AVALONIA L’ÉTRANGE VOYAGE
Strange World – États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Aventure, Animation
Réalisateur : Don Hall, Qui Nguyen
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Dennis Quaid, Jaboukie Young-White, Gabrielle Union, Lucy Liu, Karan Soni
Musique : Henry Jackman
Image : 2.40 16/9
Son : DTS HD Master Audio 7.1 Anglais, DTS HD Master Audio 5.1, Dolby Audio 5.1 néerlandais, flamand…
Sous-titres : Français, Néerlandais…
Durée : 102 minutes
Éditeur : Walt Disney France
Date de sortie : 7 avril 2023
LE PITCH
Les Clade, une famille d’explorateurs légendaires, découvrent un monde inexploré, plein de dangers et peuplé de créatures fantastiques. Ils sont aidés dans leur quête d’un blob espiègle et de leur chien à trois pattes. Hélas, les querelles entre ses différents membres menacent de faire échouer cette nouvelle mission, qui est – de loin – la plus cruciale.
Les Enfants du Capitaine Clade
Resté quelque mois une grosse exclusivité du service Disney +, la dernière grosse production animée de Disney s’en échappe pour passer par la case support physique. Sacré four en salle pour les USA mais rapidement devenu l’un des cartons de la plateforme de streaming, Avalonia reste cependant une production trop anecdotique dans l’histoire du Studio.
Cela va devenir une triste coutume : comme Soul, Raya ou Alerte Rouge, plutôt que de connaitre l’anciennement traditionnelle sortie au cinéma pour les fêtes de Noël, Avalonia aura été bazardé en France directement sur Disney +. Résultante des incompréhensions toujours vives entre la firme et les règles de distribution françaises, ou de l’échec retentissant du film dans les salles américaines (rejoignant ainsi le Bienvenue chez les Robinson dans la catégorie des méga bides maison), mais certainement pas de l’ambition budgétaire et technique du spectacle. Toujours rien à redire sur l’habilité redoutable des designers et animateurs du studio qui délivrent à nouveau un spectacle impressionnant doté d’animations d’une fluidité sidérantes, des personnages ultra expressifs, d’environnements riches et fourmillants de détails boostés par une profondeur de champs habitée à l’extrême. Utile pour un film comme Avalonia qui met clairement son décor en avant, voulu comme un hommage acidulé aux décors exotiques des pulps d’autrefois, sorte de croisement entre les visions d’un Jules Vernes et l’écologie florissante d’un Avatar. Avec une dose d’incongruité et d’humour en plus, puisque ce petit monde fantasque est habité de bestioles aussi joyeusement improbables qu’à l’écologie imbriquées les unes dans les autres. La nature de ce monde, son origine et son fragile équilibre aurait aimé être la sève du film, venant embrasser un message écologique, sur fond de nouvelles sources énergétiques, des plus limpides, mais celui-ci est constamment écrasé par la « méthode » Disney.
Vert pomme
Cette propension à standardiser les mécaniques narratives, à surligner les messages et les bonnes intentions et à imposer coûte que coûte des personnages chaleureux…. Et l’indécrottable petit sidekick rigolo (ici un slime informe). Se voulant une grande aventure enlevée et spectaculaire, le film passe surtout d’un épisode à un autre sans grandes impulsions, peine à définir une cartographie perceptible de ce monde merveilleux et se prend régulièrement les pieds dans les effluves de bons sentiments qui martèlent chaque séquence. Ironiquement, l’ensemble manque de légèreté et le réalisateur des Nouveau héros, Vaiana et Raya et le dernier dragon, insuffle une mise en scène franchement plate, et n’arrive certainement pas à retrouver la belle formule du trop sous-estimé Atlantis L’Empire perdu, précédente aventure rétro du studio. Peut-être n’aurait-il pas fallu ajouter au bousin une énième réflexion générationnelle avec ici les trois Clade, le grand-père vieux bourlingueur viril, le père scientifique dans l’âme et le fiston incapable de choisir sa propre voie au milieu des affres de l’adolescence. De ce côté-là, le point le plus convaincant reste le traitement de l’homosexualité d’Ethan (premier héros central d’un film d’animation Disney à l’afficher clairement) qui n’est jamais un enjeu en soit, mais simplement une donnée intégrée et acceptée par tous. Les épidermiques à l’inclusion vont avoir quelques sueurs froides, mais doucement on progresse et c’est déjà ça.
Image
Sans surprise la copie HD délivré par Disney est en tout point parfaite. Une source numérique de haute volée couchée sur un Bluray d’excellente tenue permet de souligner le moindre détail, d’accompagner à merveille le relief de la 3D et d’étaler sans vergogne la palette colorimétrique particulièrement riche et vive. Si la copie UH reste une fois encore interdite aux amateurs français, on n’en est ici jamais très loin.
Son
Tout aussi généreuses, les pistes DTS HD Master Audio, 7.1 en anglais et 5.1 en français, proposent des performances cinéma enthousiasmantes avec une dynamique des plus soutenues, une amplitude bien poussée et une clarté de tous les instants. L’éditeur a parfois tendance à mettre ses mix en sourdine, il n’en est rien ici.
Interactivité
Disney se contente parfois du minimum syndical, comme ici avec les petites featurettes sur les créatures et leur design rétro, l’écologie explorée dans le film, les petits clins d’œil cachés et le bêtisier du doublage. Mais le programme peut aussi se montrer beaucoup plus pertinent lorsqu’il donne accès à une petite poignée de scènes coupées présentées par les scénaristes et surtout un segment entièrement tourné vers les séquences les plus spectaculaires du film qui se donnerait presque des airs de making of technique. Pas si mal.
Liste des bonus
« Avalonia anatomie d’une scène » (23’), « Les recherches » (14’), « Les créatures » (6’), « Les secrets d’Avalonia » (5’), Bêtisier (2’), Scènes coupées (12’).