AMITYVILLE (2005)
The Amityville Horror – Etats-Unis – 2005
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Andrew Douglas
Acteurs : Ryan Reynolds, Melissa George, Philip Baker Hall, Chloé Grace Moretz, Jesse James, Jimmy Bennett, …
Musique : Steve Jablonsky
Durée : 89 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Français & Anglais PCM 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : BQHL Diffusion
Date de sortie : 29 avril 2024
LE PITCH
Un an après le massacre de toute une famille perpétré par Ronald DeFeo Jr., George et Kathy Lutz ainsi que leurs 3 enfants emménagent dans la maison du 112 Ocean Avenue à Amityville. Des événements étranges et terrifiants ne vont pas tarder à se produire…
La maison du diable
Faux classique du film de maison hantée construit autour des élucubrations d’un couple en mal de publicité, Amityville, réalisé en 1979 par Stuart Rosenberg, fut un succès inespéré pour la MGM. Au point de générer une franchise interminable et … ce remake, produit par Michael Bay au début des années 2000. À peu près aussi inutile que son modèle, le film d’Andrew Douglas enfile les clichés et les jump scares moisis comme des perles et aggrave encore un peu plus son cas avec de sérieuses erreurs de casting.
13 novembre 1974. Aux environs de 3 heures du matin, au 112 Ocean Avenue, à Amityville dans l’état de New York, le jeune Ronald DeFeo Jr. s’empare d’un fusil et abat son père, sa mère ainsi que ses quatre frères et sœurs. Après avoir plaidé la folie, le jeune adulte est emprisonné et la demeure est mis en vente à un prix défiant toute concurrence (on parle de 80 000 dollars). Loin de rouler sur l’or mais rêvant d’une grande maison pour leur famille, les époux Lutz, George et Kathleen, s’en portent acquéreurs au mois de décembre 1975, treize mois après les événements tragiques. Ils plient bagage et quittent la maison avec leurs trois enfants 28 jours plus tard, terrifiés. Ils s’ouvrent de leur expérience au romancier et scénariste Jay Anson. Publié en 1977, « The Amityville Horror » est présenté comme le récit authentique d’une maison hantée. Malgré les controverses, les approximations du récit et les démentis, l’histoire fait son trou dans l’imaginaire collectif et Anson et les Lutz récoltent les dividendes d’un succès d’édition.
Alors qu’Anson tente de vendre un scénario adapté de son livre à CBS pour la réalisation d’un téléfilm, Samuel Z. Arkoff s’en empare, le fait réécrire et vend le projet auprès de la MGM. Amityville sort sur les écrans en juillet 1979 et déchaîne les passions. Et on se demande bien pourquoi, encore aujourd’hui. Plombé par un récit déjà prévisible pour l’époque et par une mise en image anémique et fonctionnelle, le calvaire des époux Lutz ne fait mouche que par une série de détails. Le couple formé par James Brolin et Margot Kidder est plutôt crédible et attachant, le thème principal composé par Lalo Schiffrin fait son petit effet (jusqu’à une nomination méritée aux Oscars) et les fameuses fenêtres en quart de lune, assimilées au « regard » de la bicoque diabolique, marquent les esprits au point de devenir LE symbole de la maison hantée.
Home, sweet home
Sept (!) séquelles plus tard, Michael Bay choisit de s’emparer de l’histoire d’Amityville pour en produire un remake avec sa compagnie Platinum Dunes. Venant tout juste de casser la baraque et de faire taire les sceptiques avec sa relecture brutale et viscérale de Massacre à la tronçonneuse réalisée par Marcus Nispel, le cinéaste boom-boom est sur le point de lancer une nouvelle mode en produisant toute une série de remakes tape-à-l’œil de classiques de l’horreur des années 70 et 80.
Confié une nouvelle fois à Scott Kosar, le scénario a la lourde tâche de replonger aux sources de l’affaire pour en tirer une histoire crédible et sans concessions (mouais). La mise en scène est confiée à Andrew Douglas, un Britannique venu de la publicité qui signe pour l’occasion son premier long-métrage. Quant aux époux Lutz, ils doivent être incarné par le canadien Ryan Reynolds et l’australienne Melissa George, alors au début de leurs carrières respectives. Distribué au mois d’avril 2005 (comme une mauvaise blague), cet Amityville remis au goût du jour quintuple sa mise de départ malgré une pluie de critiques qui hurlent au nanar.
Et ces derniers n’ont pas vraiment tort. La photographie chiadée de Peter Lyons Collister, la reconstitution soignée des années 70 et un prologue violent ne font pas illusion bien longtemps. Le script est une catastrophe qui oscille entre les pires clichés (portes qui claquent, apparitions dans les miroirs, présence maléfique au sous-sol et sang qui coulent des murs) et le film de possession neuneu. Pas crédible un seul instant, affublés de lentilles de contact censées nous indiquer que Satan l’habite, Ryan Reynolds tombe le haut pour faire transpirer ses abdos ciselés en coupant du bois. On a connu plus flippant et moins ridicule. Le constat n’est pas plus glorieux pour cette pauvre Melissa George qui surjoue la panique entre deux poses lascives en jeans pattes d’eph’ moulants. Le sérieux papal de la mise en scène d’Andrew Douglas, l’absence de rythme et le score affreux de Steve Jablonsky font sombrer encore davantage une série B qui s’inscrit sans effort dans la tradition médiocre de la franchise sans y apporter quoi que ce soit de bien neuf.
Allez, soyons bons joueurs et pointons du doigt deux brèves sorties de route qui pourront faire sourire : une poignée de porte affublée d’un crucifix retourné lors de la visite d’un prêtre (bouh!) et le fantôme d’une petite fille qui prend un plaisir sadique à tourmenter son ancienne baby sitter en la forçant à enfoncer son doigt dans sa plaie par balle. Était-ce la peine de faire ce film pour si peu ?
Image
Encore jamais sorti en blu-ray dans l’Hexagone, Amityville 2005 n’était disponible qu’en DVD collector et (pour les curieux) sur le défunt format UMD de la console portable de Sony. BQHL récupère le master d’origine pour une conversion en haute-définition tout ce qu’il y a de plus classique. La copie est propre et la définition très correcte mais un bruit vidéo persistant demeure et affecte les contours et les scènes sombres. Beau contraste et belles couleurs.
Son
Deux pistes multicanales en PCM sont ici proposées. Puissantes et dénuées de la moindre espèce de subtilité, elles proposent une expérience claire et dynamique sans qu’il soit vraiment possible de les différencier. Attention aux basses tranchantes lors de la scène d’ouverture.
Interactivité
L’interactivité du DVD collector a fait le voyage sur le blu-ray, moins les galeries photos et les bandes-annonces. Plaisant mais superficiel et centré sur l’expérience du tournage, le commentaire audio (sous-titré) assuré par Ryan Reynolds et les producteurs Andrew Form et Brad Fuller laisse peu de temps morts et tourne un peu vite à l’exercice auto satisfait. Routinier et forcément promotionnel, le making-of distille son lot d’informations et se voit complété d’une vingtaine de minutes de B-roll passionnantes. Très facultatives, les huit scènes coupées (commentées ou non) offraient un supplément de contexte à certaines scènes. Une featurette centrée sur « l’histoire vraie » réalise le service après-vente sensationnaliste du film avec une crédibilité guère plus évidente qu’un documentaire de Jacques Pradel.
Liste des bonus
Commentaire audio de Ryan Reynolds, Brad Fuller et Andrew Form (VOST), Making-of « La Source du Mal » (26’), « Meurtres surnaturels » (17’), 8 scènes coupées ou alternatives avec commentaires optionnels (VOST), 9 scènes du tournage (21’).