BILL DOOLIN LE HORS LA LOI
Cattle Annie And Little Britches – Etats-Unis – 1980
Support : Bluray & DVD
Genre : Western
Réalisateur : Lamont Johnson
Acteurs : Burt Lancaster, John Savage, Diane Lane, Amanda Plummer, Rod Steiger…
Musique : Sahn Berti, Tom Slocum
Durée : 98 min
Image : 1.33 16/9
Son : Anglais, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 24 mars 2022
LE PITCH
Deux adolescentes, bercées d’histoires de hors-la-loi, décident de partir à leur recherche. Elles croisent le chemin de l’un d’entre eux : Bill Doolin, ombre de lui-même. Leur déception fait place à leur décision de l’aider à échapper à un marshal très entêté.
Soleil couchant
Certains le connaissent sous le titre de Winchester et long jupon d’autres pas du tout. Vu le peu d’éclat dont le titre jouit malgré un casting plus que convenable, il fallait tenter le tout pour le tout pour lui redonner vie. Mais, le simple fait de changer son titre pour un Bill Doolin, le Hors la loi allait-il redorer son blason ? Pas sûr !
Il faut dire qu’à l’aube de la décennie des années 80 le western n’est plus en odeur de sainteté dans les salles obscures. Le nouvel Hollywood fait main basse sur les studios et Star Wars caracole dans les strates du box-office. C’est peu dire que les cowboys n’attirent plus les foules. Même Clint Eastwood, l’un des derniers bastions du genre, semble y avoir renoncé depuis qu’il fait équipe avec son magnum 44, arrivant même à séduire un nouveau public en jouant la comédie avec un singe dans Doux dur et dingue !
Le western est aussi asséché que le gosier des hors la loi en manque de Whisky. C’est dans ce climat pas franchement favorable que Bill Doolin sort sur les écrans sans attirer les foules. Faute au film ou au distributeur ; un peu des deux. Le public n’aura d’ailleurs même pas le temps de le voir passer sur les écrans étant donné qu’il n’est resté qu’une semaine à l’affiche. Ce long-métrage mérite-t-il pour autant sa triste réputation (pour peu qu’il en ait une) ? Pas forcément d’autant plus qu’il se compose d’un casting plutôt sympatoche.
Woodstock Rodeo
Remplaçant John Wayne initialement pressenti pour incarner le rôle-titre, Burt Lancaster enfile pour la dernière fois la tenue de l’homme de l’Ouest qu’il a déjà porté à plusieurs reprises. Le comédien est plutôt bien accompagné. Pas par des têtes d’affiche bankables mais plutôt par des seconds couteaux d’envergure à commencer par un Rod Steiger tout en retenue. L’acteur pour le moins patibulaire, connu pour ses éclats et sa gouaille, nous livre une prestation de marshall cherchant à coincer Doolin foncièrement en retrait de sa réputation. Complètement inconnues à l’époque, le film introduit les deux jeunes actrices Amanda Plummer et Diane Lane. Fascinées par les magazines vantant les exploits des bandits de grands chemins, leurs personnages fantasment sur leurs méfaits ; elles deviendront le pivot du film, d’abord observatrices, elles vont suivre la bande de Bill Doolin pour en devenir des membres actifs. Si elles ont fait leur trou depuis ; voir débuter à l’écran ces jeunes actrices constituent aujourd’hui la curiosité numéro un de ce film. Une mention spéciale est attribuée à Miss Plummer qui tient en respect tout le casting malgré son peu d’expérience. Nous sommes au lendemain des années 70 et les mœurs sont en train de changer. Le film, un peu opportuniste sur les bords aimerait bien prendre le train en marche. Aussi, obtenir John Savage acteur tout fringant auréolé de son succès dans le film Hair n’y est sans doute pas pour rien. Dans cette période post-Woodstock, les protagonistes se baignent tous ensemble en invitant les dames après avoir joué une bonne partie de baseball. Pas très western tout cela. Le film se cherche. Le réalisateur Lamont Johnson est un vieux briscard de la télévision pour laquelle il officie depuis plus de vingt ans. Il a bien fait des longs métrages mais sans les succès qui vont avec. Pourtant, il ne s’en sort pas trop mal sur grand écran malgré un récit manquant de punchy. Le spectateur n’est convié qu’à observer ce petit monde qui s’agite autour de ces demoiselles envahissantes sans jamais s’impliquer dans leurs péripéties. En ressort une curiosité un peu faible voire anecdotique. Le western est bien mourant et devra attendre encore pas mal d’années avant de pouvoir reprendre de sa splendeur.
Image
Après une première sortie en DVD en 2014, Sidonis édite cette rareté sur support HD. La compression du film est impeccable, la gestion des couleurs et des contrastes est aussi bien rendue que précise. Idem pour les séquences plus sombres où les noirs sont extrêmement bien gérés.
Son
Mixé en 2.0, le son est particulièrement bien équilibré sans être pour autant inoubliable. Comme souvent, nous retrouvons une piste originale bien plus dynamique que sur la version française.
Interactivité
L’interactivité du film est plutôt généreuse pour un film oublié. Comme d’habitude, Papy Brion revient mettre le film dans son contexte à savoir la fin des années 70. A l’instar de son comparse Giré, lui aussi dans les bonus, ils s’attardent chacun sur la carrière du réalisateur plus habitué aux productions TV. Un documentaire conséquent consacré à Burt Lancaster sert de plat de résistance. Toute sa carrière est présentée, agrémentée d’anecdotes. Outre une courte intervention du producteur, l’édition inclut un livret de 36 pages autour du film écrit par le réalisateur Jean-Claude Missiaen.
Liste des bonus
Présentation par Patrick Brion (12’), Présentation par Jean-François Giré (10’), Documentaire dur Burt Lancaster (50’), interview de Ruppert Hitzig (5’), Bande annonce (2’), Livret de 36 pages par Jean Claude Missiaen.