BLUE BEETLE
Etats-Unis – 2023
Support : UHDK & Bluray
Genre : Super-héros, Fantastique
Réalisateur : Angel Manuel Soto
Acteurs : Xolo Maridueña, Bruna Marquezine, Susan Sarandon, Harvey Guillén, Khaji-Da, Raoul Max Trujillo…
Musique : The Haxan Cloak
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos anglais et français, Dolby Digital français, espagnol, anglais…
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, néerlandais…
Durée : 127 minutes
Éditeur : Warner Home Entertainment France
Date de sortie : 14 décembre 2023
LE PITCH
Fraîchement diplômé de l’université, Jaime Reyes rentre chez lui, plein d’ambitions, mais il découvre que la situation a bien changé depuis son départ. Tandis qu’il cherche sa place dans le monde, le destin s’en mêle : Jaime se retrouve par hasard en possession du Scarabée, une ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre. Dès lors que le Scarabée choisit de faire de Jaime son hôte, le jeune homme se voit revêtu d’une armure hors du commun qui lui octroie des pouvoirs extraordinaires – et imprévisibles.
Little Bug
Rescapé d’un DC Universe disparu, d’une production imaginée pour la plateforme de streaming maison et d’une vision du genre plombée par 20 ans de blockbusters, Blue Beetle atterrit maladroitement en pleine vague de désintéressement collectif et compréhensible envers les films de super-héros. Pas de bol.
Malgré le reboot annoncé par le chaotique The Flash, Blue Beetle aura réussi à se maintenir jusqu’à une sortie salle (là où d’autres comme Batgirl ont simplement été effacés), sans doute grâce à son détachement total, et presque rafraichissant, de toute continuité ou connexion avec les autres adaptations DC. Pas de Wonder Woman venant sauver la situation, d’Aquaman en errance, ni même de Superman en silhouette, le petit scarabée bleu pourrait se suffire à lui-même. Le film préfère d’ailleurs se construire sa propre chronologie en incluant dans sa dramaturgie un précédent détenteur du titre, Ted Kord figure rétro issus du catalogue de Charlton Comics dont on découvre ici les descendants et les gadgets les plus célèbres. Car le super-héros du film est bel et bien la dernière itération en date du personnage, Jaime Reyes, adolescent connecté à une entité extraterrestre lui délivrant une armure et des pouvoirs spectaculaires, apparu dans les comics en 2006. Au-delà du sacré coup de jeune que le personnage apportait au nom historique, il permettait aussi d’offrir à la communauté latino un super-héros « à leur image ». De quoi donner des envies à la Warner de détenir là leur Black Panther à eux, célébration d’une frange de la population américaine souvent délaissée ou caricaturée par les grands studios, à même de créer l’évènement. Cependant, même si la famille Reyes, et surtout son esprit soudé, est souvent au cœur de l’aventure, il faut avouer qu’en dehors de quelques notes d’humour ironiques, une brève allusion au passé révolutionnaire de la grande mère et des échanges en espagnol, ni la question du racisme, ni les particularismes culturels de ces personnages seront véritablement fouillés.
La note bleue.
C’est que le scénario est surtout entièrement plaqué sur le modèle de Spider-man, de la découverte difficile des pouvoirs, la rencontre amoureuse avec la fille inaccessible, les difficultés du quotidien et même le fameux moment « Oncle Ben » qui fait grandir notre héros. Basique. Trop basique, le film s’écoule sans surprise et peine même durant sa première heure, particulièrement bavarde, à véritablement profiter de son angle teenage, pour insuffler un peu d’énergie, de décontraction et de fun. Grand héros de la série Cobra Kai à la bouille toujours aussi sympathique, Xolo Maridueña n’a pas forcément un charisme dingue, mais surtout n’a jamais véritablement de grands moments à jouer que ce soit sans ou avec le costume. Cela reste toujours mieux que la pauvre Susan Sarandon, grande actrice s’il en est, réduite à une caricature de la working girl impitoyable toute droit sortie d’une mauvaise série des années 90. Pour sa première réalisation d’envergure Angel Manuel Soto n’arrive jamais vraiment à imposer une quelconque marque. Au-delà d’une intention esthétique qui aurait pu être bien sentie sur l’opposition entre le centre-ville ultra moderne et le quartier bien plus modeste dont provient le héros, le reste est amené plutôt platement et les grandes scènes d’actions, matinées forcément d’un soupçon d’arts martiaux, restent simplement dans la moyenne.
Comme beaucoup trop de films de super-héros de ces dernières années, Blue Beetle n’est pas un mauvais bougre, se visionne sans soucis et surprend même par un flashback assez cruel et politique sur les origines du « vilain » incarné par Raoul Max Trijillo (Apocalypto, Riddick…) mais n’a jamais assez de puissance de feu pour s’imposer. Dommage car pour qui connait un peu les comics, il parait évident qu’aller plutôt fouiller du coté des origines de l’artefact alien avait un potentiel hautement plus dramatique et spectaculaire. Et comme il semblerait que ce premier chapitre d’une licence se soit transformé en one-shot déjà oublié par James Gunn, l’avenir du Blue Beetle semble plus qu’incertain.
Image
Production rutilante s’efforçant d’émettre un contraste bien souligné entre la modernité futuriste et épurée de la ville et l’atmosphère plus chaleureuse et douçâtre des quartiers populaire, Blue Beetle profite pleinement du support 4K pour explorer plus avant sa colorimétrie et ses effets lumineux aux néons so 80’s. Le transfert est sur ce point idéal, avec un soutien marqué mais pas envahissant du Dolby Vision et dispose sans grande difficulté d’un joli piqué, des textures fermes et une profondeur marquée tout au long du visionnage. Solide.
Son
Les pistes Dolby Atmos (anglaise et française) sortent la grosse artillerie avec une dynamique extrêmement présente jouant habillement sur un espace sonore étendu. Certes les explosions, vrombissement, envols et divers impacts sont puissamment marqués, mais les atmosphère travaillent tout autant leurs sensations avec une rare limpidité. Des prestations généreuses qui n’oublient jamais le naturel et le confort des dialogues.
Interactivité
Plutôt sympa de retrouver ici un vrai making of, certes divisé en quatre chapitres bien distincts, mais qui retrace avec bonne humeur et professionnalisme les grandes étapes de fabrications du film. Des interviews de l’équipes, des images de la préproduction et du tournage, des extraits illustratifs du film, de grands élans de camaraderies… Le tout est bien entendu très pro et poli mais se suit avec plaisir.
Ce programme est complété par deux featurettes sur des scènes clefs du film (la découverte des pouvoirs et la démonstration finale) et une dernière sur le caractère bien trempé de « Nana ». Pas de scènes coupées, de commentaire audio ou de documentaire du l’historique du personnage cependant.
Liste des bonus
« Blue Beetle générations » (45’), « La Vision du Scarabée » (13’), « Nana sait tout » (4’).