AUDREY ROSE
États-Unis – 1977
Support : Bluray & DVD
Genre : Fantastique
Réalisateur : Robert Wise
Acteurs : Susan Swift, Marsha Mason, John Beck, Anthony Hopkins…
Musique : Michael Small
Durée : 113mn
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et Français DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 21 novembre 2023
LE PITCH
Une famille bourgeoise de New York voit sa vie bouleversée par l’arrivée d’un étrange individu prétendant que leur fille est la réincarnation de la sienne, morte dans un terrible accident de voiture.
Mourir peut attendre
Comédie musicale, film noir, guerre, science-fiction, horreur même… L’éclectisme de la filmographie du grand Robert Wise ne cessera jamais d’étonner. D’abord monteur surdoué (Citizen Kane, excusez du peu), Wise traverse ensuite plusieurs décennies et marque chacune d’entre elles d’au moins un film resté au panthéon. Et c’est juste avant Star Trek qu’il signe Audrey Rose, film fantastique surfant il est vrai sur la déferlante de L’Exorciste de Friedkin, qui n’en finit plus de faire des remous depuis sa sortie. Un film fantastique plus humble et surtout moins provocateur, mais qui garde encore aujourd’hui les stigmates d’un des plus brillants artisans d’Hollywood.
Impossible donc, de ne pas penser au combat de Regan et Pazuzu dans les scènes où la jeune Ivy (Susan Swift, sacré premier rôle!) se débat dans ses cauchemars, possédée par l’âme d’Audrey Rose, enfant de cinq ans morte dans un accident de voiture particulièrement violent. Impossible, aussi, de ne pas penser au personnage d’Ellen Burstyn dans celui de Marsha Mason, mère totalement dépassée, au bord de la folie, incapable d’aider son enfant dans ses crises cauchemardesques qui retournent la maison et la blessent cruellement. A ces éléments, Wise rajoute une pluie battante et quelques gargouilles, renforçant l’aspect angoissant et gothique de son histoire pourtant située au coeur d’une des villes américaines les plus modernes et capitalistes au monde. Au centre, les affres d’un couple bourgeois bien sous tous rapport qui va devoir composer avec un monde souterrain dont il ignorait l’existence. Un monde qui prend d’abord les traits d’un type étrange qui tourne autour de leur fille, un personnage marqué au fer et incarné parfaitement par Anthony Hopkins, mais qui va aussi déboucher sur la plus grande faiblesse du film.
Little Buddha
Car à mi-parcours, le film bascule totalement vers autre chose. Soit un procès où la problématique va être de savoir si oui ou non la jeune Ivy est bel et bien possédée par l’esprit d’Audrey Rose. Un drôle de revirement qui met à mal le seul élément fantastique du film et l’atmosphère angoissante jusque-là parfaitement mise en place et maîtrisée. D’autant que le procès ne repose sur rien de véritablement crédible (on a même droit à un obscur témoin indien venu expliquer à l’auditoire l’importance de la croyance en la réincarnation dans sa culture) et ne mènera finalement nulle part, si ce n’est à introduire une troisième partie qui relance l’élément fantastique via une séance d’hypnose casse-gueule où les talents à peine naissant de la jeune Susan Swift vont être mis à rude épreuve et dont l’issue va une fois de plus changer la physionomie du film.
Au final, Audrey Rose surprend plus qu’il ne convainc. Ses nombreux contre-pieds finissant par fissurer des bases pourtant très solides. Reste que la réalisation de Robert Wise fait mouche à plusieurs reprises, notamment lors d’une des scènes les plus tendues sous la forme d’un travelling à l’idée proprement géniale. La marque des grands, qui même au sein d’un film qu’on pourrait considérer comme mineur au sein d’une incroyable filmographie, livrent un coup de génie de quelques secondes voué à persister toute une vie sur nos rétines.
Image
La restauration montre ses limites dès les premières minutes du film mais finit par s’imposer progressivement, au fur et à mesure de ses scènes les plus sombres, qui livrent de beaux contrastes même s’ils demeurent timides en matière de profondeur de noirs. Les couleurs chaudes sont au contraire éclatantes et profitent d’un beau relief mis en valeur par un léger grain qui donne une belle patine à l’ensemble.
Son
Une unique piste en DTS-HD 2.0 pour la VO et la VF qui profite d’une belle restauration exempte des défauts qui peuvent généralement gâcher un peu la fête. Le tout manque clairement de relief mais dans le genre mono on a vu bien pire. La VF bénéficiera comme toujours de moins de chaleur et de profondeur mais offrira quelques avantages aux aficionados des doublages d’époque.
Interactivité
En plus du traditionnel livret, on ne trouve qu’un unique module d’une dizaine de minutes où le critique Stéphane du Mesnildot revient sur le film et une partie de la carrière de Robert Wise. La bande annonce d’époque vient clôturer une section bonus qui manque de générosité.
Liste des bonus
Livret, Robert Wise et le cinéma d’horreur (17’21), Bande annonce (1’28).