BRONX
France – 2020
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Olivier Marchal
Acteurs : Lannick Gautry, Stanislas Merhar, Kaaris, David Belle, Patrick Catalifo, Jean Reno, Claudia Cardinale, Gérard Lanvin, Barbara Opsomer…
Musique : Erwann Kermorvant
Durée : 116 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
Editeur : Gaumont
Date de sortie : 31 octobre 2021
LE PITCH
Dans les quartiers Nord de Marseille, une tuerie orchestrée par le clan Bastiani a lieu. Deux rivaux sont en charge de l’enquête, Vronski, un flic de la brigade antigang et Costa, un chef de groupe de la BRB aux pratiques douteuses. La situation dégénère lorsqu’un témoin-clé est assassiné durant sa garde à vue. En pleine guerre des gangs, Vronski et ses hommes, pour sauver leur peau, seront obligés de faire des choix lourds de conséquences.
Borderlines
Rapidement déchu de son trône de nouveau maître du polar français par la même critique qui l’avait encensé, Olivier Marshal continue de creuser ce sillon d’un monde viril brutal et pourri jusqu’à la trogne. Diffusé un premier temps sur Netflix (et non en salles) Bronx ne réinvente certes pas la poudre mais envoie quelques bastos bien douloureuses.
Comme il ne cesse de l’affirmer dans les différentes interviews et ne cesse de le démontrer dans ses long métrages, Olivier Marshal, même s’il s’inspire constamment de son expérience de policier (traumatique), pioche dans de véritables affaires, n’a jamais eu pour vocation de faire un cinéma réaliste. Ses références profondes sont plutôt à chercher du côté du vieux polar hexagonal, de l’immuabilité d’un Gabin à la gouaille bourre-pif de Belmondo… Un cinéma populaire qui, tout comme Melville, plie la réalité à sa propre vision romantique. Les flics de Bronx ne ressemblent ainsi jamais vraiment aux vrais flics de Marseille. Marshal les préfère revêtus de noirs, lunettes de soleils et vestes en cuirs sur l’épaule, la pilosité travaillée, et toujours sur la table pas loin une clope qui fume, un verre de sky et les couilles en évidence. Pas de surprise pour les habitués du cinéaste, les anti-héros du film, aux méthodes limites, aux regards épuisés, se plongeant eux même dans un enfer qu’ils ont participé à créer, sont les mêmes plus ou moins depuis le premier Gangsters.
Brigade de dépression du banditisme
Certains y voit un auteur qui tourne en rond, d’autres une sincérité constante, un univers qu’on accepte ou pas d’entrée de jeu. Certes malgré les performances très intéressantes de Lannick Gautry rarement autant mis en avant, la présence indéniable du rappeur Kaaris, les participations amicales de Gérard Lanvin ou Claudia Cardinale et quelques excellents seconds rôles (Francis Renaud mérite beaucoup plus), le film pèche parfois par des interprétations TF1, des attitudes caricaturales, mais Marshal n’a eu d’autres ambitions de livrer ici un divertissement bien troussé. Peinant à faire produire ses projets hors du genre et des décors qui l’ont rendu célèbre (en l’occurrence un film sur la première Guerre Mondiale et un film de gangsters se déroulant dans les années 40), il embraye un scénario qui s’inspire librement des mêmes évènements que pour Le Bar du téléphone de Claude Barrois, et appuie plus lourdement sur la violence, le décorum opaque, l’action et une mélancolie désespérée qui s’ouvre froidement sur le suicide familial de l’un des membres de la BRB. Une atmosphère de mort omniprésente, de corruption tout autant, un nid de vipère déchiré entre flics ripoux, trafiquants sadiques, mafieux sans pitié qui fleure surtout la grosse série B à l’ancienne, pas forcément des plus subtiles, mais indéniablement efficace, prenante. Le réalisateur se montre d’ailleurs presque plus sec que d’habitude, ne se laissant aller à son lyrisme tragique que pour un épilogue, prévisible certes mais définitif, admirablement accompagné par le « Immortels » d’Alain Bashung.
Image
Imparable, le Bluray proposé par Gaumont propose forcément une copie de très haute tenue. Si la captation numérique est perceptible sur quelques plans sombres (avec un léger effet de glissement), les noirs sont abyssaux, la définition musclée et la profondeur imposante. Il est encore une fois intéressant de comparer avec le master utilisé pour la diffusion sur Netflix, nettement moins mis en valeur et légèrement plus terne.
Son
En compagnon idéale, la piste français DTS HD Master Audio 5.1 se montre aussi habile pour installer les simples atmosphères urbaines, qui plus est marseillaises, que pour souligner la moindre impériosité de l’action. Un mixage vif, ultra dynamique, souvent percutant et parfaitement clair sur tous les canaux.
Interactivité
Pas de making of, de scènes coupées ou autres suppléments classique certes, mais uniquement une interview du réalisateur. Absolument rien de promo ici, Olivier Marshal retrace pendant presque une heure l’ensemble de ses réalisations, revient régulièrement sur son passé dans la police sur son amour d’un polar populaire à la française, et émaille chaque métrage de souvenirs, d’anecdotes, toujours avec une certaine humilité et une franche simplicité. Une bonne bière à la main et on se croirait à discuter avec un vieux pote.
Liste des bonus
Entretien inédit avec Olivier Marchal autour de sa filmographie (48’).