BARBIE
Etats-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Greta Gerwig
Acteurs : Margot Robbie, Ryan Gosling, Ariana Greenblatt, Scott Evans, Simu Liu, Emma Mackey, Ncuti Gatwa, John Cena, Will Ferrell, Michael Cena, Helen Mirren, America Ferrera…
Musique : Mark Ronson, Andrew Wyatt
Image : 2.00 16/9
Son : Dolby Atmos ou Dolby Digital 5.1 Anglais, français, italien et allemand…
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais, allemand, italien…
Durée : 114 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 22 novembre 2023
LE PITCH
À Barbie Land, vous êtes un être parfait dans un monde parfait. Sauf si vous êtes en crise existentielle, ou si vous êtes Ken.
Out of the Box
2023 aura contre toute attente été l’année Barbie. LE film phénomène célébrant l’incontournable poupée de Mattel, survendu avec la promotion bourrine d’un blockbuster dévouée à une franchise bien lucrative mais traité avec une ironie et le point de vue affirmé d’une réalisatrice pleine d’esprit. Inabouti mais effectivement réjouissant.
Petite arlésienne hollywoodienne et projet en cours depuis bien des années pour le binôme Mattel / Warner, Barbie, Le Film, aura finalement eu la bonne idée d’attendre son éclosion dans un monde post-Metoo et d’atterrir au passage dans les bras de la réalisatrice Greta Gerwig (Lady Bird, Les Quatre filles du Docteur Marsh…). Une véritable autrice qui nous évite le piège du yes-man de service et qui comme un certain La Grande aventure Lego réussit à transformer son entreprise à plusieurs millions de dollars en véritable cheval de Troie. Un cheval de Troie consentant, Mattel n’étant jamais le méchant ici et la marque autant que le studio visant bien entendu les agréables bienfaits d’un long métrage au féminisme affirmé, mais qui détourne tout de même le principe du simple véhicule mercantile et du divertissement familial qui pousse vider son portefeuille chez Toys’rUs. On trouve naturellement dans le film une certaine propension à la nostalgie doudou, à un défilé de tenues et d’accessoires connus par les collectionneurs et collectionneuses, mais Greta Gerwig s’empare véritablement de toutes les facettes de la poupée, de toutes ses ambiguïtés, de tous les messages ou positionnements projetés sur ses formes idéalisées pour en redéfinir les contours et la faire entre dans une post-modernité salvatrice.
Poupée de cire poupée de fond
De Barbie stéréotypée (c’est son nom) à femme humaine affirmée (avec les pieds plats, de la cellulite et des idées noires), le film l’accompagne dans son voyage au travers de concepts purement et nécessairement féministes, d’une satire outrée mais percutante des carcans d’un patriarcat mal assuré mais nocif et d’une critique plus gentillette des logiques du marketing et de la surconsommation assénés aux plus jeunes. C’est déjà beaucoup pour une production de ce type, et la franchise plein cadre de certaines vérités, l’illustration admirable de la toxicité masculine en mode risible, reste une gageure et est doutant plus savoureuse que le film a été un authentique carton. Mais Barbie reste un divertissement global, une comédie pop à paillettes, joyeuse et souvent savoureuse emportée par une Margot Robbie idéale physiquement (c’est une évidence) mais qui une fois encore dépasse aisément son simple sourire éclatant pour apporter une véritable émotion et gravité à son personnage. Mais c’est sans doute par le biais de son partenaire masculin, Ryan Gosling en Ken béta, maladroit et souvent pathétique, que le film trouve le ton juste tout autant que ses séquences les drôles et enlevées, dont une bataille hilarante entre Ken (s) qui s’achève en hommage gracile à Chantons sous la pluie. Un spectacle forcément sympathique auquel on peut alors pardonner les nombreux écueils scénaristiques (un vrai gruyère avec pourtant une trame des plus simplistes), de concepts à peine esquissés et la surabondance de personnages secondaires terriblement sous-exploités : America Ferrera (éternelle Ugly Betty) et Will Ferrell, pourtant excellents, en font les frais.
Par sa reconstitution impressionnante du monde de Barbie, à ses petites trouvailles piquantes (la Barbie Bizarre), par son utilisation assumée d’un casting plein à craqué de cameo et ces citations de classiques absolus et en passant par son énergie et sa bonne humeur communicative, Greta Gerwig séduit, amuse et fait passer tranquillement son message, avec le sourire.
Image
Naturellement Warner a amoureusement choyé les sorties HD de Barbie avec un transfert 4K extrêmement lumineux, vif, pointu et généreux mettant constamment en avant les couleurs roses pétantes et ses dérivées plus pastel. Ça peut piquer les yeux pour certains, mais la copie n’en est pas moins des plus fermes et précises dans sa restitution du moindre détail de cet univers de plastique et dans la mise en avant d’une profondeur de champs souvent assez impressionnante. Pas de Dolby Vision ici mais un traitement HDR10 presque aussi généreux dans le déploiement des couleurs et des dégradés.
A coté le Bluray s’en sort plutôt bien, un peu moins fin et intense forcément, mais avec tout de même un ou deux égarement de macro-blocking sur les séquences les plus exigeantes.
Son
Tout le monde passe au Dolby Atmos et c’est une bonne chose. Pour un film comme Barbie les performances du format se ressentent tout particulièrement dans le Barbieworld jouant habilement sur la profondeur de spatialisation (« Hello Barbie ! »), les bruitages presque désincarnés ou l’inévitable « bataille finale » fourmillant de détails déconnants. Le rendu est admirable de précision et de finesse, développant tout autant des atmosphères naturelles et urbaines dans le monde réel, tout en laissant toujours une grande place aux dialogues (toujours clairs) et aux prestations musicales. Du grand spectacle là aussi.
Interactivité
Pour un film phénomène de cette ampleur, on aurait pu s’attendre à une édition gonflée à bloc, l’éditeur s’est pourtant contenté de délivrer les traditionnelles petites featurettes thématiques s’attardant sur la recréation de l’univers de Barbie à l’écran, sur les rôles principaux et leurs looks et sur les grandes prestations musicales. Le cast et Greta Gerwig y sont très présents, accompagnant de nombreuses images de tournages et parfois quelques considérations artistiques très intéressantes, mais clairement le film aurait mérité des documents plus approfondis autant sur les thèmes particuliers du film que sur la grande histoire de la poupée Barbie. On n’y trouve même pas de scènes coupées ou de bêtisier, curieux non ?
Liste des bonus
« Bienvenue à Barbie Land » : la création de Barbie Land (12’06”), « Incarner Barbie » : Margot Robbie, Greta Gerwig et l’équipe du film donnent vie à Barbie (6’22”), « Se déguiser : un regard approfondi sur les costumes de Barbie » : la mode intemporelle chez Barbie (7’38”), « Le Fantasme musical » : la réalisation de 3 scènes musicales (6’22”), « Des stars s’incrustent pour venir jouer » : les stars et les guests (5’14”), « C’est un monde étrange » : immersion dans le monde de Barbie (5’02”).