DONJONS & DRAGONS : L’HONNEUR DES VOLEURS
Dungeons & Dragons : Honor Among Thieves – Etats-Unis, Canada, Islande, Irlande, Australie – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Heroic Fantasy, Comédie
Réalisateur : Jonathan Goldstein, John Francis Daley
Acteurs : Chris Pine, Michelle Rodriguez, Regé-Jean Page, Justice Smith, Sophia Lillis, Hugh Grant, Chloe Coleman, Daisy Head
Musique : Lorne Balfe
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio 5.1 français, espagnol, italien…
Sous-titres : Français, anglais, italien, espagnol…
Durée : 134 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 16 août 2023
LE PITCH
Un voleur beau gosse, une bande d’aventuriers improbables entreprennent un casse épique pour récupérer une relique perdue. Les choses tournent mal lorsqu’ils s’attirent les foudres des mauvaises personnes.
Advanced Dungeons & Dragons
C’était certainement la première grosse surprise de cette année 2023. Après une trilogie nanardesque qui faillit engloutir la licence à eux seuls et une première bande annonce qui jouait la carte de l’esthétique kitch et de la pantalonnade, L’Honneur des voleurs a finalement révélé toutes ces bonnes intentions : un blockbuster généreux et décontracté qui joue joyeusement et sincèrement avec l’univers qu’il aborde comme un flibustier.
C’était en 2000, un an avant un certain Seigneur des anneaux, que le premier film dérivé du célèbre jeu de rôle Dungeons & Dragons, grand rêve de son créateur Gary Gygax, voyait finalement le jour dans la souffrance, les coupes budgétaires et le ridicule. Deux suites en DTV plus loin question d’achever le moindre espoir, ce nouveau départ n’a pas forcément connu une gestation plus tranquille, marquée par quelques batailles légales et une méfiance certaines des studios, et aurait pu tourner lui aussi à la catastrophe. Ce n’était sans doute sans compter sur l’implication et l’amour évidents du duo John Francis Daley / Jonathan Goldstein déjà auteur des très sympathiques Vive les vacances et Games Night, qui approche le vaste univers non pas en conquérants mais en aventuriers en balade. Rompu à l’exercice de la comédie, aux dialogues sarcastiques et au second degré réjouissant, ils apportent enfin un peu de décontraction à Dungeons & Dragons, de distance et d’humour (volontaire cette fois), mais sans jamais se placer au-dessus du sujet. D’ailleurs L’Honneur des voleurs a bien quelque chose de foncièrement kitch dans ses costumes qui restent encore classiques et proches des illustrations des divers romans, dans la présence de créatures fantasy aux mouvements animatroniques pas toujours convaincants ou dans le manichéisme naïf de l’arrière-plan (particulièrement notable chez le Paladin Xenk, hilarant de bonté et de capacité sur-développées), mais le film l’absorbe sans aucun souci jouant avec et non contre ces éléments.
Geste à 5 voix
Les héros ont du cœur, du courage, quelques capacités pas toujours évidentes, mais ils ont surtout malgré la robe de magicien ou le luth de ménestrel, une certaine profondeur de cœur et un sens de la camaraderie qui fait mouche. Une bande de looser haut en couleurs comme dans les films super-héroïques de James Gunn, hésitant constamment entre une quête vengeresse, une quête familiale, une quête de rédemption… et le film de casse. Quelque part entre le délire référentiel et parfois absurde à la Monthy Python (la longue séquence du cimetière, le dragon ventru…) et le spectacle simplement fabuleux. Chris Pine est irrésistible en filou maladroit, Michelle Rodiguez joue à merveille sur sa figure de bagarreuse bourrine, Sophia Lillis et Justice Smith sont idéaux en charmants débutants, mais il n’est pas rare qu’ils se fassent voler la vedette par l’indécrottable Hugh Grant décidément de plus en plus à son aise en infatigable traitre. Et tout ce petit monde s’amuse d’autant plus que L’Honneur des voleurs est justement construit comme une authentique partie du jeu de plateau, enchainant les péripéties avec une mécanique parfois volontairement tirée par les cheveux (et hop un sceptre pour créer un portail d’un coté à l’autre d’un ravin infranchissable), les coups de malchances comme les mauvais lancés de dé, les plans les plus fantasques qui foirent le plus souvent, mais avec en ligne de mire la constitution d’une vraie troupe, cohérente et équilibrée.
Un sentiment de camaraderie qui déborde à chaque instant, une réalisation pleine d’esprit et d’imaginations, des effets spéciaux plus que corrects et un rythme trépidant montrent qu’un bon film « pas prise de tête » n’est pas forcément un divertissement décérébré. Fun et sacrément généreux.
Image
Performance impeccable forcément pour l’UHD de Donjons & Dragons qui dépasse aisément et avec fermeté la prestation déjà très solide du Bluray. Disparition totale du léger bruit visible sur le format précédent tout d’abord, et surtout approfondissement constant de ses qualités grâce à une définition démultipliée et massivement creusée. Certes quelques éléments en images de synthèses dénotent toujours par leurs textures et leurs aspects plus lisses, mais le piqué accompagne tout de même avec beaucoup plus de ferveur la finesse des décors et les matières des costumes. Surtout le traitement Dolby Vision réussit, tout en assombrissant légèrement les cadres, à donner une impulsion supplémentaire et une amplitude bien plus riche aux couleurs. Rien à redire.
Son
Proposé à la fois sur le disque Bluray et l’UHD, le mixage Dolby Atmos accompagne à merveille la prestation enlevée du film, donnant une belle intensité aux partitions de Lorne Balfe tout en travaillant un équilibre soigné avec les élans les plus épiques (spatialisation, dynamique, ouverture des canaux…) et la clarté de dialogues impayables. Certaines ambiances semblent parfois un peu artificielles mais restent dans le ton du film. Beaucoup plus sage et discret, le Dolby Digital 5.1 de la version française (réussie) semble du coup un peu à la traine.
Interactivité
Assez sage au vu de l’ambiance générale du film, la section bonus se contente des segments habituels revenants sur la naissance du film, son respect de la licence, la créations des personnages et leurs acteurs, les créatures les plus célèbres, les décors et les accessoires. Heureusement ces featurettes polies profitent de la bonne humeur du cast pour faire passer le plat. Pas beaucoup plus de surprise du coté des scènes coupées, toutes des versions rallongées disposant d’une ou deux blagues supplémentaires, et de l’incontournable bêtisier. Un bon gros documentaire sur la licence ou le jeu de rôle aurait été bienvenu.
Liste des bonus
« Des dés aux dragons : honorer la tradition » (11’), « Galerie des marauds : les héros de Donjons & Dragons » (11’), « Ennemis fantastiques » (7’), « Le bestiaire » (9’), « Forger les royaumes oubliés » (8’), « Des glaives, des haches et des rixes épiques » (9’), Bêtisier (7’), 6 scènes coupées et versions longues (10’).