COUPS POUR COUPS
Death Warrant – États-Unis – 1990
Support : Bluray & DVD
Genre : Thriller
Réalisateur : Deran Sarafian
Acteurs : Jean-Claude Van damme, Robert Guillaume, Art LaFleur
Musique : Gary Chang
Durée : 89 min
Image : 1.85 16/9
Son : Français et Anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : ESC Distribution
Date de sortie : 06 juillet 2022
LE PITCH
: Le détective Louis Burke reçoit la mission d’infiltrer le pénitencier de Harrison où sévit un mystérieux « escadron de la mort », qui liquide des détenus pour le compte d’un réseau de trafiquants d’organes.
Sorti de prison
Le film de prison reste un genre à lui tout seul. Sa thématique s’impose pour parler des dysfonctionnements d’un état (La loi de Téhéran), les dérives d’un système (Brubaker), de conditions carcérales tendance polémique (Midnight Express) lorsque ce n’est pas tout ça à la fois (la géniale série OZ). Loin de toutes ces ambitions, il peut aussi être un défouloir pour le spectateur en mal d’action où tous les coups sont permis.
Film charnière dans la carrière de Jean-Claude Van Damme, Coups pour coups doit le libérer de son contrat de trois films le liant à la Cannon. Après le carton de Bloodsport et le succès de Cyborg, il n’y a rien d’étonnant à ce que le mythique studio fasse trainer les choses pour surfer sur l’aura grandissante de sa star. Une fois affranchie, celle-ci pourra enfin voguer vers des projets à la hauteur de ses ambitions en enchainant Double impact, Universal Soldier et Timecop. Autant de titres qui vont l’amener à être considéré par les patrons des grands studios pour lui permettre d’atteindre la fameuse liste A. Pour arriver à cette étape cruciale, JCVD pense très tôt à ce plan de carrière tout en essayant de ne pas renier sa fan base avide de ses exploits d’artiste martial. Il est en recherche, il se tâte et veut orienter ses films vers des actionner à l’instar de ses rivaux Schwarzenegger, Stallone et dans une moindre mesure Steven Seagal, l’autre star montante capable de lui faire de l’ombre.
Ne passez pas par la case départ
S’éloignant légèrement des films de castagne purs et durs pour pénétrer l’univers du polar, Coups pour coups voit sa vedette jouer au flic infiltré dans l’univers carcéral où des détenus meurent mystérieusement, privés de leurs organes. Le film a cette particularité pas forcément connue d’être le premier scénario de David S. Goyer. Si ce nom ne parle pas au grand public, c’est à lui que l’on doit la bombe Dark City, les scénarios de Blade ou l’énoooorme trilogie de Nolan ; les Dark Knight. Coups pour coups n’évite pourtant pas pour autant tous les poncifs du genre. Van Damme a fort à faire entre des clans rivaux, des matons corrompus et un directeur gangréné par l’appât du gain. Autant de clichés ayant leur bonne place dans les films de prison. Charme (si l’on peut parler de charme) rehaussé par un casting de gueules plus patibulaires les unes que les autres à commencer par le cabotin Patrick Kilpatrick dans le rôle du « démon » qui veut la peau du pauvre Jean-Claude. Il est à deux doigts de se faire voler la vedette par Abdul Salaam El Razzac qui, allez savoir pourquoi squatte tranquillement les tréfonds de la prison avec son harem de drag-queens. Chacune de ces apparitions semble se transformer en répétition pour obtenir le futur rôle de « la bouche de Sauron » dans le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Ajoutez à cela un rôle muet pour Kamel Krifa, un pote à JCVD et le tour est joué ! De quoi passer un bon moment décomplexé. Mais le film a un autre atout non négligeable en la présence de Russel Carpenter à la photo. Le futur chef op de Cameron ponctue son travail de plan souvent chiadé jouant sur les jeux de couleurs du plus bel effet. En résulte un film hybride. D’un côté un film de commande linéaire capable de combler les attentes des amateurs, de l’autre un film où beaucoup des postes clés font de leur mieux pour marquer les esprits et faire décoller leur carrière. Jean-Claude lui, essaye d’approfondir son registre, travaille davantage la profondeur de son jeu, son côté dramatique sans oublier pour autant son public. Il continuera à se battre (torse nu si possible) et à leur offrir son fameux levé de jambe et… pas uniquement pour éviter la savonnette.
Image
Bien équilibrée sans trop en faire, l’image sait jouer sur les contrastes et particulièrement sur la colorimétrie. Celle-ci est convaincante sur la photo de Russel Carpenter où les contrastes sont souvent soignés avec un piquet très correct.
Son
Moins probante est la piste-son, on reste sur du stéréo et ça se ressent. Néanmoins elle respecte le matériel d’origine même si le film manque encore régulièrement de souffle.
Interactivité
Rejoignant la collection exclusive des VHS-BOX de ESC, Coups pour coups se pare de goodies, poster, jeux de photos et livret écrit par l’inépuisable Marc Toullec. Côté bonus, les aficionados retrouveront Arthur Cauras pour la huitième partie (déjà) de sa rétrospective sur JCVD. Il aborde ici la période Ringo Lam de l’acteur allant de Réplicant à In Hell jusqu’à sa descente aux enfers via les plateaux de TV française. La parole est également donnée à Jean-Christian Tassy pour qui l’acteur belge a influencé sa vie à jamais. Cette édition collector se complète par des bonus cachés (mais chuuuut) comprenant un extrait de l’émission Into the night où Van Damme était l’invité ainsi qu’une archive du festival des arts martiaux de Paris Bercy en 1994. Encore de quoi satisfaire tout bon fan.
Liste des bonus
« Van Damme : Le poing sur sa carrière, partie 8 » par Arthur Cauras 25’, « Tous les cuts sont permis » par Jean-Christian Tassy 12’, Analyse de séquence par Jean-Christian Tassy 23’, Bande-annonce 1’, Bonus cachés.