CAPTAIN AMERICA : BRAVE NEW WORLD

Etats-Unis – 2025
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Super-héros, Action
Réalisateur : Julius Onah
Acteurs : Anthony Mackie, Harrison Ford, Liv Tyler, Rosa Salazar, Giancarlo Esposito, Shira Haas…
Musique : Laura Karpman
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio + 7.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Néerlandais, Allemand, Espagnol…
Durée : 119 minutes
Editeur : Marvel Studios
Date de sortie : 12 juin 2025
LE PITCH
Alors qu’il prend la relève en tant que Captain America, Sam Wilson fait la connaissance du nouveau président des États-Unis Thaddeus Ross et se retrouve plongé au coeur d’un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre la montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…
Levée de bouclier
Retour en salles attendues pour la franchise Captain America qui fut certainement l’une des plus ambitieuses du MCU qui a en plus la lourde tache de lancer une 5eme phase très attendue par les fans, lassés des productions tv au rabais. Marvel se refait une santé au cinéma ? Ce n’est pas gagné, il en est encore à reprendre son souffle…
Steve Rogers n’est plus… vive Sam Wilson ! Enfin ça c’est ce qui avait déjà été raconté dans l’intéressante série Falcon et le soldat de l’hiver sur Disney +. Les hésitations de l’ancien acolyte, sa confrontation en tant qu’homme noir sans pouvoir à la légende du super-héros patriote… tout cela a déjà été conté. Ce quatrième film Captain America essaye bien de remettre le sujet sur le tapis, mais il fait rapidement sans trop y croire, tout comme lorsqu’il s’efforce de retrouver un peu de la fibre politique, voir « réaliste » des films de Joe Johnston et des frères Russo (sans doute parmi ce qui est arrivée de mieux au MCU), avec un vague complot qui menace le président des États-Unis et par ricochet l’équilibre du monde. On est très loin de la tentative de coup d’état par l’Hydra ici, puisqu’il s’agit d’une simple vengeance délirante qui trouve ses racines du coté de… L’incroyable Hulk, opus réussi de Louis Leterrier et sorti en 2008 ! Question univers partagé, il faudra aussi compter sur le gigantesque cadavre fossilisé du Céleste tombé à la fin de The Eternal pour lequel les nations semblent s’écharper pour explorer son potentiel scientifique et récolter une nouvelle matière indestructible : l’Adamantium. Marvel prépare le retour des X-Men, rebondit sur ou conclu d’anciennes trames laissées en cours de route, mais oublie certainement de construire un film qui puisse exister par lui-même.
Le moyen des mondes
L’histoire est incroyablement prévisible, les dialogues jouent à nouveau sur la décontraction cool et les petites vannes qui ont lassé les spectateurs de la première heure, et n’arrive jamais à faire de Sam Wilson autre chose qu’un pauvre ersatz du premier Captain America. Le film passe en effet constamment à coté de ce qui fait sa spécificité : un mec du coin, ancien soldat écrasé sous le poids de l’héritage et sa confrontation à un monde super-héroïque de plus en plus éloigné de sa nature. Brave New World préfère lui coller dans les pattes un jeune sidekick gonflant reprenant son vieux costume du Faucon. Là aussi, avec un jeune homme trop enthousiaste issu de la communauté latino, les retrouvailles avec Isaiah Bradley, alias le premier Captain oublié et noir, et une nouvelle alliée, Ruth Bat-Serah (Shira Haas vue dans Unorthodox) censée être dans les BD une super-héroïne israélienne, il y avait vraiment de quoi développer une réflexion profonde et passionnante sur les minorités américaines et le nouveau visage du pays. Mais c’était sans doute trop demander. Tout comme d’obtenir autre chose de la part de Julius Onah (The Cloverfield Paradox) que quelques combats virevoltants jamais vraiment excitants, filmés sans passion ni grande imagination. Même la confrontation finale, massive et destructrice, conçue comme un prolongement de la partition très réussies d’Harrison Ford (reprenant les flambeaux de William Hurt dans le rôle du General Ross) en président des États-Unis fraichement élus, constamment ballotté entre ses élans belliqueux d’autrefois et sa volonté d’apaisement. Le Hulk Rouge reste la star du film. Dommage que son apparition express ne se plie en dix minutes de castagne et sur l’habituel « pense à ta fille » bien pratique quand on est en panne d’idées et de budget.
Pas plus mauvais qu’un autre, passablement divertissant et pour une fois bazardant son budget à l’écran (certains des derniers Marvel ne semblaient quand même pas finis), Brave New Word est sans aucun doute le plus faible des Captain America, trop timide, trop standard, sans une once de flamboyance ou d’ambition cinématographique. Un autre téléfilm de luxe, ou épisode gonflé de ce MCU fermement lancé sur ses rails.
Image
Encore une nouvelle démonstration technique délivrée par Marvel Studio / Disney avec cette sortie 4K du dernier Captain America qui coche effectivement toutes les cases attendues : colorimétrie riche et puissante, cadres limpides et profonds, fluidité des images et netteté constante et même, une délimitation plus fluide et une homogénéisation plus réussie sur les nombreux éléments en images de synthèses. Certes quelques-unes, en particulier lors de la bataille aérienne, sont un peu moins nettes et affichent des textures plus artificielles, mais dans l’ensemble la performance est plus que solide, presque parfaite.
Son
Spectacle total aussi avec la piste sonore Dolby Atmos de la version originale. Claire, nette, équilibrée et extrêmement généreuse, elle joue aussi bien sur le terrain d’une restitution naturelle des dialogues et des ambiances les plus calmes, que sur celui de l’excès spectaculaire lors des nombreuses scènes d’actions, de combats ou d’explosions. Le bouclier du cap en particulier rebondit de toute part, tandis que les balles, les roches pulvérisées et les avions militaires abusent de toute la profondeur de l’installation. Inattaquable et forcément un peu au-dessus du DTS HD Master Audio 7.1 de la version doublée française, qui reste néanmoins presque aussi massive.
Interactivité
Tout s’est bien passé, le tournage à été un havre de paix, une promenade en barque et tout le monde s’est très bien entendu pour délivrer ce pur chef d’œuvre du genre ! Vous l’aurez compris, vous n’apprendrez pas grande chose ici sur les coulisses du film. Le commentaire audio proposé sur le disque UHD se concentre essentiellement sur les côtés techniques, tandis que les deux featurettes, l’une sur le nouveau Cap, l’autre sur les trois antagonistes, se contentent de mélanger quelques images de tournage avec les interviews langue de bois d’usage. Un petit bêtisier pas bien drôle et trois scènes coupées qui n’auraient pas sauvées le film complètent le programme.
Liste des bonus
Commentaire audio de Julius Onah et Kramer Morgenthau, « Revêtir la cape » : Anthony Mackie à propos de l’évolution de son personnage (11’), « Des blessures encore vives » : Les ennemis (9’), Bêtisier, Scènes coupées.