BULLETS OVERS SUMMER
爆裂刑警 – Hong Kong – 1999
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Wilson Yip
Acteurs : Francis Ng, Louis Koo, Lan Law, Mei Ching Lim, Michelle Saram, Lee Yiu-Ming…
Musique : Tommy Wai
Image : 1.78 16/9
Son : Cantonnais DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 92 minutes
Editeur : Carlotta Films
Date de sortie : 2 juillet 2024
LE PITCH
Deux flics sont à la poursuite d’un dangereux criminel. Afin de le coincer, ils décident d’opérer une planque en face de l’immeuble d’un revendeur d’armes. La locataire de leur observatoire est une vieille dame un peu folle à laquelle les deux hommes vont finir par s’attacher…
Entre les balles
Deux ans après la rétrocession, le polar HK fait de la résistance et de jeunes cinéastes viennent s’essayer à l’un des genre maitre de l’archipel. Futur géniteur de la lucrative série des Ip Man avec Donnie Yen, Wilson Yip ne se laisse jamais dominer par la violence et délivre une chronique policière en forme de parenthèse enchantée.
Dans sa présentation Jean-Pierre Dionnet rappelle à sa manière comment le cinéma hongkongais a largement été façonné par la constance incertitude de son avenir et un regard toujours ambigu envers un passé tout aussi chaotique. Presque comme une illustration de cet état de fin, Bullets over Summer est un film qui est constamment juché sur son point d’équilibre, à un carrefour, scrutant les alentours avec un mélange de lucidité et de candeur des plus séduisants. Il est ainsi encore profondément habité par l’énergie frénétique et la violence débridée de l’âge d’or du genre, soit les années 80/90, mais se nourrie déjà d’une forme de résilience propre au neo-polar chinois qui le fait se diriger vers un horizon aussi résigné qu’apaisé. Venu du pur cinéma d’exploitation et ayant versé joyeusement dans l’horreur comédie avec un titre comme Bio-Zombie avant de faire ses preuves mainstream avec le drame Juliet in Love, Wilson Yip ouvre son métrage en plongeant totalement dans la brutalité du cinéma local, enchainant les poursuites éreintées, multipliant les gunfigts stylés avant d’enchainer avec un braquage ultra sanglant durant un mariage on ne peut plus gâché.
Juste le temps de recharger les armes
Mike (Francis Ng) et Brian (Louis Koo) sont prêt à tout pour chopper les fautifs… même à camper pendant des jours dans une planque en cohabitation avec une grande mère (extraordinaire Lan Law) qui perd un peu la boule. L’énergie première disparait et laisse place à une longue attente où les deux flics doivent apprendre à partager leur journée avec cette mamie qui les prends pour ses deux petits enfants perdus de vue depuis des lustres, à gérer les voisins, le comité syndical, les petits délinquants d’en bas (pas bien méchants), et du coup à redécouvrir un peu la vie normale, lambda. Bullets over Summer met le polar en pause et opte pour la petite comédie, sur la chronique douce-amère (difficile souvenirs partagés de la dame, la maladie de Mike…) mais aussi les joyeusetés de la comédie sentimentale avec l’un qui s’entiche d’une étudiante délurée et l’autre d’une femme enceinte délaissée. Un mélange des genres qui se permet même de grandes incartades vers le mélodrame, mais qui n’est jamais aussi réussi justement que lorsqu’il laisse ses personnages respirer et habiter des petites scénettes faites de rien, de petites aspirations et de léger espoir partagés. Les personnages sont particulièrement sympathiques, un poil farfelu mais pas trop, les acteurs toujours convaincants et plutôt sur la réserve (pas si fréquent dans le cinéma HK), et pourtant il faut bien que la bulle éclate à un moment et que le métrage bifurque à nouveau vers l’odeur de la poudre et les sacrifices.
Un petit polar qui pèche parfois par quelques accents de lyrisme mal maitrisés (en particulier dans la dernière partie) et une curieuse piste sonore entre effets un peu vieillots et musiques presque déconnectés, voir en conflit avec l’action, mais qui sait offrir de belles qualités et une vraie beauté à un quotidien, simple et donc essentiel.
Image
Carlotta dispose sur le Bluray une nouvelle copie du film, récent restauré en HD et au format 2K nettement supérieur à ce que l’on avait pu voir à l’époque sur les premiers DVD français. Cadres très propres et stables, couleurs bien pétantes et contrastes ciselé, grain présent et rendu organique et définition plus que convaincante assure un confort de visionnages certains. Le piqué permet de véritablement creuser les paysages urbains et le réalisme du polar.
Son
Le film est proposé en version DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0. Si la première proposition s’efforce d’ajouter une bonne dose d’énergie et de frénésie dans les scènes d’action et dessine parfois quelques sympathiques atmosphères plus discrètes, il dénote aussi parfois par des placements et des effets un poils artificiels. Le second est beaucoup plus sobre, mais aussi plus maitrisé et cohérent, tout en profitant de la même clarté.
Interactivité
Le disque ne contient en supplément que l’ancienne présentation flash éclair de Jean-Pierre Dionnet enregistré pour sa collection asiatique chez Pathé en 2005. Sympa mais très court et déjà vu donc.
Liste des bonus
Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (3’), Bande-annonce originale.