ANGELO DANS LA FORÊT MYSTÉRIEUSE
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France, Luxembourg – 2024
Support : Bluray
Genre : Comédie, Aventure, Animation
Réalisateur : Vincent Paronnaud, Alexis Ducord
Acteurs : Yolande Moreau, José Garcia, Philippe Katerine, Dario Hardouin-Spurio, Prune Bozo, Raphaël Lamarque…
Musique : Olivier Bernet
Image : 1.85 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
Durée : 81 minutes
Editeur : Le Pacte
Date de sortie : 26 février 2025
LE PITCH
Angelo, 10 ans, se rêve aventurier et explorateur. Jusqu’au jour où, partant en voiture avec sa famille pour se rendre au chevet de sa Mémé adorée bien malade, il est brusquement mis au défi de prouver son courage : oublié par erreur sur une aire d’autoroute, Angelo décide de couper à travers la forêt pour rejoindre la maison de Mémé. Il s’enfonce alors dans un territoire mystérieux peuplé d’êtres étranges que menace un ennemi pire encore que l’ogre de la région…
Une aventure très animée
Alors que des propositions zéro prises de risques comme Moi Moche et méchant 4, Vice et Versa 2 ou Vaiana 2 cartonnent en salles et provoque le ravissement des petits, des grands et des vendeurs de popcorns, une proposition fertile comme celle d’Angelo dans la forêt mystérieuse passe malheureusement inaperçue. Injuste pour cette grande aventure qui capture joyeusement un vrai imaginaire de gosse.
En adaptant sa propre BD signée sous le pseudonyme Winshluss, Dans la forêt sombre et mystérieuse, Vincent Paronnaud ne s’est pas contenté de faire bouger ses petits dessins, il a entièrement repensé son récit à l’aune du cinéma d’animation. Son trait presque gribouillé et fébrile se voit naturellement arrondi par la magie des images de synthèse, lissé presque comme un nouveau Pixar. Mais cette grande histoire vu au travers des yeux, et de l’imagination débridée, du gamin Angelo (dit aussi crane d’œuf) s’amuse tout autant à se tourner vers d’autres techniques, d’autres esthétiques comme de l’animation 2D traditionnelle lorsque le héros se réinvente aventurier musclé en quête de trésors cachés dans un vieux temple oublié, ou un hommage aux vieux cartoon en noir et blanc pour un flashback moins naïf que dramatique. Même la 3D se pare elle aussi de mouvements et d’effets pas si loin que ça de la stop-motion. Un film qui sait changer de visage et qui ne craint jamais les collages et des ruptures, transformant un voyage express en famille pour aller voir une mémé adorée sur son lit de mort (pas joyeux – joyeux tout ça) en épopée délirante dès lors qu’Angelo est oublié sur le bord de l’autoroute. Pauv’ gosse.
Mémé forever
En entrant dans une forêt inquiétante, il y découvre un petit monde azimuté peuplé par un esprit de la nature qui aime les bonbons, de l’herbe qui pète, un nuage colérique, un crapaud nostalgique, un ogre qui essaye d’arrêter de manger les enfants (ce n’est pas facile) et sa fille, adepte du skate-lézard, qui craque totalement pour le petit humain. Même le grand méchant, Ultra, dictateur poupon et caractériel à l’égo surdimensionné ne trouvant rien de mieux pour trouver la source de la vie éternelle que de raser la forêt, finirait presque par devenir touchant par ses fragilités. Bien entendu tous ont quelque chose à dire sur le monde qui les entoure, sur les combats qui attendent les gosses d’aujourd’hui, sur la mort, la vie, la différence… Comme ce brave Fabrice, né écureuil (doublé idéalement par Philippe Catherine) et qui se rêve depuis tout petit oiseau pouvant voler librement et qu’Angelo va doter d’un ballon pour l’aider à décoller. Les jeunes spectateurs s’amusent de ses facéties et de ses maladresses, là où les plus grands percevront bien évidemment un message d’ouverture aussi charmant que bienvenu. Un personnage malheureusement aussi vivement critiqué (se balader sur le net et vomir) par ces spectateurs qui voient des menaces trans et woke partout. Le film vaut certainement mieux que ces bêtises, divertissement débridé au rythme plus que soutenu, enchainement non-stop d’émotions, d’humour et de péripéties, récit chaotique et elliptiques où l’imagination, encore et toujours, donne toujours le bon tempo.
On aurait aimé que les réalisateurs -Vincent Paronnaud (Persepolis) est associé ici à Alexis Ducord (Zombillénium) – prennent parfois juste le temps d’évoquer plus sérieusement la notion de deuil (vite balayée sous le tapis par une jolie pirouette) ou n’oublie pas la petite famille d’Angelo en cours de route, mais la proposition reste particulièrement réjouissante, vive et originale, et fait passer un très bon moment en famille. Un film qui a du cœur et du caractère.
Image
Comme tout film d’animation contemporain entièrement produit en numérique, Angelo se prête parfaitement au transfert sur disque Bluray (même le DVD est magnifique d’ailleurs) assurant une restitution riche et complète des joyeuses couleurs, des jeux de lumières ravissants, des changements esthétiques habilement négociés et le tout toujours avec une précision impeccable. Rien à redire.
Son
Le film est disponible avec une piste DTS HD Master Audio 2.0 très sobre et frontale, claire et idéale pour les télévisions simples. Il est aussi proposé dans un DTS HD Master Audio 5.1 forcément bien plus proche de l’expérience salle avec un joli déploiement des atmosphères, une dynamique ferme et efficace et des sensations d’enveloppement très agréables.
Interactivité
Quelques suppléments viennent émailler cette petite édition Bluray. On y trouve un petit reportage sur les séances de doublages des trois personnages principaux, une exploration de différentes étapes graphiques et animées de scènes clefs et une petite galerie de croquis et recherches visuelles. Idéal pour discuter avec les enfants du travail d’animation.
Plus complet et précis, mais sans doute pour les plus grand, « Les équipes de fabrication et production JSBC » consiste en une série de portraits de différents postes et métiers du studio d’animation qui ont œuvré sur le film. Manque tout de même une rencontre avec les réalisateurs ou un making of plus complet.
Liste des bonus
Le doublage de José Garcia (Ultra), Philippe Katerine (Fabrice) et Dario Hardouin-Spurio (Angelo), L’animation des personnages de Zaza, Ultra, Mémé et le Spectre, Les équipes de fabrication et production JSBC, Galerie photo : la création des personnages et croquis de Luciano Lepinay.