BABE : LE COCHON DANS LA VILLE

Babe : Pig in the City – Etats-Unis, Australie – 1998
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : George Miller
Acteurs : James Cromwell, Magda Szubanski, Mary Stein, Mickey Rooney, Christine Cavanaugh, Hugo Weaving…
Musique : Nigel Westlake
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 97 minutes
Editeur : BQHL Editions
Date de sortie : 9 avril 2025
LE PITCH
Vedette de la ferme où il est devenu le premier cochon gardien de moutons, Babe précipite accidentellement M. Haggett dans un puits. Le fermier en ressort incapable de s’occuper de ses animaux et de ses cultures. En dépit des efforts de sa femme, la faillite menace et les huissiers guettent, pressés de procéder à l’expulsion. Mme Haggett et Babe n’ont désormais plus qu’une solution : prendre la direction de la ville où le petit cochon, entouré de ses amis à poils et à plumes, se présentera à un deuxième concours de chiens de berger.
L’Apocalypse des animaux
Si le premier Babe rencontra un énorme succès commercial et s’attira les éloges de la critique et des familles, le second opus, mis en marche trois ans plus tard fut totalement dédaigné par la nouvelle direction Universal et ne connu qu’une carrière bien timide (et coûteuse). Pourtant 10 ans avant le magnifique Happy Feet, George Miller y exposait déjà de manière éclatante SA vision du cinéma jeunesse : inventif, drôle, libre, cruel et profond.
Beaucoup l’on oublié mais George Miller, le papa de la saga Mad Max, fut aussi le scénariste et le producteur de Babe, conte radieux et chaleureux contant l’émancipation d’un charmant cochon rêvant de s’extraire de sa condition de future rôti et réinventant sa place au sein d’une charmante ferme bucolique. Un cochon devenue chien de berger, une célébrité ouvrant la voie à une réorganisation presque civilisationnelle dans ce petit théâtre agraire où tous les animaux parlent voire, comme les souris, chantent. Si le réalisateur Chris Noonan (Miss Potter) ne vit pas vraiment l’intérêt de diriger une suite, George Miller qui n’a jamais rechigné à creuser ses propres univers, et surtout à les réinventer, y perçu l’occasion de pousser plus loin encore l’épopée de son goret tout rose. Exit le cadre confortable de la campagne désormais tout acquise, le petit Babe est projeté avec sa maitresse (monsieur est dans un plâtre suite à un malencontreux accident) dans un autre monde, celui de la ville. La ville de toutes les villes d’ailleurs, le cinéaste créant de toute pièce un aggloméra sidérants des plus célèbres cités du monde (New York, Sidney, Paris, Venise…) entièrement en studio, comme dans certains parc Disney, mais en l’habitant d’un chaos ultra-moderne entre population californienne, bikers à tout va, salary-men pressés, force de l’ordre aux lunettes noires, formant une foule bigarrée, mais anonyme et rapidement inquiétante.
PIGS
C’est que sous ses dehors d’aventure presque cartoon et de fantaisies animalière, Babe Le Cochon dans la ville laisse rapidement affleurer une noirceur bien plus présente et des situations bien plus dangereuses et dramatiques qu’autrefois. De l’assaut d’un hôtel habité par de multiples races animales (des chiens, des chiens, mais aussi des singes, aux airs plus humains que jamais, et ce n’est pas un hasard) par des services de la ville aux airs de gestapo, à la traversée nocturne d’un hôpital pour enfant, sans compter sur les malheurs judiciaires rencontrés par la pauvre Mme Hoggett, Miller malmène ses personnages et surtout les confronte constamment à la dureté de la vie, l’injustice du monde moderne et un système autoritariste (représenté par la police donc, mais aussi les douanes, les banquiers, l’élite huppée…) dont ils auront du mal à s’extirper. Encore un récit de survie. Devenu, comme Max dans Au-delà du dôme du tonnerre, presque un messie, Babe apporte ainsi la bonne parole auprès de ses camarades animaliers, leur apprenant par sa simplicité et sa bonté, le partage, l’entraide, la paix, et dans le même mouvement la faculté à échapper à sa condition. La séquence la plus importante du film, longue poursuite spectaculaire et tendue dans les rues de la ville entre Babe et deux chiens de garde voraces, s’achève ainsi par un superbe acte de générosité, touchant, qui transfigure totalement un bullterrier sans doute élevé aux coups de cravaches. Un film sur l’émancipation mais aussi sur la rébellion face à l’ordre établi et le renversement par le chaos, habité naturellement par la cause animale dans son ensemble.
Un divertissement bourré d’émotions, douces et souvent fortes, de valeurs saines et de véritables outils de réflexion pour les jeunes public, qui prolonge, voir dépasse, de la plus intelligente des façons possibles, le premier long métrage. « Ça c’est un bon cochon ! ».
Image
Malheureusement le seul master disponible pour ce film n’est pas bien jeune. Un transfert datant d’une bonne dizaine d’années mais lui-même déjà hérité d’une source vidéo précédente (sans doute celle croisée en DVD). Du coup malgré tous les efforts fournis pour booster la restitution, avec quelques tentatives de nettoyages, l’utilisation de DNR pour homogénéiser le tout, l’ensemble manque forcément d’intensité et de relief. Quelques gros plans font illusion, mais les plans d’ensemble sont rapidement bien trop doux et légèrement aplatis. Le grain persiste un peu, tout comme certains matières et détails, mais la définition ne peut malheureusement pas faire de miracle. Fonctionnel et tout à fait regardable, mais certainement pas à la hauteur du métrage. Babe 2 rejoint les titres maltraités par Universal, considérés comme un simple fond de catalogue. Dommage.
Son
Le film est proposé dans un DTS HD Master Audio 5.1 très agréable aussi bien en anglais qu’en français. Sans en faire trop, les pistes assure un bel équilibre dans les dialogues et quelques petits moments plus généreux sur les enceintes latérales et arrières, à l’occasion d’une longue poursuite dans les rues de la ville ou d’une soirée huppée qui tourne à la catastrophe. On s’amuse aussi des petites spatialisations bien placées sur les effets d’échelles entre les animaux (les petites souris cantatrices). Très agréable.
Liste des bonus
Aucun.