D-TOX : COMPTE A REBOURS MORTEL
D-Tox – Etats-Unis – 2002
Support : Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Jim Gillespie
Acteurs : Sylvester Stallone, Tom Berenger, Charles S. Dutton, Sean Patrick Flanery, Christopher Fulford, Stephen Lang, Dina Meyer, Robert Patrick, Robert Prosky, Polly Walker, Jeffrey Wright, Kris Kristofferson…
Musique : John Powell
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et Français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 96 minutes
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 19 janvier 2022
LE PITCH
Jake Malloy est un agent du FBI. Alors qu’il s’apprêtait à épouser Mary, sa compagne, celle-ci a trouvé la mort. Depuis, il sombre dans l’alcool jusqu’à commettre l’irréparable. Avec l’aide de son collègue Hendricks, Jake décide d’aller dans un centre de désintoxication appelé « D-Tox ». Alors qu’un effroyable blizzard se lève de jour en jour, un patient meurt suivi d’un autre. Jake comprend que le tueur de flics qui a tué sa fiancée se cache parmi eux.
Toxic Avenger
Dans la longue carrière de Sylvester Stallone, les mauvais films ont côtoyé les sommets. Et parmi les fonds de panier, certains films sont si médiocres qu’on se demande encore comment Sly a pu y être associé… C’est malheureusement le cas de D-Tox, baptisé d’un délicieux et passe-partout Compte à Rebours Mortel en français.
Sombre thriller bas de gamme, au casting prestigieux et proportionnellement inverse au talent des instigateurs de la chose. Derrière la caméra : Jim Gillespie, réalisateur britannique du premier opus du slasher Souviens-toi… l’été dernier, scénarisé par Kevin Williamson et qui surfait à l’époque sur le succès de Scream. Pas non plus l’assurance de sauter au plafond. D’ailleurs, si on reste sérieusement cramponné au fauteuil durant les 90 longues minutes que dure le film, c’est plus parce que l’ensemble prend des airs d’épreuve de force et d’endurance face à ce qui s’apparente à une insondable ignominie pelliculée. Avec Compte à Rebours Mortel, Stallone et les producteurs souhaitent nous refaire le coup du thriller malsain à la Seven, avec ambiance poisseuse, tueur machiavélique et héros en plein décrochage existentiel. L’acteur est alors au creux de la vague, sortant des échecs Get Carter et Driven et bientôt à l’affiche de Mafia Love, Taxi 3 et Spy Kids 3 (oui, un vrai gouffre artistique) et tente de s’accrocher à ce qu’il peut pour refaire surface, dans un rôle initialement prévu pour Bruce Willis, Mel Gibson, John Travolta et Nicolas Cage. Ici, Sly incarne l’agent du FBI Jack Malloy qui fait face à un psychopathe s’attaquant uniquement à des représentants des forces de l’ordre, et de préférence dans son entourage direct. Après une première bobine décrivant les exactions du tueur, neutralisé au bout de quinze minutes, et s’attardant sur les causes de la descente aux enfers d’un Malloy devenu dépressif, petit saut de cabri dans le temps pour suivre notre héros dans un centre de désintoxication de flics au bout du rouleau. Élément aguicheur, le lieu est absolument retiré de tout et pris dans un foutu blizzard. De quoi passer quelques jours et quelques nuits dans l’angoisse alors que le tueur semble refaire surface et exécuter les participants à cette cure de revigoration psychologique. Comme on le voit à l’énoncé de cet invraisemblable pitch, Compte à Rebours Mortel surfe avec dextérité sur les genres. Partant d’un thriller à la Seven du pauvre complètement pété, le film embraye sur un semblant de slasher désincarné, tout en s’amusant des contraintes d’un huis-clos angoissant à la The Thing. Sympa comme note d’intention, mais encore faudrait-il être capable d’avoir les épaules assez solides pour faire autre chose qu’un melting-pot de sous-genres vide de toute substance et sans cohérence aucune.
Souviens-toi… la purge que tu as réalisée
Ayant pourtant montré un certain savoir-faire dans le domaine du slasher avec Souviens-toi… l’été dernier, Jim Gillespie se retrouve ici totalement incapable d’emballer une intrigue décousue, débile, vide tout sens. Alignant les scènes les unes à la suite des autres à l’aide d’un montage au hachoir à l’avenant, le réalisateur doit faire avec un scripte bordélique au possible signé Ron L. Brinkerhoff, d’après le livre Jitter Joint, de Howard Swindle. Les personnages, caractérisés à la serpe, n’ont aucune once d’intelligence, se contentant de courir dans les longs couloirs en béton de l’abri ou dans la neige, slalomant entre les coups de boutoir d’un psychopathe dont on se fiche assez rapidement de l’identité. Car évidemment, Compte à Rebours Mortel emprunte également au Whodunit, sans en respecter ni les règles, ni afficher le début d’un semblant d’enjeu… En résulte une absence totale de tension et de suspense, une propension évidente à élever le ringard au rang d’art (ces scènes en flash-back dignes d’un mauvais Hollywood Night), soit un jeu de massacre littéral, et surtout une terrible déconvenue pour Stallone, dont on imagine bien le projet d’interpréter un homme brisé hanté par ses fêlures, chose qu’il a déjà fait avec beaucoup plus de succès, puisqu’il n’a ici rien à jouer, se contentant de serrer la mâchoire et errer comme une âme en peine parmi les nombreux guests (tout de même Tom Berenger, Charles S. Dutton, Sean Patrick Flanery, Stephen Lang, Dina Meyer, Robert Patrick), venus toucher leur chèque sans conviction, la palme revenant à un Kris Kristofferson s’assurant d’un temps de présence à l’écran flirtant avec la figuration. Sans générosité, grossier et bête à manger du foin, Compte à Rebours Mortel est une purge sans nom. Signe qui ne trompe pas, la carrière de Jim Gillespie ne s’en remettra pas, puisqu’il ne tournera plus rien de conséquent ensuite, si ce n’est deux modestes films britanniques Venom en 2005 et Ransom Games en 2016.
Image
On n’est pas en présence du transfert de l’année, et en même temps, vu la qualité du film, ce n’est pas bien grave. Cette édition propose néanmoins une assez belle copie, plutôt attendue au tournant en raison des nombreuses scènes en intérieur et/ou dans l’obscurité. On y note une gestion des contrastes et des noirs plutôt cohérents. Et une bonne tenue visuelle générale.
Son
Un bel effort a été effectué au niveau de la piste sonore, avec un 5.1 DTS-HD Master Audio en VO comme en VF qui assure une belle dynamique à l’ambiance sonore, avec une répartition intéressante. Pas de soucis au niveau des dialogues, parfaitement audibles avec un volume idéal. L’expérience acoustique reste très satisfaisante.
Interactivité
Un court segment empilant les scènes inédites, dans une qualité que l’on qualifiera de “brute de décoffrage”. Il s’agit en fait de scènes allongées de quelques éléments supplémentaires et sans grand intérêt.
Liste des bonus
Scènes inédites.