CHALLENGERS
Etats-Unis – 2024
Support : Bluray
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Luca Guadagnino
Acteurs : Zendaya, Mike Faist, Josh O’Connor, Darnell Appling, Nada Despotovich, A.J. Lister…
Musique : Trent Reznor, Atticus Ross
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio 5.1 anglais, français, italien…
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, italien…
Durée : 131 minutes
Editeur : Warner Bros. Home Entertainment France
Date de sortie : 11 septembre 2024
LE PITCH
Durant leurs études, Patrick et Art, tombent amoureux de Tashi. À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface.
La Plus belle victoire
Italien préféré du cinéma américain, Luca Guadagnino (Call Me by Your Name, Bones and All… ) s’enflamme pour une rom-com viciée sur fond de terre battue. Un casting glamour au possible, une métaphore balancée dans la tronche, et une expérience aussi sensuelle que bling-bling : étrange expérience que cette longue finale d’un championnat de tennis.
Ce qui a surement attiré l’œil de Luca Guadagnino sur le projet est certainement moins l’exploration psychologique de trois jeunes gens obsédés par la réussite, la compétition et le sport, de toute façon ici très succinctement écrits, que la mise en évidence de tentions, romantiques et sexuelles qui ne cessent d’aller de l’un à l’autre. Depuis le premier A Bigger Splash, le cinéaste ne cesse de filmer le désir, sous toutes ses formes, des plus simples (Call Me by Your Name) au plus surréalistes (Suspiria) et il lui donne ici la forme d’une compétition inlassable entre trois personnages, animés par le tennis mais pas que, qui s’entrechoquent depuis cette première nuit où à l’issue d’un tournoi junior victorieux, Patrick (Josh O’Connor) le séducteur et Art (Mike Faist) le timide mélancolique sont tombé en pâmoison devant la même Tashi. Deux amis ayant plus ou moins grandis ensemble, fusionnels et camarades, qui vont devenir concurrents pour ravir la raquette et les jambes interminables de Zendaya. Tout tourne alors autour d’une finale de tennis professionnel se déroulant quelques 13 ans plus tard, où toutes les rancœurs, les désirs et les oppositions vont se délier dans la sueur et la rage.
Deux garçons, une fille, trois possibilités
Ce sont les inlassables flashbacks qui vont revenir conter les différents épisodes de leurs vies, leurs destins croisés ou brisés, les trahisons et manipulations et donc les raisons de cette ultime confrontation. Classique, voir même potentiellement lourdingue dans sa métaphore évidente entre l’amour et le tennis (oui, elle est un peu la balle qu’ils s’échangent violemment) Challengers dépasse cependant athlétiquement ses limites de drame sentimental vaguement sulfureux, grâce à une narration totalement éclatée et volontairement appuyée qui fait de ces trois égos surdimensionnés, limite maladifs, jamais très loin de loosers formidables, une machine d’autodestruction. Si le film peut paraitre sans doute un peu trop étiré et que ses effets de caméra (changements d’angles constants, vues improbables, caméra subjective de la balle ou des joueurs…) fatiguants dès que les personnages posent leurs pieds sur le court, cette énergie folle et communicative, ce maelstrom d’aller-retours, de lob et de revers peut tout autant s’avérer électrique dans sa jubilation esthétique, dans son utilisation en contre-point des compositions électro bouillonnante du duo Trent Reznor / Atticus Ross, dans cette montée en pression cyclonique jusqu’à un ultime orgasme sportif et passionnel partagé à trois, et cinématographique partagé avec tout ceux qui le veulent bien.
Sans un vrai plan de nudité à l’horizon, sans une seule scène de sexe qui s’étend au-delà du baiser initial, Challengers se charge d’une sensualité décapante, récit d’un triolisme avorté et d’un trouple bisexuel qui ne passera finalement à l’acte que la raquette en main. Oui, il fallait oser.
Image
Privé de sortie 4K, ce qui est un comble vu le travail effectué sur la mise en scène, l’image et la photographie, Challengers repose heureusement chaleureusement sur support Bluray avec un master vif et ferme, doté de contrastes corsés et d’une définition admirable et creusée. La profondeur est bel et bien là et le piqué dessine parfaitement le moindre élément de l’image (l’origine numérique pure y est aussi pour beaucoup), mais on sent clairement que la source en avait encore beaucoup en réserve.
Son
On délaisse poliment le doublage français et son Dolby Digital 5.1 fonctionnel pour profiter pleinement de la version originale et de son Dolby Atmos électrique. Naturellement dialogues, ambiances, échanges de balles et cris sportifs s’imposent avec clarté et énergie, appuyant l’étrange réalisme du film et son centrage sur les personnages, mais ce sont les élucubrations électroniques de Trent Reznor et Atticus Ross qui s’emparent souvent le plus généreusement du dispositif. Les amateurs apprécieront, les autres…
Interactivité
Comme pour l’absence de disque 4K, on s’étonne du traitement de Challengers par Warner qui ne lui associe aucun supplément, ni making of, commentaire audio ou interview. Consternant.
Liste des bonus
Aucun.