CHEVALIER

A Knight’s Tale – Etats-Unis, France – 2001
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Aventure, Comédie
Réalisateur : Brian Helgeland
Acteurs : Heath Ledger, Mark Addy, Rufus Sewell, Paul Bettany, Alan Tudyk, Shannyn Sossamon, Laura Fraser, Bérénice Bejo…
Musique : Carter Burwell
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Français, Allemand, Italien et Espagnol.
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien, Espagnol…
Durée : 132 minutes
Editeur : Sony Pictures
Date de sortie : 28 mai 2025
LE PITCH
Au Moyen Age, on ne peut devenir chevalier que si l’on est né noble… William le sait, mais il rêve quand même. Lorsque le seigneur dont il est l’écuyer décède, le jeune homme y voit comme un signe. Il enfile l’armure, s’invente un passé et devient le très titré Ulrich Von Lichtenstein de Gerlderland.
He Will Rock You !
Férus de grande fresque historique à la précision érudite et de trésors pour les médiévistes les plus exigeants, passez votre chemin car voici Chevalier, geste rock’n roll réinventant la joute et la seigneurie à coups de personnages et de dialogues décalés. Le casting est parfait et la bonne humeur terriblement communicative.
Scénariste de Complots de Richard Donner, Postman de Kevin Kostner, L.A. Confidential de Cursis Hanson et même réalisateur de l’excellent Payback avec Mel Gibson, c’est peu dire que l’on n’attendait pas forcément quelqu’un comme Brian Helgeland sur un projet comme Chevalier. Presque un film pour ados avec ses deux amoureux transits, beaux comme des mannequins, qui doivent se battre contre les injustices sociales du Moyen Age, bourrés de bonnes vannes, de scènes comiques, d’action et d’anachronismes constants. Mais à la différence d’une production DTV Disney, Chevalier cultive parfaitement la distance provoquée entre le cadre historique et son habillage. Ici donc la belle histoire d’un simple écuyer qui pour faire survivre sa troupe d’acolyte, et prendre une revanche sur la vie, se fait passer pour un noble et gravit les échelons lors des multiples tournois guerriers qui amusaient à l’époque riches et pauvres. Une version médiévale d’un film de sports (voitures, football, combat… choisissez) ou d’une bio sur un groupe de rock, qui fait l’effort d’assurer de très convaincant décors et costumes (même si certaines coiffures ou tissus auraient plus leur place à la Fashion Week), d’illustrer fidèlement certaines coutumes de l’époque ou de reconstituer avec énormément de rigueur les fameuses joutes équestres, lances à la main, mais qui a aussi la volonté d’en donner une illustration parlante pour les spectateurs modernes.
Like a Rolling Stone
Un peu à la manière du Moulin Rouge ! de Baz Luhrmann sorti quelques semaines plus tôt, Chevalier ne balance pas dès l’ouverture le tube de Queen We Will Rock You simplement pour le style, mais bien pour faire ressentir l’excitation que pouvait provoquer ce genre de spectacle sur les publics d’alors. Les tubes pleuvent mais illustrent toujours à merveille la situation ou l’état d’âme des personnes, mais aussi témoigne de ce temps lointain comme lorsque, séquence magique, une petite farandole se transforme peu à peu en danse endiablée et déhanchée sur le Golden Years de David Bowie. Helgeland fait constamment preuve d’esprit et de pertinence, jouant avec les références et la distance, suivant par exemple un grand duel amoureux entre William et sa belle Jocelyn, dans un décor latéral, à la profondeur de champs réduite, à la fois comme une scène shakespearienne et une tenture illustrative. Un film définitivement ludique, constamment malin, où l’on s’emballe lorsque le barde Geoffrey Chaucer (oui, celui qui a écrit Les Contes de Canterburry) harangue la foule avec la verve d’un présentateur de boxe, où l’on s’amuse des chamailleries de la troupe de camarade et où on profite une nouvelle fois de dialogues souvent fins et ironiques, là aussi mélangeants courtoisie à l’ancienne et phrasé bien moderne pour secouer les situations.
On ne peut aussi que se régaler de l’excellence du casting croisant Paul Bettany (Vision dans Avengers) en orateur hors père, Alan Tudyk (Firefly, Resident Alien) en bêta au grand cœur, le charismatique et ténébreux Rufus Sewell (Dark City) en antagoniste classieux, James Purefoy (Rome) en prince d’Angleterre bienveillant, ou même la frenchy Bérénice Bejo en servante discrète… Il y a surtout bien évidemment dans le rôle principal le séduisant Heath Ledger, tout prêt de devenir une star, démontrant autant sa fougue de jeune héros de cinéma, que ses talents de comédien, mêlant habilement émotions, sérieux, second degré et décontraction sans jamais en faire de trop. L’acteur idéal pour un film comme Chevalier donc.
Image
La sortie Bluray classique de Chevalier a quasiment vingt ans, et clairement la qualité du transfert, déjà pas franchement performante à l’époque, s’est pris un sacré coup de vieux : piqué aux alouettes, lumière éclatée, contours brillants… Il était temps en effet que Sony se penche sur son cas et nous propose un master nouvelle génération. C’est enfin chose faite avec ce combos UHD / Bluray qui dispose d’une toute nouvelle copie 4K. Pas sûr que l’éditeur soit revenu aux sources pellicules, et pourtant la différence est frappante avec des teintes à nouveau contrastées, une luminosité maitrisée, des noirs biens présents et une définition puissante et creusée. Si le Dolby Vision se fait assez discret finalement, la palette est tout de même très homogène à l’origine, le disque UHD appuie nettement sur la présence du léger grain velouté.
Son
Le disque UHD se dote d’un tout nouveau mixage Dolby Atmos pour la version originale. Une performance tout à fait adéquate tant le film met en avant l’entrechoc des armures lors des joutes et bien entendu les nombreux tubes rock. La piste développe bien généreusement tous les élans vifs et spectaculaires du film, creuse les ambiances et offre une belle clarté aux voix. Généreux et équilibré, il est accompagné de pistes DTS HD Master Audio 5.1 dans pas mal de langues, dont le français bien entendu, moins pêchues, mais tout à fait convaincantes.
Interactivité
Proposé dans un steelbook, l’édition 4K de Chevalier glisse les deux montages du film, version cinéma et version longue (quelques scènes de dialogues, souvent drôles, qui fluidifient le récit) sur le disque UHD. Pour les bonus, il faut cependant se diriger vers le nouveau Bluray ne contenant pour le coup que le premier montage. Ça tombe bien, le commentaire audio avait été enregistré pour celui-ci, et on retrouve d’ailleurs dans la foulé les tous premiers bonus déjà croisés à l’époque des DVD collector (et donc en SD) : De nombreuses scènes coupées (dont certaines réintégrées depuis dans la version longue) avec à chaque fois une explication filmée du réalisateur, un making of promo produit pour HBO, une série de featurettes plus développées s’attardant sur l’esprit du film, les musiques, les costumes, les décors ou les personnages. Du grand classique avec quelques répétitions, mais aussi plein de détails sur la production et le tournage.
A cela l’éditeur nous rajoute désormais quelques archives inédites héritées de quelques daylies sans doute retrouvés depuis : le tournage et les prises ratées de quelques scènes ou dialogues coupées supplémentaires, un petit bêtisier malheureusement peu mémorable et des plans de joutes filmés par la seconde équipe. Rien de pharamineux, un petit documentaire rétrospectif aurait été plus apprécié.
Liste des bonus
La Version longue (143’), Commentaire audio du réalisateur Brian Helgeland et de l’acteur Paul Bettany (montage cinéma), 5 scènes coupées et rallongées (9’), Bêtisier (2’), Quill et Quarterhorse : Photographie de la seconde équipe (8’), 11 reportages sur les coulisses (32’), 6 scènes coupées originales avec introduction du réalisateur (48’), Spécial Making-Of HBO (15’), Clip musical, Bandes-annonces.