BREEDERS
États-Unis – 1986
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Tim Kincaid
Acteurs : Teresa Farley, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O’Connell, Amy Brentano, LeeAnne Baker
Musique : Don Great, Thomas Milano
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 77 minutes
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 30 juin 2023
LE PITCH
New York – À la nuit tombée, une jeune femme arpente les rues de Manhattan. Abordée par un vieillard promenant son chien, elle le voit avec horreur se transformer en créature monstrueuse, avant qu’il ne l’agresse sauvagement. Transportée à l’hôpital, son état de santé intrigue le Dr Gamble Pace et l’inspecteur de police Dale Andriotti. En effet, au cours des cinq derniers jours, cinq jeunes femmes, vierges, ont été gravement blessées et violées. Plus étrange encore : leurs blessures révèlent la présence d’une substance noirâtre d’origine inconnue…
L’invasion intérieure
Les extraterrestres ne viennent pas toujours sur notre bonne vienne Terre pour en anéantir dans les flammes tous les habitants. Parfois, ils viennent aussi pour nous voler nos femmes et les ensemencer avec passion sans leur consentement. Comme si on n’avait pas déjà assez de pervers sur place.
Produit en seulement une dizaine de jours et pour par un rond par l’une des filiales du filou Richard Band, Breeders est l’une des ces petites séries B, très limite Z, qui s’efforçait tout simplement de se faire une petite place au soleil dans les vidéoclubs locaux. Une production sans autre ambition que de divertir et d’offrir au chaland ce qu’il était venu chercher : un peu de gore et un peu de cul. Du coté de la fesse, il faut dire que les spectateurs fripons sont plutôt bien servis puisque la quasi-intégralité du casting féminins se retrouvera à un moment ou l’autre les seins à l’air, voir en nu intégrale. La palme de l’exhibitionnisme allant à France Raines (nièce de Claude Raines), qui ne trouve rien de mieux pour se détendre que de faire de l’aérobic en tenue d’Eve. Toutes les occasions sont bonnes pour voir un peu de chair que ce soit une crise de somnambulisme qui fait traverser aux demoiselles les couloirs de l’hôpital sans peur d’un courant d’air, ou bien entendu les agressions dont elles sont victimes. Plutôt sobres cela dit, les viols se limitent heureusement à un gros zoom sur le visage de l’actrice hurlant de peur et un cut bien placé.
Inseminoidées
On ne verra pas beaucoup plus le véritable visage de leurs assaillants, créature alien insectoïde vite bricolée par le pourtant doué Ed French (The Stuff, Creepshow 2, La Nurse…) qui a la fâcheuse habitude, il faut le dire, de se dissimuler sous le visage plus anodin de mâles humains. Cette multiplicité de visages (jeunes, vieux, copains, cambrioleurs…) et cette constante possibilité de se faire alpaguer par le premier mec qui passe pourrait presque élever le film vers des réflexions plus actuelles, vers une métaphore bien sentie du male gaze et du machisme ambiant, si bien entendu tout cela n’était pas si terriblement maladroit. Véritable amoureux du cinéma d’exploitation à qui on doit quelques merveilles comme Robot Holocaust, Mutant Hunt ou Terreur vaudou, mais aillant finalement surtout fait sa renommée dans le porno gay, Tim Kincaid se contente d’alterner les séquences d’agressions (toutes construite de la même façon) avec de longs tunnels platement dialogués entre une infirmière consciencieuse et un policier pas des plus finauds censés faire vaguement avancer l’histoire. Casting totalement aux fraises, réalisation sans relief et rythme absent, Breeders provoque bien quelques sourires à son corps défendant mais manque clairement de quelques incongruités et déviances pour réveiller l’intérêt.
Se trainant, mollasson, durant sa première heure (le film dure pourtant seulement 1h17…), la petite péloche réussie tout de même à nous faire relever le nez lorsqu’on découvre béats les pauvres victimes devenues catatoniques, se retrouver quelque part dans les égouts de la ville, pour prendre un bain dans une baignoire organique digne de Giger et s’ébattre lascivement en se recouvrant de semence alien ! Une image mémorable, graphique et totalement malade qui en fit fantasmer plus d’un dans les années 80 lors de la découverte de quelques photos dans des revues spécialisées. Comme quoi parfois entre le fantasme et la réalité…
Image
Petite copie pour petit film, Breeders a été sobrement remasterisé, sans doute sans retour à la source. Les cadres sont relativement propres et stables, mais la définition reste en retrait manquant de piqué autant sur les détails des acteurs ou décors que dans la profondeur. Trop lumineuse, la copie est assez plate, même si on peut lui reconnaitre de jolies couleurs. Pas fou, mais pas trop mal pour une péloche Z de ce type.
Son
Sans grande surprise, les deux pistes sonores d’époque ne se révèlent pas en DTS HD Master Audio 2.0 des démos techniques. Le rendu est là aussi très propre et sans déconvenues vraiment gênantes, mais on ne peut plus centralisé et écrasé. Mal joué dans les deux cas, Breeders sonne toujours autant DTV.
Interactivité
Pas de bonus dispos sur les éditions étrangères, Le Chat qui fume invoque alors le roi du cinéma d’exploitation sexy, alias Damien Granger. Ex-rédacteur en chef de Mad Movies et auteurs d’ouvrages affriolants comme les B-Movies Posters ou la bio Fred Olen Ray : Il était une fois à Hollywood, il resitue le film dans son genre et son contexte, revient sur l’implication de Charles Band à la production et sur la carrière chaotique du réalisateur Tim Kincaid. Quelques anecdotes, filmographies et propos enjoués plus loin, il nous convaincrait presque d’être plus indulgent devant les errances « artistiques » de l’objet.
Liste des bonus
« Breeders » par Damien Granger, Bande-annonce