CREEPSHOW SAISON 1

Etats-Unis – 2019
Support : Bluray
Genre : Horreur, série TV
Réalisateurs : Greg Nicotero, John Harrison, Rob Schrab, David Bruckner, Roxanne Benjamin, Tom Savini
Acteurs : Adrienne Barbeau, Giancarlo Esposito, Christopher Nathan, Tobin Bell, Cailey Fleming, Rachel Hendrix, David Shae, Jeffrey Combs, DJ Qualls, Connor Christie, Madison Thompson, David Arquette…
Musique : Tyler Bates, Christopher Drake, Tim Williams
Durée : 270 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 20 janvier 2021
LE PITCH
La série hommage au film culte de Romero sortie dans les années 80.
Re-issue
Film à sketch en forme d’hommage aux grands comics horrifiques des années 50, Creepshow imaginé par Stephen King et George A. Romero est devenu, les années aidant, un vrai petit film culte, pur bijou d’humour noir et d’effets spéciaux bien graphiques. Diffusée sur le service VOD américain Shudder en 2019, Creepshow, la série tv, n’est pas qu’un re-sucé opportuniste, mais bien un prolongement des plus honnêtes.
Car si le spécialiste des effets spéciaux Greg Nicotero (The Waling Dead) a relancé la machine sous la forme d’une série tv, c’est aussi parce qu’il a un attachement tout particulier au film : ce fut le premier plateau de tournage qu’il visita, concrétisant sa rencontre avec Romero et son mentor Tom Savini. Il remplaça d’ailleurs ce dernier sur la suite, Creepshow II, après avoir été son assistant sur Le Jour des morts-vivants. Se positionnant comme fan-boy de la première heure, et d’une certaine façon gardien du temple, il est présent sur cette première saison en tant que créateur, producteur, co-scénariste et réalisateur de deux épisodes. Une manière d’assurer le pont entre les quarante années qui séparent le modèle et son successeur, tout comme le choix porté sur l’épisode inaugural, Matière grise, adaptation atmosphérique assez réussie d’une nouvelle apocalyptique de Stephen King et occasion de faire revenir madame Adrienne Barbeau. Et question d’affirmer plus encore la filiation et le passage de relais générationnel, le dernier épisode, Le Monstre du Lac Champlain, provient de l’imaginaire de Joe Hill qui interprétait justement le gamin dans le prologue du classique. Une évocation très « King » d’un drame familial et adolescent avec apparition d’un monstre perdu, réalisé par un Tom Savini dont les qualités de metteur en scène ont clairement toujours été sous-évaluées.
Tales from de the Vault
Entre ces deux pôles, Creepshow version tv ressemble forcément beaucoup à son cousin Les Contes de la crypte, où chacun des six épisodes contient deux histoires encadrées par les interventions live ou animées du fameux croquemitaine ricanant. A la différence que si tous les épisodes manient le détail gore et la farce macabre, ils sont loin d’être uniformément un festival de Grand Guignol. A côté du foutraque et volontairement inachevé Vengeance à Musky Holler (avec David Arquette bouffé par des zombies) ou la liposuccion extrême de Régime mortel, on trouve aussi l’étrange La Maison de poupées signé par l’auteur de Bird Box qui cultive plus directement l’étrangeté et une vraie ambiance inquiétante, là où Halloween et ses ados vengeurs glisserait plutôt du côté du mélancolique. On reconnaît les transitions façon comics, les arrières plans en couleurs flashy qui ont fait l’identité esthétique Creepshow, mais Nicotero cherche manifestement aussi à construire une série anthologique assez diversifiée. De belles ambitions pas toujours récompensées par quelques chapitres un peu en dessous (Le Grand Méchant loup avec le pourtant excellent Jeffrey Combs en vilain nazi, La Nuit de la patte et son fétiche déjà moqué y a longtemps par les Simpson…), des effets spéciaux aux rendus aléatoires, mais dont on ne peut que louer la réactualisation d’une certaine tradition et de la « marque » Creepshow.
Drôle, assez malin, irrévérent, parfois maladroit mais toujours sincère, cette première saison a déjà connu des petits avec deux spéciaux pour célébrer les fêtes (un live, un animée) et une seconde saison commandée par Shudder. Romero aurait certainement été le premier surpris de cette pérennité.
Image
Produit intégralement en numérique mais clairement avec beaucoup moins de moyen que The Walking Dead (au hasard), les épisodes de Creepshow sont régulièrement rattrapés par leurs origines relativement modestes de série TV. C’est régulièrement notable sur quelques noirs qui paquètent en arrière-fond ou quelques résonances de « banding » sur les couleurs. Heureusement à côté de cela la définition est au maximum de son rendu avec un piqué bien marqué et une profondeur bien présente malgré les séquences sombres et les contrastes de couleurs parfois outrageusement appuyés.
Son
Proposées toutes deux en DTS HD Master Audio 5.1, les pistes anglaise et française (doublage très aléatoire) se montrent plutôt généreuses dans leur spatialisation s’efforçant de rivaliser au mieux avec les derniers cartons horrifiques sur grand écran. Équilibrées et assez justes dans leur restitution, elles offrent quelques atmosphères bien lourdes et quelques sursauts bienvenus.
Interactivité
Malgré ce qu’on avait pu lire, les six featurettes proposées sur les deux disques bluray de cette première saison ne sont pas juste de petits reportages sur les coulisses de chaque épisode, mais plutôt un making of découpé en divers chapitres. Les premiers permettent donc essentiellement d’évoquer l’héritage Romero / King, l’esthétique et le ton du film original (bizarrement on ne parle jamais de la suite…), les comics EC et bien entendu l’implication totale de Nicotero dans le projet. Quelques à coté sur les acteurs et réalisateurs invités, quelques images de confection sur les effets spéciaux et une conclusion laissée finalement à Joe Hill qui s’amuse à raison de voir Tom Savini mettre en image sa nouvelle. Une belle façon de boucler la boucle.
Liste des bonus
6 featurettes (60’ environ).