BEAST
Islande, États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Aventure
Réalisateur : Baltasar Kormákur
Acteurs : Idris Elba, Shartlo Copley, Iyana Halley, Leah Jeffries
Musique : Steven Price
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos True HD Anglais et allemand, Dolby Audio DD+ 7.1 français et italien
Sous-titres : Français, anglais, italien, néerlandais, allemand…
Durée : 93 minutes
Éditeur : Universal
Date de sortie : 4 janvier 2023
LE PITCH
Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tous ceux qu’il croise.
Affamé
Le réalisateur d’Everest lâche un lion affamé aux baques d’Idris Elba et sa petite famille en plein pèlerinage sur les terres du maman partie trop tôt. Du grand classique pour ce film de menace animal, mais qui à l’arrivé de manque cependant pas de mordant.
Souvent présenté comme le prédateur ultime du paysage africain, le lion se fait souvent damer le pion par de nombreuses autres créatures de mère nature dans les séries B un peu sauvages. Requins, piranhas, crocodiles, loups, anacondas…. En dehors du quasi documentaire Roar, le lion reste en effet le plus souvent associé à l’écran à son iconographie la plus noble. Ici d’ailleurs, le lion qui se met en quête de chair humaine est un animal blessé, malade, rendu fou par les massacres perpétrés par les braconniers et l’anéantissement de sa troupe, victime des agissements humains comme tout bon monstre de film d’horreur écologique. Une figure un peu imposée du genre tout comme la famille elle aussi marquée par le deuil, la mère décédée d’un cancer foudroyant, et par l’éloignement provoqué par un père trop absent et cette séparation doublement douloureuse. Idris Elba en patriarche blessé mais noble contre son homologue bestial, Beast n’entend certainement pas réinventer le duel archi-connu, mais l’approche en toute connaissance de cause, dégraissant jusqu’à l’os un scénario certes plein de clichés, mais toujours réduits à quelques dialogues sobres, et arc-bouté sur une ligne totalement prévisible, mais intelligemment rythmée et directe.
Mâle alpha
Un divertissement bis solidement calibré dans lequel le réalisateur islandais Baltasar Kormákur (État de choc, Contrebande, 2 Guns, rapidement récupéré par Hollywood, vient concrétiser sa vision du Man Vs Wild régulièrement exploré au cours de sa filmographie et en particulier dans le spectaculaire, mais un peu pathos, Everest. Débarrassé des accents les plus mélodramatique, Beast est ainsi habité par une succession de plans fluides et longs, aux lisières du plan-séquence, où les paysages de savane sud-africaine, les collines escarpés et les villages déserts uniquement habités par les cadavres d’une précédente attaque, deviennent le théâtre du course-poursuite implacable et souvent étonnement sanglante et sauvage. Le réalisateur maîtrise son espace, même si le dispositif à tendance à se répéter un peu, mais sait aussi parfaitement jouer avec le théâtre du huis-clos (l’inévitable assaut sur la voiture transformée en prison) et achève intelligemment les montagnes russes par un face-à-face bête contre bête sur un plateau désolé, comme l’ultime théâtre d’un survival royal. Aussi convaincant dans les séquences les plus physiques que dans son recyclage du mec bourru, rustre, mais définitivement attachant, Idris Elba porte le film à bout de bras, le corps lardé de plaies, mais est aussi généreusement aidé par son antagoniste félin. Un animal de plus en plus effrayant, presque fantastique dans sa manière de survivre aux plus spectaculaires attaques, bien entendu entièrement modélisé en images de synthèses mais qui reste cependant crédible tout du long. Une simple série B soit, mais des plus convaincantes.
Image
Tourné uniquement en numérique 4K, Beast a ensuite été retravaillé en post-production pour se doter de quelques accents plus cinématographiques. En résulte un master naturellement très net, constamment maîtrisé et avec une définition propre et admirablement creusée. Les couleurs chaudes, voir jaunâtres parfois, sont largement mises en avant, et les éléments en images de synthèse s’intègrent parfaitement au tableaux. Seules les séquences plus sombres, en particulier l’ouverture du film, entièrement nocturnes, laissent échapper un petit effet de bruit moins gracieux.
Son
La tension et la nervosité du film sont parfaitement rendus par les pistes Dolby Atmos True HD pour la version anglaise et Dolby Audio DD+ 7.1 pour la version française. Du jargon technique pour finalement des sensations et des performances très proches à l’oreille, et surtout tout aussi dynamiques, enveloppantes et naturelles dans leurs ambiances. Les dialogues sont clairs, la musique discrète et le lion, bondissant et mordant de toutes parts est celui qui occupe le mieux le dispositif.
Interactivité
Rien de bien passionnant à se mettre sous la dent, les bonus de Beast prenant tristement la forme d’une suite de courtes featurettes très promos et on ne peut plus calibrées. Les personnages, les lieux de tournages, la création du lion en images de synthèses et des blessures en maquillage à l’ancienne, on aperçoit quelques images de tournage entre deux interviews au calme, mais rien de vraiment creusé ou passionnant. L’unique scène coupée n’apporte pas grand chose et l’ensemble s’achève sur un rappel utile sur les nombreuses menaces qui pèsent de nos jours sur le pauvre « roi des animaux ».
Liste des bonus
« Créer la bête » (4′), « L’homme contre le lion : le dernier affrontement » (3′), « Tout rendre réaliste : les blessures » (4′), « Filmer dans le territoire de la bête » (5′), « Un lien familial : le casting de beast » (6′), « Une horde de lions » (8′), Scène coupée (1′).