DELIVER US FROM EVIL
다만 악에서 구하소서- Corée du sud – 2020
Support : Bluray & DVD
Genre : Thriller, Action
Réalisateur : Hong Won-Chan
Acteurs : Hwang Jung-min, Lee Jung-jae, Park Jung-min, Lee Jeong-jae…
Musique : Mowg
Durée : 108 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Coréen DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Spectrum Films
Date de sortie : 04 avril 2022
LE PITCH
In Nam se rend en Thaïlande pour effectuer son dernier meurtre sous contrat en tant qu’assassin et y retrouve son assistant Yoo Yi. Pendant ce temps, Ray apprend que son frère a été assassiné par In Nam. Rongé par la colère et bien décidé à venger la mort de son frère, Ray se rend en Thaïlande avec un seul but : tuer In Nam.
Taken sauce kimchi
Seconde réalisation de Hong Won-Chan, scénariste de The Chaser ou The Murderer, Deliver Us From Evil est un film d’action comme seuls les coréens sont capables d’en proposer : efficace, sec, violent et intensément émotionnel. Pour l’originalité on verra plus tard.
En soit le sujet du film ferait le terrain idéal pour un remake américain, ou aurait pu naitre directement là-bas, dans la suite d’une saga comme Taken puisqu’il s’agit une nouvelle fois d’un ancien membre des forces spéciales, reconverti en assassin / justicier (oui quand même), qui reprend les armes une dernière fois pour partir sur les traces d’une petite fille qui lui serait liée. Un père en recherche plongé dans une Thaïlande étrangère et une quête qui se complique largement lorsque l’on découvre qu’il a aux trousses un redoutable gangster japonais décidé à venger un frère tout aussi sadique éliminé dans la première bobine. Deux tueurs qui se donnent la chasse, provoquent le chaos autour d’eux entrainant dans la danse une police corrompue et les mafieux locaux quitte à transformer le décor en champs de guerre. Doté d’une réalisation on ne peut plus efficace, nerveuse, malgré quelques petits effets de style (ralentis, arrêts sur images) qui frisent la coquetterie, le métrage happe sans grande difficulté le spectateur et le tient fermement pendant toute la durée.
L’enfant et les assassins
De quoi faire oublier que cette double revanche est finalement assez prévisible et que la confrontation finale, attendue, met en exergue deux figures extrêmement classique du genre, l’anti-héros en quête de rédemption interprété par Jung-min Hwang (The Stranger, A Bittersweet Life) et le tueur implacable limite Terminator incarné par Jung Jae-Lee (Squid Game, New World). Deux excellent acteurs, charismatiques et investis mais qui se sont pourtant fait voler la vedette par Jeon Min Park, bien moins connu par chez nous, qui a dégotté un prix d’interprétation pour le rôle du transsexuel Yoo-yi, exilé en attente de l’opération final. Un personnage funambule, entre comique, caricature, sensibilité et profonde souffrance intérieure qui rappelle à la perfection cette faculté du cinéma coréen à constamment mélanger les tonalités, les genres et les aspirations. Sous ses dehors de grande ligne droite destructrice, Deliver Us From Evil réussit à capturer une certaine réalité de l’Asie centrale, entre pauvreté omniprésente, prostitution, criminalité rampante, injustice omniprésente et même trafic d’enfants et d’organes… voir les deux en même temps. Impossible dès lors de retrouver le manichéisme hollywoodien et encore moins sa propension au happy end joyeux et rassurant. Le film de Hong Won-Chan préfère s’engouffrer jusqu’au bout dans sa logique dramatique et cruelle, donnant à voir des retrouvailles père-fille inespérées pour mieux les arracher l’un à l’autre avec une âpreté… toute coréenne. Un film d’action certes calibré, mais en Corée cela place déjà la barre assez haute.
Image
Capturé en 4K par des caméras numériques Arri Alexa, le film profite naturellement d’un master HD de très haute volée avec une définition extrêmement solide et précise et un rendu des couleurs particulièrement vif et soutenu. Même les jaunes dorés, voir moutarde, qui envahissent tout le film dès que les personnages posent le pied en Thaïlande ne met pas à mal les contrastes et l’harmonie générale, maîtrisant les couleurs chair et les noirs avec une belle intensité.
Son
Musclé et efficace, le DTS HD Master Audio 5 .1 de la version originale (majoritairement coréenne donc) délivre une performance Home Cinema on ne peut plus appréciable avec une dynamique ferme et constante et une restitution impactante des cascades les plus spectaculaires aux coups aux plexus les plus douloureux. Un joli travail sur les ambiances urbaines est aussi à noter. Bien entendu tout cela perd un soupçon de naturel avec le doublage français, appliqué mais forcément très en deçà.
Interactivité
En association avec L’Atelier d’images, Spectrum propose donc une édition Bluray présentée dans un boitier Amaray recouvert d’un fourreau cartonné. Sur le disque on retrouve une traditionnelle présentation du film, signée cette fois-ci par le spécialiste du cinéma coréen Antoine Coppola. Filmé en vision avec un unique cadre figé, l’intervention démarre très loin (les origines du polar coréen) pour remonter lentement jusqu’au film en question. De nombreuses informations cinéphiliques et historiques, mais pas forcément présent sous la forme la plus engageante qui soit.
On retrouve aussi quelques suppléments en provenance de Corée avec quelques très courtes featurettes promotionnelles vites emballées pour le net, une poignée de séquences rallongées ajoutant essentiellement quelques petits moments volés avec la petite fille, cela serait un peu court s’il n’y avait pas un commentaire audio réunissant le réalisateur et ses acteurs principaux. Pas toujours des plus passionnés, avec quelques plages silencieuses régulières, celui-ci délivre quelques informations sur le tournage, les choix esthétiques ou la mise en place des séquences les plus risquées.
Liste des bonus
Commentaire audio du réalisateur et des comédiens, Présentation du film par Antoine Coppola (29’), Scènes alternatives, 3 modules promotionnels (6’), Bande-annonce.