BULLET TRAIN
États-Unis, Japon – 2022
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Action
Réalisateur : David Leitch
Acteurs : Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson, Brian Tyree Henry, Andrew Koji, Michael Shannon, Sandra Bullock, Hiroyuki Sanada
Musique : Dominic Lewis
Durée : 127 minutes
Image : 2.35
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français et espagnol
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais, espagnol…
Éditeur : Sony
Date de sortie : 07 décembre 2022
LE PITCH
Coccinelle est un assassin malchanceux et particulièrement déterminé à accomplir sa nouvelle mission paisiblement après que trop d’entre elles aient déraillé. Mais le destin en a décidé autrement et l’embarque dans le train le plus rapide au monde aux côtés d’adversaires redoutables qui ont tous un point commun, mais dont les intérêts divergent radicalement… Il doit alors tenter par tous les moyens de descendre du train.
Voyage en ouigo
Brad Pitt à bord d’un train grande vitesse japonais en compagnie d’une bonne dizaine d’assassins professionnels méchamment allumés, voilà la promesse Oh combien excitante de Bullet Train évocation soulignée des grands séries B d’actions asiat’ ou non d’autrefois. Las, il a fallu que David Leitch joue encore au petit malin.
Ancienne doublure de Brad Pitt sur Fight Club ou Mr & Ms Smith (entre autres) et roi de la cascade et de la chorégraphie made in US (Buffy contre les vampires, Wolverine, Ninja Assassin, Bangkok Dangerous…), David Leitch était passé à la vitesse supérieure en accompagnant son collègue et copain Chad Stahelski sur un certain John Wick. Si ce dernier est resté fidèle à sa saga toujours en cours d’expansion, et surtout à son approche extrêmement rigoureuse et ferme de l’action totale, le premier après un plutôt sympatoche Atomic Blonde (merci Charlize) à rapidement répondu aux sirènes des grosses licences repoussant encore plus loin la débilité profonde de Deadpool dans un second épisode qui frôle le dégueulis référentiel, et celle pourtant déjà bien entamée des Fast & Furious avec le spin-off gras bras bas du front Hobbs & Shaw. Du cinéma Fast Food vite mangé vite évacué auquel malheureusement, on ne peut que rattacher son dernier rejeton, où la formule est à peu de choses près toujours la même. Un défilé de personnages caricaturaux tous prêts à s’étriper en prenant la pose, des seconds couteaux rapidement esquissés et tout aussi rapidement éliminés pour certains et une ambition souvent embarrassante d’aller se frotter à la volubilité des premiers films de Guy Ritchie ou à ceux de Quentin Tarantino.
Wagon Bar
Les héros sont bavards, très bavards, et tentent de s’imposer à l’écran en jouant sur leurs petites incongruités – le duo Tangerine et Lemon, aka Aaron Taylor-Johnson et Brian Tyree Henry sont ceux qui s’en sortent le mieux – mais sur plus de deux heures la métaphore autour du dessin animé Thomas et ses amis ou les réflexions zen sur le contrôle de soi et l’ouverture aux autres finit inévitablement par lasser. C’est que malheureusement de son concept initial alléchant, et de son espace fermé et typé, Leitch ne sait pas trop quoi en faire préférant le plus souvent singer QT en multipliant les flashbacks pour le coup inutiles et souvent gratuits, plutôt que de multiplier les fameuses scènes de castagnes tant attendues. Un John Wick les enquille avec une rigueur métronomique, Bullet Train fait languir le spectateur et les règle la plupart du temps en deux minutes express. Même l’utilisation de l’espace, restreint, et des éléments encombrants le décor, restent très loin de l’art d’un Jackie Chan (au hasard), certes calibré avec une certaine efficacité mais sans jamais la folie et la frénésie attendue. Pour un duel dans un wagon « silence » plutôt réussi, le reste passe à l’as sous les gros effets gags et le manque évident d’imagination. Bordélique, noyé sous les clins d’œil et les apparitions inutiles de copains, Bullet Train tourne malheureusement assez vite en rond et semble tout prendre par-dessus la jambe et se satisfaire d’un minimum syndical kung-fu / blagues. A l’instar d’un certain Le Secret de la cité perdue tourné en parallèle et réunissant le même trio Channing Tatum, Sandra Bullock et Brad Pitt, c’est en encore et toujours la star de presque 60 ans qui sauve le navire, composant un tueur malchanceux et philosophe franchement irrésistible et délicieusement charismatique. Un bob vissé sur la tête, un air blasé en toutes circonstances, l’agitation extérieure ne semble jamais l’atteindre.
Image
Tourné en 35 mm et produit en 4K, Bullet Train en impose carrément sur support UHD, renvoyant aisément la plupart des productions récentes numériques dans leurs pénates. Ceci grâce à une définition astronomique, une matière généreuse, fine et naturelle, une profondeur impressionnante et une précision de chaque instant. Tout explose sur l’écran, en particulier ces couleurs pops et vives, proches d’un anime, qui viennent redessiner constamment l’espace et le pseudo-réalisme du film. Racé, lumineux, vibrant et énergique, la galette ne peut que mettre tout le monde d’accord.
Son
Comme souvent la piste anglaise Dolby Atmos décuple fortement l’impact du film, soulignant, plus encore que le DTS HD Master Audio 5.1 du Bluray, une spatialisation sonore ultra construite, minutieuse et précise, jouant avec jubilation sur la dynamique constamment en mouvement de l’espace du film. Clair, limpide et fluide, cette dernière se hisse une bonne coudée devant le DTS HD Master Audio 5.1 du doublage français qui malgré ses efforts manque d’un chouia de coffre.
Interactivité
En bon blockbuster estival, Bullet Train propose les habituels petits items carrément promos allant du rapide making of (6 minutes et basta), à la featurette sur les cascades, les acteurs, à l’incontournable bêtisier. Tout le monde est content, tout le monde bosse mais s’amuse en même temps. Pour un peu plus de considérations techniques et d’approfondissements, mieux vaut se tourner vers le commentaire audio assez fourni du réalisateur et de ses collaborateurs.
Liste des bonus
Commentaire audio de David Leitch, Kelly McCormick et Zak Olkewicz, « Des professionnels formés » : le casting, « Mission accomplie » : making of, « Ce que vous avez peut-être manqué » : easter eggs, « Tous à bord du train de la douleur » : les cascades, Prévisualisation des cascades.