DEVILMAN, LE DIABOLIQUE
Devilman Story – Italie – 1967
Support : DVD
Genre : Aventure, Fantastique
Réalisateur : Paolo Bianchini
Acteurs : Guy Madison, Luisa Baratto, Diana Lorys…
Musique : Patrick Leguy
Durée : 83 minutes
Image : 2:35 16/9
Son : Français et Italien mono
Sous-titres : Français
Editeur : Artus Films
Date de sortie : 1er Juin 2021
LE PITCH
Venus à Rome pour un congrès scientifique, le chirurgien Becker est enlevé sous les yeux de sa fille. Celle-ci, aidée par le journaliste Mike, part à sa recherche. Ils vont arriver en Afrique, au sein d’une forteresse commandée par le terrible Devilman, qui va tenter une substitution de cerveau sur Becker.
L’autre Diabolik
Après nous avoir fait voguer sur les mers avec la collection « Piraterie », Artus Films continue son exploration des séries B tombées dans l’oubli et nous emmène cette fois dans l’univers pop et coloré du Fumetti avec Devilman le Diabolique.
Le Fumetti (la bande dessinée Italienne) a fait son incursion dans le cinéma bien avant les comic-book ou la BD franco-belge (exception faite du film Batman de 67 tirée de la série télé) et son plus illustre représentant fut le Diabolik de Mario Bava. Suite au succès du film mais aussi de la trilogie Fantomas de André Hunebelle, qui était une co-production italienne, le producteur Gabriele Crisanti se lance aussi dans le genre sans toutefois adapter une BD existante (sûrement pour économiser les droits d’auteur) et crée le personnage de Devilman, un scientifique voulant gouverner le monde, dont le look est une sorte de mélange entre Fantomas (période Jean Marais) et le Docteur Fatalis.
Pour réaliser le film, Crisanti fait appel à Paolo Bianchini et lui offre le poste à une condition : que le film contienne des stock shots d’un autre film dont le producteur avait les droits, I Predoni Del Sahara. L’histoire du film devait donc à un moment se retrouver dans le désert pour pouvoir insérer une scène de bataille venant de cet autre film. C’est finalement presque 10 minutes qui seront utilisées au total puisque la bataille finalle utilise aussi des stock shots. Pour finir le film avait déjà son titre de prêt, puisque Crisanti avait vendu le projet Devilman Story, avant même d’avoir un scénario. Comme quoi, vendre un film de super-héros sur son titre avant même d’en avoir écrit l’histoire ne date pas d’hier.
Cadavre Exquis
L’histoire se divise en trois parties, la première se passe à Rome où l’on va assister à l’enlèvement d’un chirurgien mondialement célèbre, et l’enquête de sa fille, assistée d’un journaliste, pour le retrouver. Une enquête qui les emmènera jusqu’au désert Marocain pour la seconde partie et la fameuse bataille venu d’un autre film, pour finir dans la base secrète de Devilman, l’initiateur de l’enlèvement.
Trois parties très différentes de part les lieux visités mais aussi dans leur ton, puisque l’enquête à Rome s’apparente à un thriller d’espionnage avec une ambiance plutôt mystérieuse, la seconde fait la part belle à l’action et à l’exotisme et la dernière dans la droite lignée des James Bond de l’époque fait enfin apparaître le méchant du titre, finit en bataille rangée entre deux armées mais garde quand même une identité italienne avec beaucoup de jeu de couleurs à la Mario Bava.
Une division qui pourrait faire peur sur le papier, surtout quand on connaît le pourquoi du comment, mais qui sont pourtant assez homogène grâce à la réalisation de Paolo Bianchini qui filme tous ces environnements de manière efficace dans un jolie scope et dans une belle photo tout à fait digne des aventures d’un espion anglais concurrent. La fameuse scène de bataille au milieu du film reste correctement intégrée dans le scénario puisque si elle apparaît effectivement d’un coup pour prendre les personnages par surprise, les personnages qui la constituent restent ensuite dans l’histoire et ont un rôle à jouer dans la scène finale, au niveau de l’image par contre on sent la différence puisque le sable n’est pas de la même couleur dans les champs-contre champs et que la réalisation est plus nerveuse sur les plans de charge.
Loin d’être un excellent film, Devilman reste une petite curiosité très agréable à regarder, shooté efficacement avec ce qu’il faut de méchants très méchants, de héros intrépides, de bagarres à coup de manchettes et de décors exotiques pour passer un bon moment au cours de l’été. À regarder avec un martini ou tout autre boisson bien fraîche de votre choix.
Image
Malgré son support DVD, le master de Devilman reste tout à fait correct et possède une image solide. Les différents environnements, que ce soit en Italie ou dans le désert du Maroc, sont très bien rendus et les nombreuses couleurs flashy dans la base de Devilman, agréable à l’œil.
Son
Il faudra hélas se contenter d’un son mono pour les deux pistes du DVD, VO et VF. Pas vraiment de différence de qualité entre les deux pistes d’époque, toutes les deux redoublées en post-prod, elles possèdent toutes les deux un mixage plutôt propre.
Interactivité
Comme pour les autres titres des collections Artus, le film possède sa présentation par Christian Lucas. Celui-ci revient sur la conception du film, le genre du fumetti, et les deux autres films du réalisateur après Devilman, avec beaucoup d’anecdotes assez croustillantes sur la manière de travailler de son producteur et des explications techniques sur le Techniscope, le format du film.
Liste des bonus
Présentation du film par Christian Lucas (15’), Diaporama.