BMX BANDITS
Australie – 1983
Support : Bluray & DVD
Genre : Aventure
Réalisateur : Brian Trenchard-Smith
Acteurs : David Argue, John Ley, Nicole Kidman, Angelo D’Angelo, James Lugton…
Musique : Colin Stead, Frank Strangio
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 91 minutes
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 21 novembre 2023
LE PITCH
P.J, Goose et Judy sont trois adolescents têtes brûlées. S’amusant du danger, ils parcourent les rues de la ville en BMX, provoquant la colère des habitants et des autorités. Ils découvrent par hasards des Talkies-Walkies allant servir à des malfrats pour un futur hold-up. Les trois amis, sans le savoir, attirent l’attention des gangsters…
Biiiicycle, Biiiicycle…
A la grande époque de l’Ozploitation, l’avenir de l’humanité ne se jouait pas qu’avec de monstrueuses machines à diesel, mais aussi avec de superbes et colorés vélocross. Considéré par Tarantino comme le Goonies australien (faut pas s’emballer non plus QT !), BMX Bandits est un vrai film de gosses, appuyé par le savoir-faire australien et auréolé de la présence d’une petite rouquine alors âgée de 16 ans : Nicole Kidman.
Même s’il n’est pas le moteur de l’Ozploitation, ni même sa signature la plus renommée, Brian Trenchard-Smith n’en est pas moins l’un des noms plus récurrents. Avant d’aller se perdre à partir des années 90 dans les couloirs de la télé américaines, il enchaina les films d’exploitation plus ou moins musclés, plus ou moins cultes, comme L’Homme de Hong Kong, Les Cascadeurs de la mort, Les traqués de l’an 2000 et surtout Le Drive in de l’enfer, son petit chef d’œuvre à lui. Mais le plus gros succès de sa carrière, en particulier dans les pays anglo-saxons, il le doit à BMX Bandits pour le coup entièrement tourné vers les plus jeunes. Un divertissement familial s’intéressant à l’un des éléments primordiaux du pré-ado à la mode durant cette décennie (et même un peu après) : le vélo tous terrains. Comme ceux croisé dans E.T. ou Les Goonies justement, mais érigés ici, comme la voiture dans les films pour adulte, comme un modèle de vie, une philosophie de la liberté et un code vestimentaire bien douteux fait de combinaisons fluos qui piquent les yeux. Tout une époque ! Nos trois héros pratiquent donc le vélo dans les rues de la ville, s’essayent dans les parcs urbains à quelques figures spectaculaires (merci les doublures aux épaules bien carrées) mais rêvent que les adultes y réservent enfin un vrai parcours pour y organiser des compétitions et y trainer entre jeunes. Rebeeelles !
Bunny-Up
Des plaisirs simples, à portée de mains lorsqu’ils tombent par hasards sur une cargaison de talkies-walkies derniers cris mis de coté par une bande de malfrats qui préparaient un spectaculaire braquage (que l’on ne verra jamais). Les voici donc la cibles de ces vilains aussi bêtes que méchants, qui les coursent et les menacent, au nez et à la barbe d’une police pas franchement des plus réactives. Le scénario n’apporte pas grand-chose de neuf à ce genre de spectacle soit, mais les dialogues entre les gosses, entre légères dragouilles, récits de films d’horreur et rêves d’un monde tout en BMX, fonctionnent très bien et ne s’enfoncent jamais trop dans la bêtise crétine. D’ailleurs les trois jeunes acteurs s’en sortent plus bien, faisant aisément la nique à leurs homologues américains d’Amblin et consorts, avec en particulier cette mignonnette Judy, gamine un peu rêveuse, un peu casse-cou, tout en jambes et en taches de rousseurs qui marquait le premier rôle important de la futur star Nicole Kidman. Elle est certainement la raison de la pérennité du film après toute ces années, mais pas la seule qualité du métrage qui met une fois encore en avant la propension du cinéma australien à tout transformer en poursuites dantesques, en cascades spectaculaires et en pyrotechnie gratuite. Filmant les course-poursuites vélos contre voitures à travers la ville comme Miller détruisant les carlingues en plein désert, Brian Trenchard-Smith insufflent une sacrée énergie aux prouesses en bicyclettes, étirent la durée des scènes avec une sacré générosité et n’hésitent jamais à y balancer un tube pop de l’époque ou des bruitages aux synthétiseurs pour faire mode.
Pas cassant mais bien sympa, cette petite aventure à deux roues (et sans moteur) restera culte pour de nombreux jeunes spectateurs anglo-saxons de cette génération… Quant à Nicole Kidman, si elle n’a jamais renié ces débuts « trop cool », elle n’en fait pas vraiment étalage, écartant souvent rapidement les questions des intervieweurs à ce sujet. Un peu injuste car elle y est toute mignonne et le film n’a effectivement rien de honteux.
Image
Plus toute fraiche, le master HD de BMX Bandits n’en reste pas moins très agréable avec sa colorimétrie généreusement pétante et ses contrastes poussés au maximum. Effectivement, la copie n’est pas d’une propreté exemplaire et de laisse encore aller à quelques traces et points blancs, et le piqué général montre rapidement ses limites en basses lumières, mais dans les grandes largeur le visionnage est très agréable et plutôt confortable.
Son
Là aussi, le film reste dans son jus avec des pistes DTS HD Master Audio 2.0 certes plutôt propres et claires, mais définitivement ancrées dans leur époque. Le doublage bien daté français fera certainement plaisir aux nostalgiques, tandis que l’accent australien fait des ravages sur la version originale avec au passage un boost indispensable sur toutes les sonorités synthétiques et pop.
Interactivité
L’édition américaine affichait un commentaire audio du réalisateur et surtout un making of rétrospectif alléchant (malgré l’absence de Kidman), l’édition française doit se contenter d’une nouvelle présentation du suisse Julien Comelli. Quelques évocations de l’esprit 80’s, une petite bio du réalisateur, des rapprochements avec la tradition Disney et Amblin, pas désagréable mais le propos n’est pas toujours des plus pertinents. Coté archives, on s’amuse de la petite apparition de la jeune Nicole Kidman venue faire la promo du film dans une émissions pour enfants façon le Club Dorothée.
Liste des bonus
« Nés sous BMX » : document de Julien Comelli (19’), « Nicole Kidman in Young Talent Time » (3’), Bandes-annonces.