AMERICAN SNIPER
Etats-Unis – 2014
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Drame, Guerre
Réalisateur : Clint Eastwood
Acteurs : Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes, Jake McDorman, Kevin Lacz, Cory Hardrict…
Musique : Aucun
Image : 2.40 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, français, allemand, Dolby Audio 5.1 italien et espagnol
Sous-titres : Français, allemand, Italie, espagnol…
Durée : 133 minutes
Editeur : Warner Bros. Home Entertainment France
Date de sortie : 29 mai 2024
LE PITCH
Tireur d’élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d’innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de « La Légende ». Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu’il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l’angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s’imposant ainsi comme l’incarnation vivante de la devise des SEAL : « Pas de quartier ! » Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu’il ne parvient pas à retrouver une vie normale.
Le professionnel
Plus gros succès commercial de la carrière, pourtant longue de chefs d’œuvre, de Clint Eastwood, largement plébiscité aux USA et plus froidement accueillis en France, American Sniper était souvent décris comme un nouveau monument propagandiste dévoué à la gloire des guerres US au Moyen-Orient. Bien entendu, il n’en est rien.
Le fait est que le Chris Kyle raconté dans le film a bel et bien existé, et fut même considéré par ses frères d’armes comme une véritable légende tout au long de sa carrière militaire. Un sniper hors-norme, terriblement efficace (255 cibles abattues lui sont crédités) et toujours prêt à se sacrifier par les autres et son pays. Une aura qui aura encore grandi après que celui-ci se soit fait tué par un vétéran déboussolé qu’il tentait d’aider… Une scène qui ne sera d’ailleurs pas montrée dans le métrage, laissant définitivement tomber cette ombre funèbre qui planait au-dessus de sa tête depuis les premières images. Car aussi héroïque et noble que soit ce soldat à la carrure et à la mâchoire de Marines, il est présenté comme le pur produit d’une idéologie, d’une culture fondée sur les codes lointain de l’Amérique des pionniers, toujours promptes à célébrer la virilité affichée, les enseignements religieux et les après-midis à la chasse avec un papa qu’il faut appeler « monsieur ». Clairement un peu paumé avec cette violence inculquée Chris Kyle ne trouvera finalement son équilibre qu’en s’engageant dans l’armée, en trouvant un cadre net ou ses talents arme à la main peuvent enfin s’exprimer. Si effectivement les premières versions du script se tournaient presque uniquement vers la glorification d’une icône moderne, Clint Eastwood se garde bien de ce type de célébration et choisi surtout de constater, de rester au plus près du personnage sans jamais juger ouvertement ses choix ou ses décisions.
Retour
Un angle ambigu et complexe, mais qui permet avec beaucoup de justesse d’approcher véritablement le personnage, de comprendre peu à peu ses motivations, ses douleurs, et d’être témoin autant de son incroyable efficacité de soldat, que de sa perte de repère dans un conflit extrêmement violent et complexe, dont aucun n’arrive véritablement à embrasser tous les tenants et aboutissants…. Et surtout les conséquences. De bon patriote, Chris Kyle devient alors par la force des choses autant tueur d’ennemis qu’assassin d’enfant, persécuteur de famille d’innocents envoyant les pères se faire trucider dans les bras des véritables bourreaux, assistant aussi à la perte de ses compagnons, blessés, anéantis ou éliminés par un sniper ennemi, Mustafa, aussi efficient et insaisissable que lui. Un fantôme en forme de miroir réfléchissant qui renvoit directement le personnage à sa condition d’arme vivante. Mais American Sniper n’est pas que le récit d’un soldat, mais aussi celui d’une famille qui doit composer avec l’éloignement d’un époux et amant, l’absence d’un père et son incapacité à laisser l’horreur de la guerre derrière lui et un conflit pour lequel il repartira par trois fois au front dans un contexte de plus en plus apocalyptique. La justesse du film et la finesse de la caméra de Eastwood est ici de constamment rendre hommage à l’homme, sa force de caractère et son courage, de délivrer des séquences de guerre d’une rare intensité, aussi réalistes que spectaculaires, tout en discutant le système même qui a fait de lui l’homme qu’il est et celui qu’il aurait pu devenir.
American Sniper n’est pas un film pro-militaire ou anti-guerre (les deux points de vue cohabitent dans le film) mais une œuvre qui pose question avec beaucoup d’humanité.
Image
Produit en numérique et travaillé initialement à partir d’une source 2K, American Sniper ne va pas être bouleversé par son arrivée sur support UHD. Ce n’est pas là tout à fait un nouveau master mais une « simple » upgrade 4K. Celle-ci vient effectivement légèrement gommer les petites limites d’un très bon Bluray qui commence doucement à dater, mais surtout s’efforce de donner un bon coup de boost autant aux contrastes et aux teintes qu’à la définition générale bien plus précise et solide. L’image est plus pointue, plus ferme et incarnée mais la différence ne va pas forcément sauter aux yeux de tout le monde.
Son
Pas de grande surprise non plus en ce qui concerne les pistes sonores qui sont identiques à celle de l’édition dites « Ultimate » et qui offraient alors de sacrées prouesses. Des Dolby Atmos, dispo autant pour la version originale que pour le doublage français, qui assurent une immersion totale durant les nombreuses scènes en Irak, avec une dynamique riche et enveloppante, aux accents toujours naturels mais aussi intensément dynamiques. Des prestations généreuses et équilibrées qui comme le film n’oublient jamais l’aspect humain, et plus terre-à-terre en cours de route.
Interactivité
Pour son arrivée sur support UHD, American Sniper est proposé sous un format collector éprouvé par la Warner avec donc le steelbook bien rangé dans son boitier cartonné en dur recouvert d’un fourreau transparent et avec en bonus physique un petit livret avec notes de productions et photos, un poster et 5 cartes.
Le boitier contient lui le Bluray de l’ancienne édition et un UHD sur lequel ont été repris les deux bonus déjà connus « L’histoire d’un soldat » et « Making of » qui avec deux angles légèrement différents, l’un plus axé sur la personnalité et le destin du véritable Chris Kyle, le second plus classique, font finalement intervenir les mêmes personnages et traversent plus ou moins les mêmes informations sur la préproduction, la préparation de Bradley Cooper et le tournage. A ceux là s’ajoutent aussi les suppléments de l’édition américaine dite « Chris Kyle Commemorative Edition » qui étaient totalement tournés vers l’aspect témoignage du film avec une biographie complète de Chris Kyle et un regard porté sur les Navy Seals, tous deux racontés par Bradley Cooper et un troisième item s’arrêtant sur le stress post-traumatique et le difficile retour des vétérans au quotidien.
Dans une dynamique plutôt généreuse, l’éditeur a au passage ajouté deux bonus totalement inédits : une courte featurette sur l’acteur principale, sa transformation physique et son implication dans le projet et surtout une approche du film par le prisme de son réalisateur et tout particulièrement son traitement de « véritables héros » de l’histoire américaine. Un peu léger, mais pas inintéressant et au moins ça change un peu par rapport à tout le reste.
Liste des bonus
Un livret de notes de production (32 pages), 1 poster recto/verso, 5 cartes-photos, « L’histoire d’un soldat : Le Parcours d’American Sniper » (31’), Making of (28’), « Chris Kyle : L’homme derrière la légende » (30’), « Clint Eastwood : Un nouvel héritage – le cours d’un héro » (15’), « Navy SEALs : Guerre et paix » (29’), « Conséquence de la guerre : Le Coût de l’héroïsme » (20’), « Gardien » (4’).