FBI qui, six années durant, va infiltrer la mafia italo-américaine, en devenir un des membres avant de la trahir.
Un flic dans la famille
Si les films de Mafia, et plus particulièrement ceux dédiés à la Mafia italo-américaine, ont offert au cinéma certain de ses plus grands films (la trilogie du Parrain, Les Affranchis…), c’est pour beaucoup grâce à ses thèmes universels convoquant les plus grandes tragédies antiques, faites d’héritages familiaux, d’amour contrariés et bien sûr de trahisons donnant lieu à des scènes de furie meurtrière autant gore que traumatisantes. Parmi ces chefs d’œuvre, Donnie Brasco creuse, peut-être plus que les autres, le sillon de la tragédie dans ce qu’elle a de plus intime, de plus viscérale, préférant à la grande saga familiale les relations plus confidentielles d’un homme à la recherche d’un fils spirituel. ESC nous offre pour la première fois en bluray en France la version longue du film de Mike Newell. L’occasion de redécouvrir, en mieux, l’un des plus grands rôles d’Al Pacino.
A l’origine du film, l’histoire vraie de Joseph D. Pistone, agent du FBI qui, durant six longues années va méthodiquement infiltrer une des grandes familles mafieuses du New York des années 70. Une mission sans précédent, et qui d’ailleurs n’aura jamais de suite dans toute l’histoire de l’infiltration. Une mission qui va nécessiter que le nom même de l’agent disparaisse des fichiers du FBI, que sa propre femme et ses enfants ignorent dans quelles conditions il travaille et que les membres de la Mafia sur lesquels il enquête deviennent littéralement ses seuls liens sociaux. De quoi rendre fou tout individu normalement constitué, ou de le faire sombrer définitivement du mauvais côté, comme ses supérieurs l’ont parfois craint. Mais Pistone va finalement arriver à ses fins, notamment en devenant le protégé d’un « soldat » de la famille visée avec qui il va nouer, au fil du temps, des relations presque filiales.
Tu quoque mi fili
Ce « soldat » c’est Benjamin « Lefty Guns » Ruggiero, incarné ici par un Al Pacino au sommet de son art et qui est, avec Johnny Depp qui joue le rôle de Pistone, le cœur même du film. Car c’est bien sur les relations des deux hommes que s’appuie la quasi-entièreté du scénario de Paul Attanasio. De leur première rencontre autour d’un diamant supposé faux à la découverte de la suprême trahison qui va précipiter la mort de Ruggiero. Entre les deux, la confiance de plus en plus grande d’un homme meurtri par la vie, qui rêve toujours de devenir le « parrain » (d’autant plus que Pacino le fut réellement sous la direction de Coppola) mais n’est qu’un petit exécutant malchanceux et maladroit, abonné aux basses besognes par ses supérieurs (Michael Madsen, suintant le Mal), et qui trouve en ce Donnie Brasco, fier et sûr de lui, le fils fantasmé quand le sien sombre littéralement dans la drogue. Un rôle de personnage pathétique magnifique pour Pacino, qui va donner toute sa sève au film. Face à lui, un Depp jeune mais très bon, qui tire de son côté le meilleur du scénario dans les scènes montrant le délitement lent mais inévitable de sa vie de famille, avec une Anne Heche parfaite dans le rôle de sa femme.
Alors que Les Affranchis et Le Parrain restent célèbres pour leurs scènes de violence sanglante, Mike Newell en glisse à peine une seule, presque comme pour cocher une case, avant de retourner aux échanges de plus en plus profonds et déchirants entre les deux hommes, alors que la trahison, inévitable, se profile. Mike Newell qui ne dut la réalisation de Donnie Brasco qu’à son incroyable succès précédent (Quatre Mariages et Un Enterrement) livre donc un film qui ne ressemble à aucun autre et dont la tragédie presque racinienne prend une nouvelle ampleur avec vingt minutes de plus. Une tragédie où les tueurs de sang-froid deviennent les victimes de leur propre coeur, où le flic intègre devient le jouet de sa hiérarchie, où la réussite de sa mission sans précédent, mise en parallèle avec l’adieu de Lefty, dresse mine de rien un portrait au vitriol des institutions américaines. Un grand film.
Image
Parfaite. Fourmillant de détails, avec des noirs profonds (les scènes nocturnes sont réellement sublimes) et des extérieurs en pleine lumière (toute la partie en Floride) réellement magnifiques.
Son
Une très belle piste DTS-HD 5.1 sur la version longue, mais uniquement en Anglais. Sur le disque de la version cinéma, du DTS-HD mais uniquement en 2.0 pour la piste française. On préfèrera donc le dynamisme plus immersif du 5.1, mais la VF est bonne et ne démérite pas.
Interactivité
Un entretien de quelques minutes avec Fabrice Rizzoli, spécialiste de la Mafia, qui revient sur l’incroyable histoire de Pistone et sa mission de 6 ans. Un making of d’une vingtaine de minutes vient ensuite, où Mike Newell, les acteurs et Pistone lui-même reviennent sur la genèse du projet, la production et quelques anecdotes. Intéressant mais on reste tout de même sur sa faim.
Liste des bonus
Livret, La Mafia italo-maricaine (19’), Making of (24’).