AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU
Aquaman and the Lost Kingdom – Etats-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Super-héros
Réalisateur : James Wan
Acteurs : Jason Momoa, Patrick Wilson, Yahya Abdul-Mateen II, Dolph Lundgren, Temuera Morrison, Nicole Kidman, Amber Heard…
Musique : Ruper Gregson-Williams
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, français, castillan
Sous-titres : Français, Castillan, Néerlandais, Suédois…
Durée : 124 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainement France
Date de sortie : 1 mai 2024
LE PITCH
Black Manta, toujours hanté par le désir de venger son père, est maintenant plus puissant que jamais avec le légendaire Trident Noir entre ses mains. Pour l’anéantir, Aquaman doit s’associer à son frère Orm ancien roi d’Atlantide et actuellement emprisonné. Ensemble, ils devront surmonter leurs différences pour protéger leur royaume et sauver le monde d’une destruction irréversible.
Jusqu’à la dernière goutte
Ultime bastion d’un DCU qui n’aura eu de cesse de courir après Marvel avant de s’effondrer sur lui-même dans un chaos de productions de plus en plus brouillonnes, Aquaman 2 achève sans grand fracas un univers déjà effacé tant plus personne ne semble vraiment y croire.
Autre temps, autre époque, le premier Aquaman avait encore une les honneurs d’une sortie salle triomphante, faisant de lui l’un des plus gros succès du versant cinéma de DC. Six ans plus tard rien n’est plus pareil et le pauvre Aquaman 2 a connu comme une bonne part des derniers films mis en boite dans cette branche, son lot de reports, de réécritures, de reshoots à foison, d’actrices mises au coin (Amber Heard est presque réduite à de la figuration silencieuse) et d’effets spéciaux achevés à la va-vite, pour finalement être balancé dans l’arène sans grande campagne promotionnelle. Adieu donc ce Aquaman, James Gunn prépare sans doute un reboot dans les années à venir. Et il faut avouer que cela ne pourra pas franchement faire de mal tant le pataud Jason Mamoa semble plus que jamais totalement hors propos pendant la quasi-intégralité du film. Sorte de Thor période peignoir et pantoufles, son pauvre Arthur Curry se trimbale en chemise crado et en sarouel (alors que le costume historique a été joliment modernisé), bois de la bière, fait des blagues pourries et s’endort pendant les réunions politique du royaume d’Atlantis.
Y a pas pied
Des airs de bouffon, auquel le film aimerait tant donner quelques bribes d’étoffes, s’embourbant dans de longs dialogues sur la paternité et la responsabilité avec Temuera Morrison dans le rôle de son propre père. Une vie de famille (il faut les voir se balader en pyjama entre deux couches) qui ne semble pas franchement passionner James Wan, peut-être un peu plus concerné par l’action, efficace, et les pantalonnades de Buddy Movie mis en place entre Aquaman et son frangin Orm, en bonne voie pour la rédemption, qui plutôt que de piocher ses bons mots dans les classiques des 80’s, même s’il s’en réclame, semble surtout calquer la dynamique Thor Loki d’un certain Ragnarok. Marvel encore et toujours, jusqu’à l’utilisation intempestive et sur découpée de vieux tubes pop-rock façon Les Gardiens de la galaxie. Un film qui part à nouveau dans toutes les directions (à l’instar du précédent The Flash), entre collages, gommages et construction puzzle qui certes vise simplement le petit divertissement sans prise de tête, mais se montre régulièrement gênant par la bêtise consternante de son protagoniste (heureusement souvent rattrapée par la prestation plus incarnée de Patrick Wilson cultivant justement une certaine ressemblance avec le Aquaman des comics) et par ses emprunts massifs dont un décalque aquatique immanquable du palais de Jabba et son spectacle musical.
Dommage car derrière ce bordel souvent flashy et rigolard, James Wan, réalisateur doué de films de genre (de Saw à Malignant) semble parfois amorcer un autre film. Plus sombre, plus graphique, plus pulp qui se donnerait des airs d’aventures à l’ancienne dans un univers sous-marins steampunk mâtiné d’hommages à Mario Bava (effets de filtres et costumes de La Planète des vampires à l’appui) et à l’univers inquiétant et suintant de Lovecraft en suivant la quête bien plus tragique du vilain Black Manta dans les profondeurs oubliées du fameux Royaume perdu du titre. Quelques très belles séquences perdues dans un spectacle décadent… et même pas dans le bon sens du terme.
Image
Si le film peut réjouir, c’est effectivement par sa superbe photographie, son jeu sur les couleurs et les contrastes à l’ancienne, parfois presque maniéristes. Et c’est clairement le disque 4K qui le restitue le mieux avec un traitement Dolby Vision et HDR10 qui décuple la palette de couleur et les variations de teintes, appuie constamment les explosions de textures et de lumière et creuse la profondeur des paysages, le plus souvent, numériques. La prestation technique de Warner est irréprochable, assurant une définition optimale et extrêmement pointue.
Son
Nouvelle tendance bienvenue chez Warner, les pistes anglaise ET française sont disposées dans des mix Dolby Atmos très proche autant dans leur amplitude que dans leurs reliefs. Les effets sous-marins sont particulièrement présents, mais toujours naturels, et le reste déploie tout le spectaculaire attendue de ce type de production avec une multiplicité des effets dynamiques. Excellent.
Interactivité
Film de fin d’une époque, il n’en sera bien entendu jamais vraiment questions dans les featurettes très classiques proposées par l’éditeur. Ni des nombreux soucis de production non plus d’ailleurs. Tout va donc pour le mieux dans une petite série d’item promotionnels et calibrés où l’on discute brièvement des personnages, de l’orientation de la suite, des scènes les plus éprouvantes et de l’univers marin. Ça se regard et ça s’oublie assez vite.
Liste des bonus
« À la recherche du Royaume Perdu » : Making of (21’), « Aquaman : Les Deux mondes » : Conception visuelle du film (9’), « Le Sang atlante est plus fort que l’eau » : Entre frères (4’), « Le Monde de Manta » : À propos de Black Manta (10’), « Necrus, la Cité Noire perdue » : Conception (5’), « S’enfuir du monde des Déserteurs » : Conception (8’), « Bagarre chez le Roi Poisson » : Conception (4’), « Oh, Topo ! » : Conception du personnage (2’).