CONTAGION
Etats-Unis – 2011
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Steven Soderbergh
Acteurs : Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law, Kate Winslet, Bryan Cranston, Gwyneth Paltrow, Eliott Gould…
Musique : Cliff Martinez
Image : 1.78 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, Dolby Audio 5.1 Français, allemand, italien…
Sous-titres : Français, néerlandais, italien, allemand…
Durée : 106 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 06 mars 2024
LE PITCH
Quand une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe, la communauté médicale mondiale se lance dans une course contre la montre pour trouver un vaccin et empêcher la panique de se propager face à ce virus mortel incontrôlable. Le Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, l’armée, l’OMS, et des citoyens ordinaires se mobilisent pour trouver un vaccin avant qu’il ne soit trop tard.
Pandémie, le film
2011, dix ans avant la crise du COVID, Steven Soderbergh et son scénariste imaginent une pandémie planétaire et ses terribles répercussions dans un film catastrophe méthodique et terrifiant. Tristement visionnaire.
Revoir le film aujourd’hui est d’ailleurs assez frappant par la précision invoquée pour suivre jour après jour l’expansion spectaculaire d’un nouveau virus particulièrement mortel. Scénariste de La Vengeance dans la peau et The Informant, Scott Z. Burns a entièrement construit sa trame en utilisant un modèle rigoureusement scientifique. Conseillé jusque sur le tournage par d’authentiques épidémiologistes et des représentants de l’OMS, le scénario se montre d’une pertinence effarante autant lorsqu’il illustre les mécaniques d’expansions de la contamination et les techniques misent ne place pour la ralentir (confinements, gestes barrières, port du masque…), que lorsqu’il utilise comme moteur la recherche presque impossible du fameux patient zéro en provenance de… Chine (résolution donnée, avec ironie, dans les toutes dernières images), ou même lorsqu’il scrute la réponse purement humaine à cette apocalypse galopante entre apathie, violences de pillards mais aussi rattachement aux diverses théories du complot. Une réalité personnifiée ici par le journaliste parano et opportuniste incarné par Jude Law, dont la publicité dangereuse pour un soi-disant remède miracle (le forsythia, en guise de chloroquine) et la campagne anti-vaccination sont d’une justesse étonnante.
Déconfiné
Tellement d’ailleurs que la profonde tristesse que peut ressentir le spectateur devant Contagion ne provient pas seulement de la noirceur frontale mise en place par Soderbergh, mais bien par des évènements réels récents qui sont venus souligner la triste prévisibilité d’une espèce humaine toujours prompte à se cacher dans les théories les plus fumeuses et à écraser son prochain par peur et désir de survie purement égoïste. Un film qui a donc clairement gagné du gallon face à l’Histoire, presque perçu par certain au départ comme un film catastrophe aux lisières de la science-fiction, et qui parait aujourd’hui comme un thriller médical des plus réalistes. Pourtant Soderbergh, ici très proche de son excellent Traffic déjà sur une contamination mondiale, le jouait dès le départ sur cette note d’intention, se pliant bien entendu en apparence à quelques règles incontournables du cinéma catastrophe américain (la pléthore de stars, l’échelle spectaculaire d’un blockbuster, la sur-dramatisation de quelques éléments de vie privée et surtout de vie de couple), mais pour mieux leur tordre souvent brutalement le coup. Ainsi, Contagion n’hésite ainsi pas à mettre littéralement à mort, et avec une froideur tétanisante, Gwyneth Paltrow dès les premières minutes, obligeant ainsi le spectateur à remettre en cause tout au long du reste du film la survie des têtes d’affiches. Matt Damon, Marion Cotillard, Laurence Fishburne ou Kate Winslet, tous impeccables, sont donc essentiellement des êtres humains réagissant face à une apocalypse en cours où seule finalement l’efficacité radicale du vaccin salvateur, distribué à grands frais, rappelle que cela reste aussi une pure fiction.
Jamais abimé par ses ambitions pédagogiques et sa volonté de mise en garde, Contagion est un film catastrophe on ne peut plus moderne et savamment orchestré par un metteur en scène jamais autant à l’aise que dans les grands récits chorale… même si tous ne survivent pas jusqu’au mot fin.
Image
Retour à la source pellicule pour Contagion avec un nouveau transfert 4K directement hérité du master 4K et 4.5K de la postproduction qui au passage servi aussi aux projection IMAX. Forcément le résultat est particulièrement spectaculaire avec une image extrêmement profonde, richement détaillée et à la précision jamais mise à mal. Les noirs sont parfaitement solides, les matières et les teintes réalistes sont subtilement soutenues, et le réalisme du film en deviendrait presque parfois suffoquant. On dépasse ici aisément l’ancienne prestation du bluray. Costaud.
Son
Pas de changement ici avec le retour du DTS HD Master Audio 5.1 pour la version originale. Dommage que l’éditeur n’ait pas poussé la logique jusqu’à un Dolby Atmos tant la piste en présence assure déjà une dynamique vive, riche et naturelle, avec des atmosphères parfaitement campées.
Comme trop souvent, la version française en Dolby Digital 5.1 manque clairement de cette intensité et de cette précision.
Interactivité
Cette édition 4K (avec steelbook et bluray d’origine en sus), se contente malheureusement de reprendre les petits bonus déjà présentés en 2012 et essentiellement tournés vers la réalité des éléments avancés dans le film et l’importance des spécialistes de l’OMS et des journalistes d’investigations spécialisés. Un prolongement de la mise en garde qui nourrie le film mais qui du coup parait moins nécessaire aujourd’hui… Un vrai making of sur le film et surtout un retour sur l’après COVID aurait été si pertinent.
Liste des bonus
« Contagion : les vrais risques » (11’), « Les experts de Contagion » (5’), « Comment un virus peut changer le monde » (2’).