CHERRY 2000
Etats-Unis – 1987
Support : Bluray
Genre : Science-Fiction
Réalisateur : Steve De Jarnatt
Acteurs : Melanie Griffith, David Andrews, Pamela Gidley, Ben Johnson, Laurence Fishburne, Brion James, Tim Thomerson, Robert Z’Dar…
Musique : Basil Poledouris
Image :
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 93 minutes
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 01 octobre 2023
LE PITCH
L’an 2017 aux États-Unis, après une guerre atomique – Le monde a profondément changé. Dans les mégalopoles, les hommes vivent désormais avec des femmes androïdes, toujours belles et de bonne humeur. Lorsque Cherry 2000, la gynoïde de Sam Treadwell, tombe un jour en panne, il n’a d’autre solution que de se rendre dans les territoires extérieurs où il pourra trouver les pièces nécessaires pour la réparer. Mais le voyage s’annonce dangereux, des bandes de pillards semant le chaos dans le désert. Treadwell engage alors une femme mercenaire, Edith Johnson, pour l’accompagner dans ce périple.
In Love With A Machine
Considéré tour à tour comme pur nanar craignos ou sympathique série B (ça dépend des sources), la comédie romantique postapocalyptique Cherry 2000 est effectivement un film d’exploitation qui se vautre allègrement dans l’esthétique des 80’s et pompe méchamment l’indétrônable Mad Max 2, mais faut-il pour cela lui jeter la pierre ?
Aujourd’hui surtout réalisateur et auteur pour la télévision, Steve De Jarnatt avait clairement à ses débuts de plus grandes ambitions. Après un premier script devenu la comédie The Adventures of Bob & Doug McKenzie : Strange Brew de et avec Rick Moranis et surtout un épisode d’Alfred Hitchcock presents entièrement conçu par ses soins (Man from the South), ce dernier se voit ainsi confier la mise en scène d’un certain Cherry 2000. Un projet écrit par d’autres, clairement dans la perspective de profiter allégrement de la vague de carnages post-apo australiens, mais qui en plus de lui permettre de passer enfin à la réalisation d’un premier long métrage contient quelques idées plutôt sympas. En particulier cette vision première d’un monde futur (2017 si loiiiin) marqué par une guerre nucléaire, où les grandes cités ne sont plus capables de produire quoi que ce soit de nouveaux, se contentant de recycler inlassablement les restes d’hier. Largement réduites en nombres, les femmes s’avèrent bien trop chère pour la plupart des hommes qui doivent se contenter de quelques androïdes dociles ou de faire valider par un avocat la nuit d’amour, coûteuse et règlementée, avec une prostituée de luxe. Une ville toute en néons, en fluo, en buildings de verre et en fringues tapes à l’œil, comme une version décadence des rues de Miami Vice. C’est dans ce contexte que notre pauvre héros, à cause d’une fuite du lave-vaisselle, perd sa chère Cherry 2000 en pleine nuit d’amour. Désespéré il s’embarque alors pour le monde extérieur à la recherche d’une inespérée androïde d’occasion dans laquelle il pourrait charger la mémoire de la précédente.
Mad Mel
L’essentiel du film traverse alors les grands paysages désertiques d’un désert sans doute irradié et surtout peuplé de gangs et de survivants armés jusqu’aux dents et en général parfaitement allumés. Du grand classique dans le genre, où la petite variante vient justement de celle qui rend cette traversée possible : E. Johnson, une baroudeuse sans peur, guerrière armée jusqu’aux dents, incarnée par une Melanie Griffith qui commençait tout juste à se faire remarquer grâce à ses prestations dans New York, 2 heures du matin, Body Double et Dangereuse sous tous rapports. Avec sa voix toute douce, ses yeux de braise et sa chevelure de feu (oui elle est ici très rousse), elle apporte un contre-pied amusant à la docilité fantasmée de la fameuse Cherry 2000 et extirpera bien entendu le héros de sa passion mécanique. Un petit regard amusant sur les rapports homme / femme, quelques visions futuristes pertinentes, une actrice principale qui y croit, un grand final dans un Las Vegas de pacotille enfoui sous le sable et une partition musicale inspirée de Basil Poledouris, ne peuvent cependant pas toujours cacher que la réalisation manque de nervosité et que les petits épisodes qui jalonnent la quête ne s’avèrent ni vraiment originaux ni particulièrement palpitants.
Les bonnes intentions se font ainsi rattraper dans la seconde moitié par des accents bisseux effectivement un peu ringards, parfois à la limite de la parodie comme cette base du vilain Lester qui ressemble surtout à un centre de vacances avec ses méchants G.O. et ses hommes de mains tirant toujours trop haut avec leurs mitraillettes. Plus homme de concepts qu’homme d’action donc, Steve De Jarnatt fera beaucoup mieux l’année suivante avec Miracle Mile (alias Appel d’urgence) et son coup de fil, encore, apocalyptique.
Image
Petite série B un peu délaissée, Cherry 2000 n’a pas forcément profité d’une restauration 4K grand luxe. Le master HD proposé par Le Chat qui fume, conforme à son homologue US de Kino Lorber montre cependant de véritables efforts pour redonner un coup de neuf à l’image. Si les plans de transition et autres fondus sont encore très marqués par des griffures et autres spots, les séquences stables apportent des cadres très propres et une colorimétrie particulièrement vive et contrastée. Un petit grain reste encore présent, la profondeur et le piqué sont tout à fait satisfaisant même si la définition peut s’avérer parfois un peu douce dû au nettoyage numérique.
Son
Les deux pistes sonores nous parviennent dans leur jus avec un rendu mono un poil écrasé, un peu chaotique dans sa dynamique resserrée. Pas de gros soucis à noter, l’écoute est confortable et du coup presque nostalgique.
Interactivité
En supplément du film on retrouve de prime abord un making of promo produit pour la sortie du film avec des interviews de l’équipe dans les décors du film accompagné comme il se doit de quelques images de tournages et de simili réflexions sur les personnages et l’univers. Un document d’archive complété par une trèèès longue interview de Fathi Beddiar qui raconte la carrière de son « pote » Steve De Jarnatt et délivre quelques infos sur les coulisses de Cherry 2000, de Miracle Miles et sa carrière de scénariste.
Liste des bonus
Cherry 2000 Par Fathi Beddiar (57’), Making of d’époque (6’), Bande-annonce.