BALANCE MAMAN HORS DU TRAIN
Throw Momma from the train – Etats-Unis – 1987
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Danny DeVito
Acteurs : Danny DeVito, Billy Crystal, Kim Greist, Anne Ramsey, Kate Mulgrew, Rob Reiner…
Musique : David Newman
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français LPCM 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 88 minutes
Éditeur : BQHL Editions
Date de sortie : 16 novembre 2023
LE PITCH
Le professeur Larry Donner et son étudiant Owen Lift ont un point commun : les femmes de leur vie les rendent fous ! L’ex-femme de Larry, Margaret, a volé le roman de son mari pour en faire son propre best-seller. Quant à Owen, il vit avec sa mère qui est un véritable monstre. Et Owen a un plan pour régler définitivement le problème. Il lui suffit de tuer Margaret tandis que Larry s’occupera d’envoyer sa mère chez le créateur. Mais Owen remplit sa part du contrat sans en parler à son professeur. Dès lors, Larry se retrouve dans l’obligation de liquider la pire vieille dame qu’il n’ait jamais rencontrée !
Murder They Wrote
Premier passage derrière la caméra pour l’acteur Danny DeVito avec Balance maman hors du train qui malgré son titre plutôt lourdaud (c’est pourtant la traduction directe de l’anglais) cache une comédie plutôt maline, moins burlesque que tendre, à la mise en scène déjà très inspirée.
Déjà célèbre pour son rôle récurrent dans la série Taxi (aux cotés de Tony Danza, Andy Kaufman et Christopher Lloyd tout de même) et son rôle de simplet dans Vol au-dessus d’un nid de coucou, Dany DeVito devient carrément bankable avec le carton A la poursuite du diamant vert. L’occasion pour lui de passer enfin à la réalisation d’un long métrage de cinéma (il avait déjà réalisé pour la tv, épisodes et téléfilms) certes avec une petite comédie comme les années 80 en produisaient à la pelle, mais dont le script plutôt malin vient titiller la fibre cinéphile du bonhomme. Lui qui est déjà un fan de l’œuvre d’Hitchcock trouve là un détournement moderne, amusant mais respectueux, du classique L’Inconnu du nord express. Il est une nouvelle fois question de s’échanger les cibles gênantes pour des meurtres croisées, mais cette fois-ci entre un écrivain en panne d’inspiration, qui n’avait pas vraiment compris dans quoi il mettait les pieds, et son élève de cours du soir, victime d’une mère castratrice (la terrible Anne Ramsey des Goonies) plus maladroit que meurtrier. Un duo de bras cassés l’un plutôt séducteur et charmeur interprété par un Billy Cristal qui n’avait pas encore rencontré Sally, l’autre totalement décalé des normes sociales et terriblement touchant dans ses comportements enfantins (DeVito himself), qui fonctionne à merveille grâce aux talents des comédiens et surtout leurs bagouts qui leur permettent de dynamiser la moindre scène d’exposition ou de dialogue qui aurait pu paraitre trop faible.
Sueurs un peu froides
Car en soit, au-delà de son concept initial, Balance maman hors du train n’est pas forcément un modèle d’efficacité, alternant les purs moments comiques (les tentatives malheureuses d’assassinat, la fameuse séquence du trains…) avec de nombreux passages refermant tout l’action en lieux clos sur ces deux personnages. Un héritage de la tv (un coté très sitcom) et du théâtre soit, mais que le jeune réalisateur dépasse aisément en y imposant une véritable logique de mise en scène. Celle permise à la fois par le hobby des deux protagonistes (écrire de la fiction donc) et la référence hitchcockienne, consistant à constamment tirer le film vers un univers plus fantasque et farfelu, proche même parfois du cartoon, frôlant la parodie, en s’accaparant la grammaire du maitre du suspense (plongées et contre-plongées très marquées, travelling rapide sur les visages, cadres fouillés et extrêmement construits…). Une réalisation volontairement baroque, souvent excessive, mais cette fois-ci non pas au service du suspens mais de l’humour. Une approche plutôt originale en 1987, annonçant certainement les prochaines œuvres à venir de Tim Burton (où DeVito sera un habitué) et celles de Barry Sonnenfeld (La Famille Addams, Get Shorty, Men in Black…) justement chef opérateur sur ce film ci.
Une comédie véritablement sympathique reposant autant sur ses personnages que sur sa mise en image, et qui du coup n’a pas tant vieilli que cela. Cela reste surtout un joli terrain d’expérimentation pour un Danny DeVito qui fera encore mieux avec le vachard La Guerre des Rose et le conte Matilda.
Image
Plus toute fraiche mais pas honteuse non plus, la copie HD du film affiche clairement ça bonne dizaine d’année au conteur avec quelques petits défauts de pellicule encore visible et surtout une définition constamment sur la retenue. La remasterisation était très efficace en 2013, un peu moins aujourd’hui, mais reste assez agréable à l’œil avec toute de même une propreté très honnête et un grain parfaitement géré et discret. L’étalonnage aurait pu se montrer un peu plus pêchu et contrasté, mais la photo de Barry Sonnenfeld reste assez bien rendue.
Son
Comme toujours avec BHQL, les pistes sonores sont présentées dans leur jus. Ici dont des stéréos très propres et clairs avec même quelques sentiments de dynamique supplémentaires pour la version originale. De toute façon le doublage français, plus écrasé, souffre de choix de voix et d’interprétations plus caricaturaux.
Interactivité
Comme pour la récente édition de Piranhas par le même éditeur, c’est le journaliste Rafik Djoumi (que l’on ne présent plus… si ?) qui se fend d’une présentation inédite. Une intervention exclusivement tournée vers la personnalité de Danny DeVito, sa carrière d’acteur, son admiration pour Hitchcock et son approche de la réalisation dans le film en question. Un petit travail bienvenu de réhabilitation d’un acteur dont on oublie trop souvent les grandes qualités de metteur en scène.
Liste des bonus
Présentation exclusive du film par le journaliste Rafik Djoumi (20’).