CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE
Willy Wonka & The Chocolate Factory – Etats-Unis – 1971
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Mel Stuart
Acteurs : Gene Wilder, Jack Albertson, Peter Ostrum, Roy Kinnear, Julie Dawn Cole, Leonard Stone…
Musique : Walter Scharf, Leslie Bricusse, Anthony Newley
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, Dolby Audio 1.0 français, italien, espagnol…
Sous-titres : Français, anglais, italien, espagnol…
Durée : 100 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 13 décembre 2023
LE PITCH
Charlie est un petit garçon qui n’a qu’un rêve : trouver l’un des cinq Tickets d’Or que Willy Wonka, le légendaire fabricant de chocolat, a caché dans ses tablettes. Des tickets qui permettent de pénétrer dans la fabrique de chocolat la plus secrète du monde et d’y découvrir les plus extraordinaires surprises…
75% cacao
Une chocolaterie peut en cacher une autre. Trente ans avant le retour de Burton à son imaginaire acidulé et donc bien avant la préquelle tardive avec Timothé Chalamet (encore sur vos écrans comme dit la réclame), le plus célèbre conte de Roald Dahl connaissait sa première adaptation au cinéma. Désavouée par le romancier mais adulée par des générations de spectateurs.
Si le long métrage a été produit sous le contrôle artistique de la firme hollywoodienne Paramount Pictures (les droits de ce dernier ont depuis été revendu à la Warner), ce Charlie et la chocolaterie fut pourtant imaginé avec les meilleures intentions du monde. C’est ainsi la propre fille du réalisateur Mel Stuart, grande fan du roman parus six ans plus tôt qui lui en souffla l’idée. Un projet d’envergure qui fut même dans un premier temps conçu avec l’auteur en personne qui malheureusement ne trouvera pas vraiment son compte dans le procédé, laissant un script inachevé et rejetant de nombreux choix du film, à commencer par la présence de Gene Wilder dans le rôle de Willy Wonka. Révélé par Les Producteurs de Mel Brooks, se dernier avait cependant réussi à devancer tous les membres des Monty Python, et fait clairement de son personnage la principale attraction du film. S’il n’arrive qu’au bout d’un premier tiers de l’histoire, il devient sous la plume piquante du scénariste David Seltzer (La Malédiction) et l’interprétation décalée et étonnement cruelle de Wilder, un personnage tour à tour enfantin, joyeux, coloré, mais aussi manipulateur, acide et clairement inquiétant.
Cœur fondant légèrement acidulé
Une roulade en arrivée, une petite chanson célébrant le pouvoir de l’imagination, un costume délicieusement bariolé, mais le même multiplie les remarques non-sensiques et s’amuse étrangement des malheurs qu’il inflige aux enfants et à leurs parents. On reconnait là déjà le futur interprète de Frankenstein Junior, mais au service d’un spectacle familial à l’ironie toute britannique. Une tonalité presque dure et une impertinence relativement sombre, que l’on retrouve pleinement dans le traitement de l’histoire appuyant nettement sur la réalité cruelle du quotidien de Charlie (là où Tim Burton le tirera nettement plus vers l’abstraction du conte) et dans le portrait dressé des fameux gagnants du tickets d’or, progénitures mal éduquées par des parents à la ramasse, qui vont succomber un à un aux péchés de la goinfrerie, de l’impolitesse, de l’égoïsme ou du caprice pour le plus grand bonheur du spectateur. Le portrait de la nouvelle jeunesse, alors assez visionnaire, n’a pas perdu de sa pertinence avec les années (loin de là). Ce mélange des tons, avec les inoubliables leçons morales entonnées par les fameux Oompa Lompa et les visions psychédéliques d’une traversée en barque cauchemardesque, cohabitent superbement avec les douces mélodies d’une comédie musicale familiale et bien entendu les gigantesques décors presque disneyens de l’usine aux merveilles.
Sans grande difficulté, ce Charlie et la chocolaterie reste un incontournable du genre, et en démontre encore aux deux plus récentes itérations. D’autant plus étonnant lorsque l’on observe le reste de la carrière de son réalisateur Mel Stuart, très loin de ce genre de fantaisies et dont les deux autres essais les plus connus sont La Femme sans mari, drame sentimental sur une femme qui voit son couple s’éteindre, et Wattstax, énorme concert filmé avec les plus grands de la musique noire des 70’s. Sans doute un autre miracle signé Willy Wonka.
Image
Pour le passage au format UHD, Warner reprend certainement la même source usitée il y a quelques années maintenant pour le bluray. Un disque qui avait cependant quelques gros défauts, dont un recadrage 1.78 au lieu du 1.85 d’origine. Heureusement, l’éditeur a clairement revu sa copie retrouvant le format initial mais démontrant aussi une amélioration générale du master avec, par exemple, un étalonnage plus proche des volontés initiales. Forcément le passage au 4K y est pour quelques chose, mais clairement les couleurs y sont beaucoup mieux gérées avec un traitement bien plus ferme et un rendu largement plus riche entre autres grâce au HDR. Bien entendu c’est la seconde partie du film qui l’exploite le plus généreusement, mais les séquences inscrites dans le quotidien de Charlie ne sont pas totalement en reste (la boutique de bonbons, l’écharpe reçue à l’anniversaire…). Les cadres sont très propres, joliment imprégnés des matières de pellicule et dotés de profondeurs admirables. Un bon petit coup de jeune.
Son
Coté version originale on ne trouve ici que le mix DTS HD Master Audio 5.1 déjà présent sur le bluray (pas de mono d’origine donc) offrant quelques élans agréables vers la spatialisation avec une petite dynamique jamais trop artificielle, mais qui ne peut faire totalement disparaitre les soucis initiaux de la source toujours marquée par de petites distorsions et saturations. De son coté la version française est proposée dans un Dolby Digital 1.0 naturellement bien plus sobre, un peu plat dans son mixage, solide dans son doublage mais où malheureusement (comme ça se faisait alors beaucoup) les chansons restent en anglais et sans sous-titrage dédié. Et ça énerve mon fils.
Interactivité
Le disque 4K qui ne contient que l’amusant commentaire audio réunissant les acteurs qui y jouaient les enfants. Un petit côté nostalgique et quelques anecdotes malheureusement non sous-titrées.
Les autres suppléments sont uniquement présents sur le disque Bluray, et proviennent donc d’éditions plus anciennes, avec toutes les chansons en karaoké, une featurette d’époque pour les archives et surtout un making of rétrospectif très complet réunissant le réalisateur, le producteur, Gene Wilder et les anciens jeunes acteurs pour revenir sur le financement du film, le choix du casting, les designs et la musique avec beaucoup d’efficacité.
Liste des bonus
Commentaire audio avec les Wonka Kids, Pure imagination : The Story of Willi Wonka (30’), Sing-Along Songs, Original featurette (9’), Bande annonce.