BEYOND RE-ANIMATOR
Espagne, Etats-Unis – 2003
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Brian Yuzna
Acteurs : Jeffrey Combs, Tommy Dean Musset, Jason Barry, Bárbara Elorrieta, Elsa Pataky, Santiago Segura…
Musique : Xavier Capellas
Durée : 96 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 18 août 2021
LE PITCH
Un jeune garçon de 10 ans voit sa sœur se faire tuer par un zombie dans la maison de leurs parents. S’ensuit une fusillade et l’arrestation d’Herbert West, à l’entrée du cimetière voisin. 15 ans plus tard, le même garçon, devenu médecin, est affecté au service d’une prison. Une prison qui renferme, non par hasard, un certain West. La rencontre des deux personnages est inévitable et conduit à un carnage contrôlé.
Jailhouse Rock
13 ans après le joyeusement bordélique Bride of Re-Animator, Brian Yuzna réussit enfin à mettre en boite son troisième épisode des aventures du charmant Herbert West, toujours prompt à injecter son sérum vert fluo dans le moindre cadavre qui passe.
Après moult reports, abandons et autres essoufflements, il aura fallu que Brian Yuzna s’exporte en Espagne pour qu’il trouve enfin l’occasion de réaliser cette seconde séquelle du désormais culte Re-Animator réalisé alors par le copain Stuart Gordon. C’est au sein du label Fantastic Factory, co-crée avec Filmax et de la petite série de neuf films plus ou moins mémorables qu’apparaît donc ce Beyond Re-Animator présenté comme la tête de gondole du programme, à même justement d’amener avec lui une horde de fans de séries B et de délires gores. Et les fans sont manifestement la préoccupation numéro 1 de Yuzna qui mine de rien se contente peu ou prou de rejouer la même partition, la même structure que le premier film. On remplace l’assistant Dan Cain (l’acteur Bruce Abbott était décédé quelques temps après le tournage du second film) par un nouvel acolyte fasciné et romantique désormais incarné par Jason Barry (entre aperçu dans Titanic et c’est tout), le pauvre chaton par un gros rat, et on place l’action dans une prison insalubre et le tour est joué. Sauf que les années 80 sont loin derrière et que Yuzna n’a pas forcément la tenue ni l’efficacité constante de Gordon.
Comme souvent dans sa propre filmographie, il est évident que le réalisateur ne s’intéresse qu’assez peu aux scènes classiques, la mise en place des enjeux et des personnages, les dialogues d’expositions, rongeant son frein en attendant de pouvoir lâcher la bête.
« Y a quelques petits effets secondaires »
Si toute la première moitié du film ronronne avec ses échos d’un éternel recommencement, la seconde lui permet enfin de retrouver sa folie grotesque, transformant la geôle en antichambre de l’enfer où les expériences d’Herbert West s’échappent en pleine insurrection. Épaulé comme il se doit par l’indispensable Screaming Mad George et même quelques effets numériques loin d’être honteux, Beyond Re-Animator balance la sauce avec une horde de zombies dégénérés, un bagnard qui grimpe partout la partie inférieure réduite à quelques lambeaux de chairs, une overdose explosive de sérum servie à l’inénarrable Santiago Segura (Torrente), un directeur de prison fusionné avec un rat, une tété un peu trop passionnée sur une infirmière trop pulpeuse pour son bien et même une fellation particulièrement vorace. Yuzna en profite même pour nous rejouer Le Retour des Morts-vivants 3, en transformant la sublime Elsa Pataky (la saga Fast & Furious) en revenante dominatrice. Un bordel monstre au milieu duquel l’impassible Herbert West, alias Jeffrey Combs, semble toujours à son aise, investie aveuglément dans sa mission profane, ressemblant plus que jamais au Peter Cushing des Frankenstein de la Hammer, et en particulier au terminal Frankenstein et le monstre de l’enfer.
Beyond Re-Animator ne résonne cependant pas comme un grand final en apothéose pour la trilogie, mais plutôt comme une généreuse sortie de scène. C’est déjà pas mal.
Image
Comme les autres productions Fantastic Factory ressorties en Bluray récemment (et pas que chez ESC) la copie de Beyond Re-Animator n’a pas connu de restauration à la source mais un travail uniquement numérique. Heureusement le film s’en sort plutôt bien avec des cadres parfaitement propres et une définition qui nettement plus solide que pour Dagon. Si le piqué n’est pas forcément des plus pointu, les matières et les profondeurs sont bel et bien là. Les teintes sont joliment marquées, et les noirs assez profonds même si on notera parfois quelques apparitions d’artefacts sur certains contours.
Son
Pas forcément des plus subtiles mais en tout cas bien présentes dans les séquences les plus chaotiques ou les plus choquantes, les pistes DTS HD Master Audio 5.1 alternent les grandes zones de calme (très peu d’installation d’ambiances) et les exactions plus massives. Efficaces dans tous les cas avec des dialogues clairs et un thème sonore qui ressort aux meilleurs moments.
Interactivité
Reprenant le flambeau de The Ecstasy of Films qui avait tant soigné les deux premiers opus, ESC a eu la bonne idée de proposer Beyond Re-Animator dans un boîtier classique mais aussi dans une édition Mediabook (Bluray, DVD et Livret centré sur l’expérience Fantastic Factory) qui poursuit élégamment la collection. En revanche du côté des suppléments vidéo c’est beaucoup plus timide avec quelques bonus d’époque via un making of promotionnel agrémenté de quelques images de tournage et une version longue en séparé des différentes interviews utilisées. Permettant de creuser sans doute un peu plus les origines du film, ses liens avec les deux premiers et son intégration au sein du catalogue Filmax, la conférence de presse se montre un peu plus pertinente. A noter aussi une présentation pas forcément des plus enthousiaste signée Christophe Lemaire.
Liste des bonus
Le livret « Fantastic Factory : Re-Animator, la nonne et les autres » rédigé par Marc Toullec (48 pages), Entretien avec le journaliste Christophe Lemaire (16’), Making of : « Dans la prison avec les morts » (17’), Clip : « Move your Dead Bones » de Dr. Reanimator, Entretiens avec l’équipe du film (18’), Conférence de presse avec l’équipe du film (25’).